Concert culte, albums en bonus non moins indispensables, période faste avec super musiciens, excellence des bonus |
Note globale |
Image pas top, son 5.1 totalement désastreux, manque les paroles et surtout les crédits des albums |
Editeur
: Warner Music Vision
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Durée
totale : 3 h 53
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- (PCM) Image PAL |
CD
audio remastérisés de Nougayork et Pacifique |
La vidéo est-elle plus périssable que la pellicule ? C'est à croire que oui. Outre un bleu baveux et granuleux rendant la définition inutile et caduque, vous avez aussi une réalisation où certains des musiciens présents sur scène auront du mal à prouver qu'ils étaient au Zénith ce soir-là.. | ||
Une stereo aïgue, par moments un peu lointaine et brouillonne, mais pas du tout désagréable. Et un 5.1 qu'il vaut mieux immédiatement oublier : c'est une catastrophe absolue. Mais honnêtement, vous vous attendiez à un miracle ? | ||
Pratiquement l'intégrale des deux albums Américains, plus les grands classiques habituels, certains remis au goût du jour genre New-York (Armstrong) ou Los Angeles (Cécile). Du rock, du poétique, du sexuel, bref du solide. | ||
Un making-of passionnant raconté par des gens intelligents et professionnels, deux CDs qui sont des merveilles, des instants volés de génie créatif : rien que du somptueux. Merci Warner !. |
N'est stupide que la stupidité, disait Forrest Gump. Et à quoi reconnaît-on un acte stupide ? A ce que son auteur ne vient pas s'en vanter. Et c'est vrai que l'ancienne maison de disques de Nougaro ne l'a pas ramené lorsque, un beau matin de printemps gazouillant, à l'heure où les moineaux s'abreuvent à la fontaine des amours et les âmes unies se bécotent à l'orée du jardin du Luxembourg, l'un des très fins et très fûtés commerciaux de ladite boîte est tombé dans les bacs sur un petit 33 tours intitulé "Nougayork" qui lui a foutu le rouge jusqu'au front tant et si bien qu'il a évité les étalages de maraîchers pour ne pas se faire revendre au kilo. Certes, on ne parle jamais de l'après-Pacifique. En 1990, Nougaro n'était-il pas revenu presque dans l'oubli ? Un peu. Un petit peu. Mais la fin des années 80 a été pour lui l'occasion de prendre la plus belle, la plus panachée des revanches, en mettant en plein dans la gueule de son ancienne maison de disques (qui l'avait viré, ou plutôt poussé à l'éviction, de façon médiocre et détestable) un succès flamboyant qui a fait date. | |
Car
à cette époque, impossible d'échapper au single Nougayork.
Revisite totale du fonds de commerce habituel du Toulousain, ce tube imparable
accompagnait un album complet rempli de mélodies attachantes, de
paroles toujours aussi exquises, avec en point de mire un pavé
prog-funk-spoken "Un écureuil à Central Park"
(et sa durée improbable de dix minutes... oh là là
!) et la participation de quelques musiciens à faire baver, entre
autres Nile Rodgers et Marcus Miller. Retour en France, triomphe. Les
jeunes s'intéressent soudain à ce drôle de petit bonhomme,
les vieux fans ne se sentent pas trahis, et tout ce beau monde attend
un concert : il viendra, uniquement après un second album Américain,
le moins connu mais encore plus magnifique Pacifique (où l'on retrouve
cette fois des gens comme Michel Colombier ou Jeff Porcaro). Nouveau retour
"au pays", et quelques Zénith pour s'échauffer
: c'est une tuerie. Et Warner, jamais à court d'idées pour
exploiter les filons, vous permet donc via ce coffret de revivre cette
boucherie. Bien leur en a pris.
