D'excellentes versions inédites et sauvages, son meilleur que prévu |
Note globale |
Pains en pagaille, image très mal conservée, les caprices de Maggie Reilly |
Editeur
: Eagle Vision
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Durée
totale : 1 h 45
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- - Image PAL |
Petit livret |
La bande vidéo a été très mal conservée, c'est flou, moche, bourré de défauts. Même la réalisation est parfois aux fraises, même si elle s'attarde parfois sur des visages intéressants ou des doigts savamment déliés. Le transfert a fait ce qu'il a pu, il a perdu, on ne lui en voudra pas. | ||
C'est l'bordel, et le son n'a pas toujours une précision d'orfèvre, mais on notera une belle présence des basses, des banjos qui clinquent, et des vieux synthés bien datés qui, ô surprise, trouvent en DTS le chemin vers vos enceintes arrières. Un son curieux, petit, daté, mais en aucun cas mauvais et encore moins décevant. | ||
Les fans se doivent d'acquérir cette pépite : c'est le live at Knebworth "pareil mais différent". Des surprises par paquets, plein de fausses notes rigolotes, seul bémol : Maggie. | ||
Juste un livret bien écrit... qui n'élude pas le problème principal. Ca c'est courageux ! |
Vous le savez peut-être déjà, mais depuis que Eagle Vision a décidé de sortir tout ce qu'ils pouvaient concernant les archives du mythique festival jazz de Montreux, il existe une malédiction qui veut que tout artiste pop/rock s'y collant sorte un DVD au mieux bancal, au pire affreux. Sauf que Mike Oldfield ne fait pas de pop/rock. Il fait du Mike Oldfield. Même quand il sort des singles de 3 minutes avec synthés FM et gros refrain pour NRJ (Nouvelle Radio Jeuniste), même quand il sort des collections de tubes faciles, il fait du Oldfield. Et en 1981, date de ce concert ô combien (in)attendu, Oldfield faisait encore de longues pièces instrumentales propices à quelques solos improvisés. Il sort tout juste de l'enregistrement de Five Miles Out, et, bien loin du grand foutoir qu'était le bancal (mais intéressant) Exposed, Oldfield a dégraissé son mammouth, et emmené sur scène un strict minimum de musiciens. Le but : garder l'esprit très rock du superbe live du Knebworth. Pari difficile ? Oui mais réussi... et peut-être au-delà de vos espérances. | |
Ce
qui frappe en premier lieu, à part l'hideur de l'image, c'est le
public. Il est content, très content, et soutient son idole. Ensuite,
la métamorphose physique du Mickey est assez impressionnante. Il
est toujours timide, réservé, un peu "absent",
mais on sent que depuis Exposed, son regard a changé, son attitude
aussi, il n'a plus peur des approximations du live. Encore heureux vu
le nombre impressionnant de pains qu'il fait. Car il ne se prive pas pour
planter pas mal de notes. Mais contrairement au terrifiant "Millenium
Bell Concert" qui donnait au spectateur de sombres envies de meurtres,
ici tout passe. Nous ne sommes en effet plus en présence d'un rocker
symphonique perfectionniste, mais d'un proggeux élevé au
Canterbury, devant un parterre habitué à des impros de vingt
minutes, et jouant un répertoire large, très courageux...et
fortement remanié.
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Oui, remanié. Encore bien plus que le Knebworth, pourtant déjà très relooké (batterie rock, basse disco, guitares criantes), mais dans le même concept : plus de rythme, plus de simplicité, plus de cassures, plus d'esprit live. D'où plantades fréquentes et pertes de gammes à gogo, sans qu'on lui en veuille : les versions présentées ici d'Ommadawn (génialissime) et Tubular Bells (quel final délirant !) sont restées inédites jusqu'à ce jour et feront frémir de plaisir le moindre fan du Maître. Et le concert de passer très très vite, chaque changement d'humeur réservant une surprise. Musicalement, si vous ne savez pas à quoi vous attendre, disons que c'est un mélange entre fusion, prog bucolique, sonorités celtes et bêtises de cambrés (sur leurs manches). Bref, une sacrée belle, répétons-le, surprise. Reste, à part donc la boulangerie qui parsème ce concert, deux soucis un peu embêtants. | |
Le
premier, pas très grave, c'est l'image. Autant le son est relativement
bien conservé (criard mais avec une belle présence, et le
DTS n'apporte pas grand-chose sauf quelques nappes passant timidement
mais réellement sur l'arrière), autant l'image n'est pas
vraiment aux normes de qualité habituelles. Les pliures de bande
deviennent de béants gouffres engloutissant votre tube cathodique,
la réalisation est aux pâquerettes, le montage par moments
ne suit plus. Ce qui fait très peur pour les éventuels live
datant d'encore plus tôt provenant de Montreux. Autre souci, et
là c'en est vraiment un : Maggie Reilly. Que les autres musiciens
soient concentrés, d'accord. Qu'ils ne slamment pas dans le public
les deux pieds devant, ça se comprend. Que Mike lui-même
ne parle pas assez, passe encore.
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Mais Reilly, alors fraîchement engagée (elle est encore très loin de la célébrité que Moonlight Shadow lui apportera), elle n'avait pas à se conduire comme elle l'a fait ce soir-là. Pas contente du son, de la musique qu'elle chante, de sa robe, de ses ragnagnas, que sais-je, madame se permet de plomber la soirée et de faire la gueule tout du long. Et puis ce n'est pas juste un jour sans, ou une concentration immense, non : elle tire la tronche (comme si elle allait manger des chips ;-), lance des regards noirs à Mike, se la pète diva, et ose même chier quelques notes exprès histoire de bien montrer qu'elle n'est pas heureuse. Sa mauvaise humeur grandit à mesure du concert, jusqu'à ce que les autres musiciens décident presque de l'ignorer, et de continuer leurs petits instrumentaux peinards sans s'occuper de l'hystérique aux cheveux rouges (on dirait Peggy Bundy !) qui nous fait son caca nerveux. Très, très mauvais point, manque total de professionnalisme, tant et si bien que l'habituel petit livret accompagnant le DVD reste assez évasif quant à l'acquisition par la Oldfield Co. de cette drôle de dame glapissant plus fort que les Charley. Eh oui... Tout ça pour dire que passer tant de temps sur un détail négatif, c'est bien la preuve que le reste est non seulement positif, mais laissant la langue trop pendante pour taper sur le clavier ce qui va bien. Allez, on essaie : setlist monstrueuse, plein de mini-changements, concert inédit et important, beaucoup d'impros, des passages celtes, des ijdsfzocphzdnhvczd... Bon, le temps que j'éponge, jetez-vous sur ce DVD, tout particulièrement si vous connaissez (ou croyiez connaître) par coeur les premières oeuvres de ce qui, décidément, reste, bon an mal an, et après ce DVD pour pas mal de temps, un pur génie. |
5 juillet 1981 - Festival de Montreux (Suisse) |
01.
Taurus 1 |
Mike
Oldfield - Guitare,
basse, claviers, vocoder
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Maggie Reilly - Chant |
Rick
Fenn - Guitare,
basse
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Mike Frye, Morris Pert - Batterie, percussions |
Tim
Cross - Claviers
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