La version surround pas mauvaise du CD live déjà connu, et la frappe toujours étonnante de Copeland |
Note globale |
J'ai rarement vu un groupe autant tenter de communiquer une énergie qu'ils n'ont pas |
Editeur
: Universal
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Durée
totale : 1 h 45
(Qu'Universal grossit à 120 minutes, comptant le mono, pardon, multi-angles) |
- - Image PAL |
Multi-angles
sur les 4 titres bonus (19 min, DTS) |
A part certains plans qui ont survécu aux années 80 vidéo, tout est absolument affreux, hideux et j'en passe. Entre les blancs brûlés, les caméras errantes, les effets spéciaux minables (de ceux que Peter et Steven ne supportent pas), c'est un festival de mauvais goût. En plus la compression joue les stars. | ||
Du 5.1 artificiel mais relativement clair et précis, un DTS qui est très bien mais un peu trop mou pour être honnête, et une stereo bien définie. Je suis un peu large pour la note mais pour de l'artificiel ça sonne vachement mieux que prévu. | ||
Ah ça, y'a du tube. Il n'y a même que ça. Sting chante bien, ça dépote, le public semble ravi. En attendant, qu'est-ce que c'est chiant et bâclé ! | ||
Un programme de tournée moyen, une interview gentounette mais trop courte, des multi-angles dont un au nombre hallucinant de DEUX angles, wow, les deux sur Sting en plus, un trailer inutile. Ca fait peu. Seul le packaging s'en tire très bien. |
Aimer les années 80, et particulièrement leurs débuts, revient à condamner sa passion pour la vidéo qui va avec. C'est véridique, regardez par vous-même : Boingo, Saga, Heaven 17, Ultravox, Blondie, Kim Wilde et j'en passe, autant de groupes géniaux qui ont eu pour malheur de débuter entre 78 et 82, autrement dit leurs débuts sur cassette vidéo sont au mieux inexistants, au pire risibles. Police, groupe éphémère mais qui arriva rapidement au pinacle de sa gloire, en fait ici les frais, et quels frais ! Si un CD live de 1979, miraculeusement retrouvé et restauré, avait fait son apparition en 1995, il était suivi de son grand frère de 1983, ce qui correspond presque au début et à la fin du trio. Plus étonnant, on a réussi à sauver une vidéo : bien évidemment, icelle date du plus tard possible, ici donc de 1983, dernière tournée. Et pour cause. Le fossé entre les deux albums live le laissait déjà présager, la vidéo ne fait que confirmer : en 1983, Police était déjà un groupe explosant en plein vol. |
(NDBaker : C'est elle, LE point de l'image) |
Une
des choses intéressantes de ce concert est que les caméras
sont sans arrêt au milieu du public. Vu la taille des caméras
de l'époque, on pourrait donc se dire que la salle était
à moitié vide. Complètement faux : c'est bondé
et ça gesticule sans arrêt ! Donc caméras partout
au milieu d'un public raide dingue. Et donc d'immédiatement faire
le parallèle avec un autre DVD live, largement plus contemporain
pourtant, et là on ne peut même pas accuser le budget ou
l'âge : Depeche Mode, "Nuit chaude à Pigalle".
Ah pardon, excusez-moi : à Pigalle, on trouve aussi des instruments
de musiques. DM, eux, les avaient laissés au vestiaire. Bref, 18
ans d'écart et le même constat : le public, très con
dans son ensemble (qu'est-ce qu'on peut être débile quand
on danse !), est content d'être là. Le groupe, non. C'est
clair et net : Sting s'amuse avec les caméras, Andy fait son aérobic
pendant le show (véridique), Stewart fait tout partout tout le
temps, mais en regardant (péniblement) ce live, ça crève
les yeux : Police n'est déjà plus un groupe. Plus du tout.
Un groupe qui a percé comme un symbole d'indépendance artistique,
et qui ne joue que des tubes en accéléré et en playback,
merde, non !