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Déjà, histoire de réviser, vous avez les deux albums remastérisés. Pour être honnête, si vous n'en possédiez aucun, rien que ces deux disques valent l'achat de ce Made In Nougaro. Il vous permettra de découvrir des chansons qui seront pour la quasi-intégralité interprétées sur scène. Et quelle scène ! On pensait que le Claude était un petit gars tassé, chantant une main dans la poche et l'autre tenant le micro et sa fidèle écharpe, on ne pouvait pas s'imaginer que derrière se cachait un homme qui avait envie de bouger, de danser, de faire le spectacle. Et donc il sautillera, grimacera, exultera pendant toute la durée d'un concert millimétré mais sans perdre le côté humain. Il est accompagné par un "orchestre" de musiciens Ricains d'une efficacité à toute épreuve - à commencer par la paire rythmique qui une fois de plus montre à quel point elle est indispensable à tout bon concert. Les arrangements chatoyants des albums sont rendus au plus près, et les chansons plus anciennes sont quelque peu mises au goût du jour (sauf "Toulouse" mais qui peut y toucher ?). On pourra apprécier ces nouveaux arrangements ou pas, mais ils permettent de garder une cohérence certaine pour éviter un trou béant entre nouveaux titres et "vieilleries" qui auraient plombé le spectacle pour les plus jeunes des spectateurs (et des jeunes, il y en avait). | |
Le
rendu de cet excellent concert, l'est moins, lui. Excellent. D'abord,
l'image. N'ayant pas survécu aux années passées,
elle est très laide, avec du grain vidéo omniprésent,
des couleurs abominablement fades, des bleus brûlés (oui,
ce n'est même plus du blanc), bref ce n'est sûrement pas celà
qui va faire office de test lors de votre prochain achat de téléviseur.
Mais il y a plus ennuyeux : nous sommes en France, en 1989. Vous comprenez
ce que ça veut dire ? Oui : on ne voit que Nougaro, partout, tout
le temps, et on maudit le réalisateur qui doit nous montrer les
musiciens environ 5 minutes sur l'ensemble du concert. Alors ce n'est
pas que le Nouga soit mou (arf arf), au contraire il met de la patate
dans sa prestation, mais bon... une dizaine de musiciens sur scène
et pas un gros plan sur le batteur, c'est un peu léger. Le son
ensuite. En stéréo, il n'est pas mal du tout, un peu "petit"
mais assez clair, un peu sale mais rien de grave, juste de quoi ajouter
une touche "rock". En revanche, si la jaquette proclame haut
et fort un son 5.1, je vous conseille vivement de ne pas y toucher. C'est
une abomination : de l'écho de cathédrale partout, la musique
uniquement sur les avants, avec un son rikiki, beaucoup d'instruments
inaudibles, et par-dessus tout une sorte de vrombissement intempestif
à vous donner des acouphènes, voire la nausée. Véritablement
déconseillée aux fragiles des tympans, et je ne plaisante
pas, cette piste est un pur gâchis d'espace.
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Pour se faire pardonner, la filiale musicale de Warner a pris des cours chez la maison-mère et leurs excellents bonus, en nous proposant, outre trois clips et quelques extraits volés en studio, un making-of rétrospectif des deux albums et du spectacle. Autant être franc, c'est un des meilleurs bonus de l'année. Racontée avec passion par les anciens collègues de Nougaro, ce dernier étant momentanément absent pour cause de mort, l'épopée qu'a été la reconstruction de la carrière Nougaresque est traversée de long en large par des anecdotes croustillantes, des détails drôles et tendres, et quelques bouts de sessions dont une présentant un Marcus Miller fidèle à lui-même, c'est-à-dire impérial. S'étendant sur plus d'une heure et demie, ce reportage très bien monté et mené est un des meilleurs du genre, et était totalement indispensable à ce coffret qui du même coup le devient également (...indispensable !). Warner a fait un sacré beau boulot, même si la technique était définitivement irrécupérable, et ceux qui s'intéressaient à la période américaine du grand Claude seront aux anges. Maintenant, si tous les groupes nous pondaient de tels coffrets à chaque duo d'albums, certes notre portefeuille ferait la tête, mais il faut reconnaître que la tentation serait grande, et puis tant qu'on se saigne aux quatre veines pour de si beaux objets, ce serait dommage qu'on noue le garrot...
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Avril 1989 - Zenith (Paris) |
01.
Stances à New York |
Claude
Nougaro - Chant
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Bette Sussman, Gerry Etkins - Claviers |
Nick
Moroch - Guitare
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Barry Johnson - Basse |
Robbie
Gonzales - Batterie
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Jack Bashkon - Flute, saxophone |
Larry
Etkin, Mark Pender
- Trompette
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Don Mikkelsen - Trombone |
Branda
Whiteking, Curtiss King - Choeurs, percussions
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