Adorable à regarder, à écouter et à décortiquer

Note globale


Aucun bonus, quelques effets d'image moyens, et ne pas finir sur High Hopes c'est stupide non ?

Editeur : RagnaRock
Durée totale : 0 h 59

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Image        PAL

Rien

Mauvais point pour quelques effets de style complètement incongrus et la très légère désynchro sur certaines caméras (pas toutes heureusement). Sinon c'est très très beau, la définition est parfaite, c'est coloré et sobre, un délice.
Très propre, chaud, brillant, la spatialisation surround ne concerne que l'ambiance, la réverb, mais c'est largement suffisant. En revanche le piano est un peu absent, moins flamboyant que le reste. Ca manque de folie mais c'est très, très joli et à aucun moment agressif.
Un best-of du Floyd qui ravit à chaque instant. Les amateurs apprécieront le traitement et les néophytes se délecteront d'une heure de musique de qualité, sobre et élégante.
Faut pas rester là madame, y'a des gens qui travaillent....

Sur le papier, c'était casse-gueule. Oh, que c'était casse-gueule ! Reprendre Pink Floyd en configuration musique de chambre. Tout de suite, naissent de sales spasmes dans le dos : du baroque pompeux genre dégueulis de notes, pour du Pink Floyd ? Là ! Fi, jeune laideron ! Même si des Bach ou des Haydn (moins pour icelui) ont créé dans l'inconscient collectif une image de la musique de chambre qui ressemble à un torrent de miel dégoulinant. Mais la musique de chambre, ce n'est pas que ça. Je dirais même : au départ, ce n'est pas du tout ça, c'est une configuration restreinte pour pouvoir être jouée, justement, dans une chambre de notable. Donc si c'était aussi saoûlant que certains enregistrements le laissent présager, ce genre musical aurait disparu corps et âmes. Simplement parce que le mécène, les oreilles aggressées par des mélodies sans tête et surtout sans queue, donc sans fin, aurait viré les musiciens à grands coups de pompes au cul. Fort heureusement, Iain Jennings a pris la musique de Pink Floyd par le petit bout de la lorgnette, reprenant le principe de base de la chamber music : le minimalisme. Et croyez-moi, ça marche très très bien.
Les Floyd n'ont jamais fait preuve de virtuosité. Ja-mais. Leur force c'est la mélodie, simple, léchée. Et quoi de mieux que la configuration ci-présentée pour leur rendre hommage ? Un piano quart de queue, deux violons, un alto, un violoncelle, et quelques notes de flute traversière. Rien d'autre. Et c'est adorable. Le "concert" est divisé en quatre parties, très bien titrées, et aux enchaînements parfois un peu abrupts mais vite rattrapés par la virtuosité des musiciennes. Virtuosité ? Mais... on vient de dire que Pink Floyd n'était pas virtuose ! Et c'est vrai, et même très vrai, car dans ce DVD il n'y a pas une note plus haute que l'autre, tout en finesse, en retenue. Mais la virtuosité ce n'est pas faire un déluge de notes, c'est aussi jouer les bonnes de la meilleure façon possible, et en tant que tel ce DVD, loin des frasques acrobatiques des Jean-Marie Ecay et autres Nigel Kennedy, permet aux amateurs de musique dite classique de redécouvrir la beauté d'une simple mélodie bien exécutée.
Pas bêtes, Classic Rock (le label "Ragnarock" n'est qu'un alias) se sont offert l'aide d'un quatuor de choc, de chic et de charme (non, vous ne regardez pas Drôles de Dames !). Quatre musiciennes aussi agréables à l'oreille qu'à l'oeil. Vibrantes d'émotion (c'est le cas de le dire avec les vibratos incessants), elles diluent des titres célèbres qui ici sont plus reconnus que déclarés. Et histoire de ravir le public masculin, chez Ragna on a mis les pieds dans le plat : quatre musiciennes, et quatre looks différents, vous craquerez forcément sur l'une d'entre elles. En ce qui me concerne, c'est Laura Anstee, adorable et craquant petit bout de chou aux yeux de biche qui joue du violoncelle avec une grande sensibilité (de toutes façons cet instrument barbare n'admet aucun à-peu-près) et une précision du diable. Elle est l'assise rythmique du quartet qui se donne à fond sans jamais le montrer : c'est peut-être ça la classe. Et les 59 minutes de pure musique (pas de blabla, pas de fioritures, pas de remplissage, que du Pink Floyd puissance 1000) passent très, très très vite. On est sous le charme, d'un bout à l'autre.

Histoire de vraiment donner une sorte de légitimité à cette collection, Ragna-gnâ (je m'y ferai jamais, c'est pas possible) a mis les petits plats dans les grands : d'abord, l'image est 16/9 très classe, les musiciennes, déjà jolies, sont très bien filmées. Malheureusement, petit bémol (ah ah) : il y a parfois une légère désynchro entre l'image et le son (pas tout le temps). De plus les réalisateurs histoire de briser la monotonie (ça part d'un bon sentiment) ont rajouté des photos rares du Floyd, ça c'est très sympa, et des vidéos genre arty Jack Lang bêêêêê - là c'est moins sympa : si Sheep, avec son P.O.V. du loup, est rigolo, nous avons aussi des morphings à deux balles sur des fonds de nuages translucides bleu pastel (?). Côté son, c'est propre, très très propre, et le DTS est une petite merveille de sensibilité, cependant, on regrettera que le piano de Iain Jennings (la Cosette de Classic Rock, s'ils sortent un jour une vidéo "comment nettoyer ses chiottes" vous verrez qu'il mettra le tablier), oui donc que ce piano soit mixé si chichement. Il est propre, il est là, mais il n'a pas une assise énorme, il s'efface un poil trop. Celà dit... c'était aussi le cas de Richard Wright. C'était même le cas des 4 membres du Floyd. A croire qu'aucun des quatre ne jouait. Et pourtant ils ont créé une oeuvre à nulle autre pareille. Et les musiciens présents ici n'ont qu'un but : recréer cette magie. Il n'y a aucun bonus (ça c'est stupide), c'est court, et puis on ne finit pas sur High Hopes, ce qui est aussi incongru qu'inimaginable (mais pourquoi, pourquoi ???). Mais à part ça, c'est une extrêmement belle surprise et si les autres DVDs de la collection sont de ce niveau, on va se régaler. Vivement conseillé.

2003


01. Invention
          Extraits de Astronomy domine, Arnold Layne, See Emily play, Bike, Set the controls, Saucerful of secrets, Grantchester Meadows, Fat old sun, Atom heart mother
02. Harmony
          Extraits de Echoes, Breathe, Great gig in the sky, Us and them, Eclipse, Shine on you
03. Division
          Extraits de Sheep, Pigs on the wing, In the flesh, Another brick part 2, Comfortably numb, Fletcher memorial home, Final cut
04. Reconstruction
          Extraits de Dogs of war, On the turning away, Cluster one


Anna Kirkpatrick, Emma Parker - Violon   
   Emma Owens - Alto (NDBaker : Ca va Céline, j'ai bon ?! ^^ )
Laura Anstee - Violoncelle   
   Iain Jennings - Piano
Nana Mousk... euh, Angela Goldthorpe - Flute