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Ah, ça n'est pas en playback ? Expliquez-moi donc comment Sting peut jouer de la contrebasse, même en alliage léger, à l'horizontale ? Si vous trouvez la réponse (je vous aide : c'est sur Walking on the moon), vous n'aurez aucune difficulté à me dire comment on peut entendre le même Sting sur la fin du morceau alors que sa contrebasse est déjà revenue dans les coulisses. Réponse n°1 : c'est un clavier basse. Comme Saga. Sauf que Saga, eux, ils le montrent sur scène (et eux, c'est un Korg...vous êtes surpris ? ;-). Tacle N°1, carton jaune : un clavier sur scène ? Ah oui, Andy en a un. Il s'en sert autant que Roine Stolt d'un manuel du bon goût, mais c'est pas grave. Euh... si, c'est grave : il y a du clavier sur ce live, partout, tout le temps. Mais le vrai clavier, lui, est invisible et non crédité. Bon, alors... tacle n°2, carton rouge : une bande ? Ca expliquerait la perfection des arrangements studios rendus ici à l'identique. Ca expliquerait aussi le tempo forcé, tout accéléré limite bâclé, non, com-plè-te-ment bâclé (ce Canstndlossngyu.... pardon, Can't stand.... en 78 tours pitché haut !!!),. Ca démontrerait, enfin, que ce groupe n'est plus. Faire confiance à une bande et l'accélerer pour chier les tubes à la pelle, c'est lamentable. Utiliser un clavier, voire deux, et ne le mentionner nulle part alors que Summers en a un sur scène, c'est pas plus glorieux. Dans tous les cas, Police n'est plus, Police est mort, vive le king (of pain). | |
Le
reste du DVD est un peu plus glorieux mais n'arrive pas à convaincre
: déjà, nous avons 4 titres supplémentaires en multi-angles,
mais à part du vrai live. C'est idiot. En plus le multi-angles,
bonjour ! Le seul qu'on aimerait vraiment voir, Stewart, est le seul non
présent ! Disponibles aussi : une reproduction du programme de
la tournée (sympathique sans plus, sans moins), une interview non
sous-titrée, bordélique, sympathique et très courte,
un trailer inutile. Et le plus important, l'image et le son ? Oh là
là, alors là c'est vraiment carnaval. Niveau son, j'ai été
très, très surpris. Le 5.1 est aussi factice que possible,
mais on s'en tape : c'est a-gré-able ! Le caisson de basse ronronne,
on entend tout partout et on se bat le homard d'avoir la même note
à deux endroits différents : on est entourés (c'est
la définition du surround), TOUTES les enceintes sont utilisées
(c'est la définition du 5.1) et ceux qui aiment le CD de 1995 (ca
existe ?) seront logiquement aux anges tant cette piste sonore est envoûtante
(c'est la définition du DVD).
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L'image maintenant. Oui, on va mal finir. Parce que si on se fait sérieusement chier en regardant ce concert, l'image y porte grande contribution. Le nombre de fautes de goût parsemant ces 75 pauvres minutes est ahurissant. Alors messieurs les djeunz, vous qui ne connaissez pas bien les années 80 : NON, ces années-là n'ont pas été faites que d'horreurs répulsives comme celle-ci. Parce que là, mais alors, comment dire ? C'est laid, c'est con, c'est inutile, c'est gonflant, c'est pourri, c'est un mix entre les clips de Tangerine Dream et ceux de Blondie. C'est indigne. Et hélas ! le reste du concert l'est tout autant. Vous avez donc au final un groupe génial, au summum de sa carrière, délivrant un chant du cygne avoué du bout des lèvres (cf ladite interview) et qui a terriblement mal vieilli. Bravo pour le son, et bien sûr pour les compos originales qui ont bercé notre adolescence; pour le reste, même (surtout) si vous êtes nostalgique de cette décennie, ne vous précipitez pas vers ce qui est présenté comme un concert culte mais n'est qu'une déception à tous les étages. Quant à l'avenir très proche des trois musiciens, un signe ne trompe pas : des choristes et zicos, Sting est le seul à ne pas être présenté. Genre tout le monde le connaît. Summers, guitariste de jazz hors-pair, et Copeland, batteur unique et compositeur très intéressant, auraient pu mal le prendre, et ils auraient eu raison. Raison, une de plus de ne pas acheter ce qui est une immense déception et surtout une interrogation collective : on a vraiment cru que ce serait un chef-d'oeuvre ? Oui oui ! C'est que Police, nous, on les adorait. Mais comment défendre un groupe quand lui-même ne s'aime plus ? |
1983 - Atlanta (Etats-Unis) |
01.
Synchronicity I |
Sting
- Chant, basse
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Andy Summers - Guitare, claviers (une note), choeurs |
Stewart
Copeland - Batterie et plein de trucs
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