Groupe et musique comme d'habitude exceptionnels, superbe best-of représentant toutes les facettes d'Opeth |
Note globale
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Plein de petites choses, de détails, mais surtout, tant qu'on y est : VOUS POUVIEZ PAS LE SORTIR AVANT, BACHI-BOUZOUKS !?! |
Editeur
: Peaceville
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Durée
totale : 2 h 27
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- - Image NTSC |
En
édition "limitée", un fourreau, des photos,
un digibook et des cartes postales |
Le presque-paquet a été mis, et ça fait plaisir de voir que 16/9, loumas et étalonnage alambiqué sont devenus cette année un seuil minimal de qualité. Dommage donc que des effets s'immiscent dans le tout, et surtout que la définition se montre bien plus faible qu'à première vue. Problème de caméras, de mastering, de compression ? En tous cas c'est perfectible. Donc déjà très bien. | ||
Une stéréo qui ressemble vachement au CD (très bon encodage AC3), un 5.1 et un DTS en 4.0 décevants, n'ajoutant que de l'ouverture sur l'arrière. Le DTS ouvre tellement plus que le 5.1 qu'il devrait se reconvertir en serrurier. | ||
Trop court, le concert permet malgré tout de se délecter d'une carrière presqu'entière (à l'époque évidemment) d'un groupe fantastique, au sommet de son art, et unique. Si unique que même les Japonais se mettent à les copier, c'est dire ^^ | ||
Plein de petites choses pas originales mais qui fonctionnent. Et pas de sous-titres parce que ça prend vachement trop de place sur un DVD, même double couche. Mention spéciale à la galerie de photos, véritablement agréable. |
Non mais c'est pas vrai, ça. C'est pas possible. Avoir attendu un tel DVD pendant, quoi... deux ans... deux années pleines ! Et oui, enregistré en novembre 2006, annoncé en septembre 2007 et repoussé allègrement jusqu'en octobre 2008 ! Une honte, d'ailleurs. Disons-le tout de go, une connerie. Car Roundhouse Tapes sort largement, très largement après l'album Watershed. Clap clap. Les nouveaux fans vont kiffer leur race, comme on dit dans le Bouchonois, d'acheter un live où tous les albums sont représentés SAUF le dernier. Bref... Stupide, crétin, Nintendesque, mais revenons-en à ce que je disais, c'est-à-dire rien puisqu'au départ, avant d'être brutalement interrompu par moi-même, je prenais la parole pour annoncer que je ne savais pas quoi dire. Et c'est très con, après deux ans d'attente. C'est über-con. C'est d'autant plus con que le groupe, lui, a tant à exprimer... | |
D'ailleurs,
pour ceux qui auraient un train de retard, qu'est Opeth ? Parce qu'après
tout, ce DVD en étant un fort bon résumé (je raconte
la fin, c'est mon côté Denise Fabre), autant savoir de quoi
on parle. Opeth, comment dire ?... C'est la rencontre du très doux
et de l'intense. Ouais, ok, ça fait un peu pub pour le Rouy. Du
reste, c'est un fromage excellent dont le seul défaut est la croûte
excessivement poisseuse : parfaite analogie, puisqu'Opeth mélange
tous les genres de beauté (fulgurante, intérieure, universelle,
délicieusement imparfaite, plastique, ultime et j'en passe), mais
en laissant par-dessus une couche de détresse, de morbidité,
de fragments de boites crâniennes concassées. "Heavy
mais intelligent" comme le dit un fan (merci pour les groupes heavy
et cons !). Leurs chansons, souvent longues, passent du death metal bien
saignant au folk traditionnel. Et elles l'ont toujours fait, depuis leur
premier titre. La seule différence est qu'à l'époque,
ils avaient évidemment beaucoup moins de temps, d'argent et de
technologie : Roundhouse Tapes est un bon moyen pour eux de se rattraper,
et pour vous aussi.
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Le concert, court, un poil trop même, propose un titre de chacun de leurs albums, hors Deliverance qui était déjà bien représenté sur le DVD précédent. C'est une idée dont beaucoup devraient prendre de la graine. Et surtout, le groupe s'est désormais adjoint les services d'un clavier permanent, Per Wiberg (qui assure également d'excellents choeurs). Idéal donc pour découvrir l'ensemble de leur oeuvre, et dans de parfaites conditions : le son est équilibré sur tous les titres, et les plus anciens se voient adjoindre Mellotron et orgue Hammond crade qui ajoutent plus de majesté aux parties hard (mais moins de délicatesse aux parties intimistes, foire aux bufs oblige). Et comme Akerfeldt est en prime bien meilleur aux chants, on aimerait presque que le groupe reprenne un jour l'intégralité des trois premiers albums. Un jour. Peut-être. | |
Le
choix des titres n'a pas été bâclé non plus.
Rien que pour le premier opus : Twilight Robe aurait trouvé clâmeur
auprès d'un maximum de fans, mais le groupe a choisi Under a Weeping
Moon, plus sombre, plus iconoclaste. Histoire de fédérer
les clans, il nous balance juste derrière Bleak, certainement le
plus gros "tube" si on peut appeler ainsi un epic de dix minutes
(et si Mikael s'en sort mieux que Steven Wilson sur les refrains, c'est
à grand-peine). Enfin, parfait pont entre ancien et nouvel Opeth,
une version survitaminée de Blackwater Park, dont la durée
est ici de... douze minutes. Et absolument pas 20 comme l'ont proclamé
les fils naturels de Batman et Spiderman : Mythoman (ceci était
une jantille boutade, vous en faisez tous, des ereurrs). Point fort de
cet enchevêtrement de bons titres ? Face of Melinda, la surprise
du set, encore plus jazz et mellow que l'originale, et accueillie par
des hourras sincères. Le tout est porté comme d'habitude
par un groupe solide comme pas deux, Martin Mendez est toujours le Jaco
Pastorius du death metal (et il est de plus en plus populaire), le nouveau
batteur se fond bien dans la masse (pas encore trop bourrin) et on savourera
les solos de Peter Lindgren dont ce sera ici la dernière apparition
sur DVD. Globalement, c'est donc la réussite qu'on était
en droit d'attendre, nonobstant un ou deux titres manquants et le côté
"plombeur de soirée" de Mikael Akerfeldt, qui lorsqu'il
lance une vanne fait plus Joe la Classe que Raymond Devos.
