Tom Petty and the Heartbreakers

Le dos de jaquette nous vante les moults mérites visionnaires et novateurs des clips de Petty. C'est que ce n'est pas très ponctuel, un dos de jaquette. Ca a souvent tendance à arriver en retard, généralement dans les vingt minutes. C'est le temps pendant lequel vous digèrerez quelques scopitones parfaitement dans la mouvance de ce qui se faisait entre 78 et 82 : du... playback (au moins le titre du DVD n'est pas mensonger) sans intérêt particulier autre que quelques gros plans sur les doigts agiles... et, bien sûr, la musique, puisqu'elle propose ce qui se faisait de mieux à l'époque en Amérique (c'était l'âge d'or de Randy Newman, Rickie Lee Jones, Ry Cooder, Steely Dan, et je vous assure que Petty a largement sa place dans ce Panthéon). Notre pauvre Tom pousse (sic) une tête de chien battu et erre dans des décors en playbackant son texte (au moins, lui le fait-il très bien). Rien à se mettre sous la dent, à part un déchirage de rideau sympa et la beauté fatale de Stevie Nicks en duo avec Tom. Rien, et même moins que ça puisque deux chansons sont en simple mono, et Change of Heart possède un ignoble pleurage la rendant difficilement écoutable. Un Change of Heart où cependant le nom du réalisateur saute aux yeux : un certain Cameron Crowe. Damned, la jaquette aurait-elle dit vrai ?

		De la VHS très mal conservée et surtout mal encodée, avec une fluidité peu flatteuse. Le grain est assez énorme. Le gain de qualité à mesure des clips est cependant assez considérable jusqu'à arriver à un seuil très acceptable.
		Pas de 5.1, dommage. Un Dolby (dommage) de très bonne qualité... quand il veut. Mais quand c'est laid, c'est très laid.
		Musicalement c'est la crème du rock US. De nombreuses chansons accrocheuses et incroyablement bien fichues. Visuellement ça va de très intéressant à totalement inepte.
		Comme disait Rocco à Béatrice : queue dalle.

Au moins, la musique sera de bon goût. C'est ce qu'on est en droit de se dire en découvrant une collection des clips de Tom Petty. Et effectivement, la musique sera de bon goût. Le blond guitariste n'est pas très connu dans nos contrées, et c'est fort dommage : si des artistes ont tenté de marier le folk à la Bob Dylan et le rock type Springsteen, peu ont réussi. Lui l'a fait, et en prime y a incorporé quelques sonorités FM typiquement américaines (merci Dave Edmunds), comme ces sons de caisse claire extraterrestres et bigger than life. Il y a bien sûr sa voix qui permet de l'identifier, une voix nasillarde qui justement rappellera Dylan avec une tessiture plus large. Il y a surtout une sorte de légèreté mélodique très élégante qui fait mouche à chaque fois, l'orgue Hammond presqu'omniprésent, parfois des cordes, et toujours cette impression que chaque chanson est un petit poème aussi important que son voisin. Et, accessoirement, pour le reconnaître il y a aussi un rictus reconnaissable entre mille.
	Le dos de jaquette nous vante les moults mérites visionnaires et novateurs des clips de Petty. C'est que ce n'est pas très ponctuel, un dos de jaquette. Ca a souvent tendance à arriver en retard, généralement dans les vingt minutes. C'est le temps pendant lequel vous digèrerez quelques scopitones parfaitement dans la mouvance de ce qui se faisait entre 78 et 82 : du... playback (au moins le titre du DVD n'est pas mensonger) sans intérêt particulier autre que quelques gros plans sur les doigts agiles... et, bien sûr, la musique, puisqu'elle propose ce qui se faisait de mieux à l'époque en Amérique (c'était l'âge d'or de Randy Newman, Rickie Lee Jones, Ry Cooder, Steely Dan, et je vous assure que Petty a largement sa place dans ce Panthéon). Notre pauvre Tom pousse (sic) une tête de chien battu et erre dans des décors en playbackant son texte (au moins, lui le fait-il très bien). Rien à se mettre sous la dent, à part un déchirage de rideau sympa et la beauté fatale de Stevie Nicks en duo avec Tom. Rien, et même moins que ça puisque deux chansons sont en simple mono, et Change of Heart possède un ignoble pleurage la rendant difficilement écoutable. Un Change of Heart où cependant le nom du réalisateur saute aux yeux : un certain Cameron Crowe. Damned, la jaquette aurait-elle dit vrai ?
Eh bien en considérant que 1982 a définitivement été l'année charnière pour les clips (merci Bambi), non, la jaquette ne nous a pas menti. C'est vrai qu'à partir de cette année-là, Petty, conscient que le clip est une punition inévitable, a délivré des courts-métrages relativement soignés. Farfelus aussi. Le premier, puisant dans Mad Max 2, met la puce à l'oreille, et la tendance à la bizarrerie kitsch ne se démentira plus tout du long. Le top étant Don't Come Around, revisite psyché d'Alice au Pays des Champignons : visiblement, les concepteurs du clip n'en sont pas restés au bolet et aux cêpes. Autre top encôné, le génial Running Down, dessin animé rempli d'auto-dérision où Petty, conscient qu'il n'est pas une gravure de mode, se laisse caricaturer au sein d'un monde virtuel que vos pires cuites au Gin Fuzz ne vous ont jamais laissé entrevoir.
	Vous n'avez pas remarqué quelque chose d'étrange dans le paragraphe précédent ? Deux tops. Alors que sur certains DVD de clips deux fois plus longs, on peine parfois à en trouver un. Notre amie jaquette disait donc partiellement vrai, et à partir de ces deux MTVcissitudes, ça ne retombe jamais. La qualité des chansons de Tom Petty, sa popularité aussi, lui ont en prime permis de rallier à sa cause quelques stars, dont un clip qui en est rempli (Johnny Depp, Matt LeBlanc, Faye Dunaway dans un mini-film tourné à l'époque où Extreme était dans les charts). Jusqu'à Kim Basinger dans un clip superbe, étonnant et particulièrement gonflé puisqu'il traite en demi-mots de la... nécrophilie ! On imagine la gueule des puritains devant ce clip, et certaines mauvaises langues diront que Kim Basinger n'a jamais aussi bien joué puisque dans le clip, elle est morte, cannée, zigouillée. Mais au top de sa beauté ravageuse (ah ben oui, une soirée romantique nécrophile, ça aurait plus de mal à passer avec Rocco Siffredi qui se tape le cadavre d'Alice Sapritch !). Mauvaises langues donc, puisqu'après ce clip excellent, nous avons... nous avons le droit de rejouer. Car alors qu'on était franchement dans le bain, tout s'arrête, pile avant Wildflowers, son chef-d'oeuvre, un bijou d'orfèvre, une merveille concoctée par Petty et le regretté maestro Michael Kamen himself, un disque unique et largement digne successeur du pourtant intouchable Harvest de Neil Young. On finit donc sur une grosse pointe d'amertume : nous eûmes l'excellence, mais de la perfection fûmes privés ! Si on rajoute qu'un DVD de 75 minutes avec 25 minutes de pas grand-chose, ca fait léger, on pourra bien légitimement renforcer son opinion défavorable, mais ce serait oublier les instants de pur plaisir musical qu'on a découvert. Pas en inox, mais découvert. C'est sur ce jeu de mots archipourri que votre serviteur va vous laisser, pressé qu'il est de revoir Kim Basi 23-03-2007 Ouf, ça a du bon, l'autocensure.