Techniquement éblouissant, musiciens d'exception, concert d'enfer, Steven Wilson en bonus !

Note globale


Ils n'ont pas joué Bleak et il manque Demon of the Fall

Editeur : Music For Nations
Durée totale : 3 h 08

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Image        PAL

Making-of de "Deliverance" et "Damnation" (1 h 05 non st)

Ca c'est la grosse surprise : une image excellente, avec des noirs très profonds et une définition éblouissante. Le seul point faible : des blancs brûlés un peu partout - même sur le documentaire, qui n'est pas en anamorphique mais se zoome très bien.
Et ca c'est l'autre surprise : une piste stéréo très propre, très claire, et un DTS ou 5.1 bien définis et spatialisés. Seul regret : le caisson de basse peu présent et plus vrombissant que punchy. Sinon, définitivement très professionnel.
L'album Damnation en entier puis un patchwork de leurs epics death : du très bon, même si avoir séparé les chansons douces et heavy est à mon avis une erreur. Et pour des raisons de droits, il manque le rappel et il n'y a aucune vieille chanson (donc pas de The Moor, snif !).
Un documentaire d'une heure sur la création des deux albums antinomiques Deliverance et Damnation. Pas sous-titré, et c'est bien son seul défaut. Sinon c'est complet, intéressant (pas tout le temps) et on peut enfin voir Steven Wilson jouer des claviers !

Vous aimez la perfection ? L'orfèvrerie ? L'amour du travail bien exécuté, du détail fignolé ? Alors le DVD d'Opeth est pour vous. Ses petits défauts ne peuvent pas masquer l'extraordinaire génie qui hante cette galette. La beauté de ce DVD est à même d'étonner tout le monde, moi compris. On savait que depuis trois-quatre ans, Opeth était entré dans la cour des grands, mais c'est faux. Ils sont carrément entrés dans la cour des Immortels.
Nous parlons ici d'un groupe de death metal progressif. Le nom à lui seul rebute 99% de la population. Et pourtant, ce DVD est présenté sous une forme technique presqu'irréprochable. Ce n'est pas un hasard. Mélangeant folk, prog, death extrême et jazz 50's, Opeth est un groupe vraiment unique. Je parle là d'un groupe dont on reconnaît les oeuvres après dix secondes d'écoute. Ils ne sont pas nombreux à avoir ce don. Opeth exécute une musique à nulle autre pareil, puisant sa beauté dans l'énergie rare et précieuse des ténèbres. Le groupe est soudé autour de Mickael Akerfeldt, chanteur et guitariste qui à lui seul est un paradoxe extrême : il possède l'une des voix death les plus impressionnantes et violentes qui soient au monde, et dans le même temps a acquis ses marques musicales comme vendeur spécialisé dans la guitare acoustique et classique.
Le groupe entier est comme ça : jamais le mélange de douceur et de violence n'aura été aussi poussé, en tout cas pas avec autant de réussite, et sur désormais, excusez du peu, sept albums, tous considérés comme des classiques (réellement tous : si vous aimez un album d'Opeth, il vous faut tous les autres). Akerfeldt est un adorable nounours capable d'éructer les flammes de l'enfer, son compagnon de guitare serait capable de trouver des riffs sur du Bézu, le bassiste, quand il n'imite pas Cousin Machin, balance des plans jazz qui rappelleraient un Jaco sous Tranxen (curieux mais intéressant), et le batteur est un monstre de subtilité. On rajoute par-dessus des parties de Mellotron écrites par Monsieur Steven Wilson lui-même, et jouées par l'excellent Per Wiberg (Monsieur Synthés de Suède), et on obtient un concert exceptionnel à bien des égards.
Il subsiste cependant un problème : Opeth est victime de son succès. L'album Damnation, "acoustique" et jazzy à mort, est ici joué dans son intégralité. C'est une bonne idée (cet album presque culte, y compris - et même surtout - chez ceux qui détestent le metal, devient ainsi "culte" tout court)...et une mauvaise idée également, car l'essence même d'Opeth est le mélange de doux et de dur, de sucré et de salé,de blanc et de noir, bref, de death progressif extrême et de jazz old school acoustique. En séparant en deux le concert, une partie douce et une partie heavy, on perd beaucoup de substance (les amateurs peuvent se référer à The Moor suivi de Godhead's Lament, deux titres non présents ici et qui en 22 minutes redéfinissent carrément 20 années de musique contemporaine, je ne plaisante pas).
Ce défaut passé, ainsi que l'absence du véritable rappel pour questions de droits, on a quand même droit à une tuerie en règle : voix superbe (car quand il ne grogne pas, Akerfeldt chante comme un Dieu), son hyper-propre et très bien mixé (même si le DTS et le 5.1 n'ont pas grande différence), image époustouflante pour un tel groupe, et un documentaire d'une heure totalement indispensable (même s'il n'est pas sous-titré, et que l'accent portugais des deux Martin va vous faire franchement souffrir !).
On y voit même Steven Wilson parler (oui oui !) et jouer du clavier, que demande le peuple ? Franchement, au niveau technique, on enlève les blancs brûlés qui ternissent l'image, et on a droit à un produit largement supérieur à presque tout ce que les majors nous ont offert cette année. Je ne parle pas du niveau artistique, qui lui dépasse l'entendement.

Alors oui, il y a des tous petits défauts à ce DVD, et si j'en ai autant parlé, c'est que je ne sais pas trop quoi dire sur le reste, à savoir les énormes, immanquables qualités. Ce concert plaira à 95% des gens qui détestent le hard, et je parle en connaissance de cause. Les autres ne doivent pas passer à côté d'un évènement. 80.000 exemplaires dans le monde et Opeth est déjà un groupe immanquable. Je n'ose pas imaginer la suite, mais on va se régaler.

2003 - Shepherd's Bush Empire, Londres (Royaume-Uni)


01. Windowpane
02. In my time of need
03. Death whispered a lullaby
04. Closure
05. Hope leaves
06. To rid the disease
07. Ending credits
          Tirés de l'album "Damnation" (2003)
08. Harvest
          Tiré de l'album "Blackwater park" (2001)
09. Weakness
          Tiré de l'album "Damnation" (2003)
10. Master's apprentice
          Tiré de l'album "Deliverance" (2002)
11. The drapery falls
          Tiré de l'album "Blackwater park" (2001)

12. Deliverance
          Tiré de l'album "Deliverance" (2002)

13. The leper affinity
          Tiré de l'album "Blackwater park" (2001)

14. A fair judgement
          Tiré de l'album "Deliverance" (2002)


Mickael Ackerfeldt - Guitare, chant   
   Peter Lindgren - Guitare, choeurs
Martin Lopez - Batterie   
   Martin Mendez - Basse
Per Wiberg - Claviers, choeurs