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Venons-en maintenant au DVD en personne, cette petite rondelle qui a mis deux ans à atteindre les bacs, et à propos de rondelle, je dois dire qu'avoir payé dix euros de plus que les autres (le disque est aux environs de 17 euros, soit donné), juste pour être sûr d'avoir la "version limitée" qu'on trouve en fait partout, eh ben ça m'a fait saigner et pas que le lardfeuille. Heureusement, le résultat final est des plus jolis au regard : encore une réussite de Travis Smith. Les menus accompagnant le disque sont aussi soignés et bénéficient d'un adorable instrumental inédit signé Akerfeldt/Wiberg, une sorte de Final Dark Fantasy Piano Doom Collection. Les bonus proposent les mets habituels (mangerbouger oblige, il n'y a pas de sous-titres). En entrée, interview des fans. Pas toujours très malins ni très sobres (irait-ce de pair ? Y croire n'osé-je !), ils sont par moments parfaits pour illustrer "le metalleux sataniste terroriste" de notre cher, très cher service public. Mais quelques perles illuminent le tableau, et parmi les perles, les noires sont les plus rares mais aussi les plus belles (meuh non c'est pas une déclaration... Mais enfin arrêtez de me regarder avec ces yeux-là !). Le plat principal sera façon cuisine nouvelle : interview du groupe, plutôt bonne, relativement savoureuse, et un peu chiche. Per Wiberg a l'air serein à en travailler dans une mine (...allez, cherchez !), et on saucera avec une double de ration de regrets pour avoir perdu Peter Lindgren, le garçon se montrant aussi gentil en interview que doué sur scène. | |
Le
fromage, qui pue par définition, c'est un soundcheck de dix minutes,
parfaitement dans la moyenne de ce genre d'exercice. C'est à dire
aussi passionnant qu'une émission de Maïté (même
pas Ravendark). Le problème principal avec ce genre de bonus, c'est
qu'il est toujours quasi-inaudible ! Et vu que c'est là que les
musiciens testent la qualité du son... Après on s'étonnera
que les Français écoutent Coxie, bref... Dix minutes brouillonnes
et capharnaümesques, plutôt que ce Maroilles indigeste on aurait
largement préféré une salade de phalanges sur les
claviers de Wiberg et son apport dans le groupe, histoire de faire chier
les metalleux ultra-puristes. Enfin, dessert, café gourmand avec
galerie de photos particulièrement jolie.
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Reste la technique. Vous ne croyiez tout de même pas y échapper ? Elle aussi a son mot à dire. Image et son avaient été impressionnants sur le DVD Lamentations, surtout pour un si "petit" groupe à l'époque, il y avait donc fort à faire pour égaler la prouesse. Le côté pictural est servi par un 16:9 qui a l'air particulièrement superbe au premier regard, mais transpire de défauts. La définition d'abord, laissant apparaître des effets d'escalier assez importants nuisant à tout le reste (compression, piqué). Ensuite, malgré de beaux mouvements de caméra, la scène n'arrive pas à se montrer aussi belle qu'elle le voudrait (NDKaworu : Et pour cause, elle est moche !). Enfin, le monteur nous a lâché quelques moments, très épars mais bien gonflants, de faux sépia et fausses rayures qui nuisent à l'ensemble plus qu'ils ne le servent (même si on a déjà connu bien pire). Le son, lui, est tout à fait bon en stéréo, moins en 4.0. Oui, c'est bel et bien du 4.0, si vous entendez de la centrale et du caisson, c'est que votre installation n'est pas en mode "naturel". Pourquoi ce choix ? Sûrement pour rendre hommage aux mythiques live en vinyls quadriphoniques des années 70 (Frampton, ELP, Kiss... Ah non pas Kiss, on a dit du live). Choix qui serait compréhensible, mais résultat raté : les arrières sont bien trop peu sollicités, et le public, excellent, pas mixé assez haut. A noter également que sur certaines configurations, le son 4.0 donne lieu à des baisses fréquentes de volume qui rendront le tout inécoutable. Des petits défauts à droite à gauche donc, des tatillonnitudes de vieux fan rasoir qui aurait aimé la perfection au masculin après autant d'attente. Mais rien qui n'empêche le néophyte d'acheter ce live, parfait pour comprendre Opeth dans l'immensitude de son talent. Attention cependant : les premières écoutes seront difficiles, et il en faudra de nombreuses avant d'avoir le coup de foudre. Un long chemin d'apprivoisement, donc, aussi long que ce texte étonnant puisqu'au départ je n'avais rien à dire. Eh ben heureusement que j'en n'avais rien dit au maquettiste ! Il aurait été capable de me réduire la longueur de ma prose, cet espèce de sale
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9 novembre 2006 - The Roundhouse (Londres) |
01.
When |
Mikael
Akerfeldt - Chant,
guitare
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Peter Lindgren - Guitare |
Per
Wiberg - Claviers,
choeurs
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Martin Mendez - Basse |
Martin
Axenrot - Bababababatterie
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