Concept fort, quelques moments musicalement grandioses, commentaire audio intéressant, son très réussi |
Note globale |
Mise en images un peu hors-sujet, manque de fougue et d'ampleur dans la réalisation et la mise en scène |
Editeur
: Inside Out
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Durée
totale : 1 h 42
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(4.1 sans centrale) - Image NTSC |
CD
audio du concert |
Les couleurs sont assez affreuses, la définition est InsideOutienne, mais surtout la réalisation hésite entre inserts cheap et rendition live un peu bordélique, il faut dire que la nature particulière de la mise en scène (en profondeur) ne facilite pas la tâche du réalisateur. Résultat : on voit des choses intéressantes, mais pas assez, et pas toujours correctement filmées. | ||
Si on passe sur l'habituel défaut du groupe (batterie ridiculement petite et son trop compressé), on a un 5.1, pardon, 4.1 tout particulièrement réussi. Hyper-spatialisé, le son comblera les amateurs du groupe, un des meilleurs et plus audacieux mixages de cette année. | ||
C'est court, trop même, mais si vous vous y plongez, c'est vraiment un live bourré de grands moments. On aurait aimé plus de chansons mais ne vous inquiétez pas : le "vrai" live de PoS, je parie que c'est pour bientôt. | ||
Des conneries, des "messages à Dieu" parfois très émouvants, un voeu pieu de Portnoyz, deux commentaires audio dont un vraiment excellent, et des tas de machins cachés partout, sans compter un excellentissime livret et le CD audio génial. Deux regrets : pas de sous-titres, et des bonus cachés qui ne fonctionneront pas partout. |
Daniel Gildenlow est un génie fou. Un génie, quoi. Ca, c'est complètement objectif. Qu'on aime Pain of Salvation ou pas. D'ailleurs, je ne l'aime pas. Non, rectificatif : je n'aime pas ce groupe autant qu'il le faudrait. Ouh là, re-rectif : pas autant que j'aimerai l'aimer. C'est que PoS, tous goûts mis à part, on ne peut pas nier ces quelques banalités : ils ont des paroles et des concepts fabuleux, le chanteur peut tout faire, musicalement ils sont reconnaissables au bout de cinq secondes, ils ont un rythme de sortie parfait, ils suivent leurs fans. Be, le cinquième album studio, a carrément scindé en deux la base desdits fans : on adore ou on déteste. Nombre ont clâmé que Be changeait trop, était trop à part. En tant que non-fan, ça m'a permis de réaliser qu'au contraire, Be n'avait pas forcément plu parce que ça m'a tout l'air d'un concentré de Pain of Salvation pur jus à 200 %. | |
Gildenlow
est donc un génie. Revenons sur le point central de ce DVD qui
est une véritable ode à son géniteur. Imaginez que
Be est un concept (génial d'ailleurs, et même carrément
trop court, ce qui est un gros compliment), qui parle de l'Etre, de Dieu,
de l'Humanité et de l'Ame. Rien que ça mon cochon. L'album
Be est donc la "vision musicale" (?) d'un concept qui tient
plus d'une thèse qu'autre chose. D'ailleurs C'EST une thèse
(une vraie... amis analphacons, vous pouvez partir). Un album difficile
d'approche, et disons-le tout de suite, si vous ne l'avez pas compris
ou aimé, ce DVD grâce à ses "vibes" live,
pourra inverser votre tendance. Mais avais-je déjà dit que
Gillou était un génie ? Donc si jamais, comme moi, vous
vous surprenez à vraiment aimer cette oeuvre musicalo-philosophique,
ditez-vous bien que ce live date d'un an AVANT la sortie de l'album. Oui,
génie. Un peu taré, aussi.
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Chroniquer ce DVD est éminement compliqué, car il dépasse réellement les limites de son support. Réellement. Alors je vais rester complètement terre à terre tout en sachant que, si vous avez le déclic pour cette oeuvre, la double galette ira bien plus loin que ça. On va débuter par ce qui fait mal : l'image. C'est un DVD Inside Out. Oui, vous pouvez commencer à trembler. C'est donc monochrome, baveux, strié, et j'en passe et des pires comme on le verra plus loin, et disons-le net, celà nuit au spectacle. Car c'en est un, très méticuleusement pensé et logistiquement conceptualisé par un Danilou (qui est un génie, remember ?) qui n'a pas hésité, attention les yeux, à jouer cette "pièce musicale" deux fois par jour (!!!!!) pendant quinze jours environ. Un fou, je vous dis. Je connais peu de groupes (aucun ?) qui ait osé pareil pari. Si on rajoute qu'au milieu de la scène, il y a une piscine dans laquelle Dan s'est plongé 4 fois par jour, on pourra penser qu'il a eu un pot de cocu de ne pas tomber malade. C'aurait été dommage car, autant l'avouer, niveau musique on aurait loupé quelque chose. Car si Be est vraiment difficile d'accès, la musique ne vous fera pas de cadeau : elle est bourrée à craquer de détours et de citations qui, une fois bien assimilées (mais il faut du temps), risquent de vous déclencher d'agréables petits frissons dans la colonne vertébrale. En parlant de l'humanisme d'un point de vue humain, et pas humanitaire, Gildenlow a frappé très fort, et il n'hésite pas à jouer sur tous les tableaux, notamment via des arrangements de cordes qui, soyons francs, se rapprochent de Dave Gregory ou Michael Nyman tant ils sont doux et éthérés. Une réussite, totale même pour peu qu'on s'y adonne, et ce malgré un défaut qui aurait pu être une qualité : une hétérogénéité de la musique assez troublante - on passe d'un prog metal oppressant à un canon gospel - qui aurait été plus facilement compréhensible si le concept, et donc le DVD, durait deux fois plus longtemps. Et oui, un album qui ne dure pas assez longtemps : c'est un compliment, et en ce moment c'est assez rare. |
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Concernant
le DVD, Gildenlow avait prévenu qu'il serait bourré à
craquer. Pari réussi. Les bonus vont du stupide (mais rigolo) à
l'essentiel, le plus essentiel étant le livret, monstre de 48 pages
qui mélange paroles, photos et thèses anthropologiques.
Dans le genre fantastique, vous avez aussi le premier commentaire audio.
Non sous-titré hélas, il recèle une mine d'informations,
parlant de la genèse du projet, des difficultés à
le monter, Daniel est intarissable, très à l'aise sur son
(ses) sujet(s), un des tous meilleurs commentaires de concerts que j'ai
pu écouter. Il existe un autre commentaire mais il s'agit en fait
d'un pari idiot : mélanger vraies anecdotes et trucs complètement
invraisemblables sans perdre son flegme. On trouvera aussi de nombreuses
choses, notamment un message de Mike Portnoy qui demande à Dieu...
de parler à Neal Morse pour qu'il reforme Transatlantic ! (Il le
remercie également pour l'avoir aidé à arrêter
l'alcool, moment très poignant du DVD). Et des bonus de ce type,
vous en aurez à foison - même si sur certains lecteurs ils
seront simplement introuvables tant l'authoring est complexe.
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Enfin, impossible de passer outre deux éléments importants : l'image et le son. Côté image, il faut avouer que la réalisation est particulièrement décevante, non seulement brouillonne lors des passages live (on a souvent du mal à voir ce qui aurait été le plus intéressant à montrer), mais en plus parsemée d'inserts vidéo qui font presque (j'ai bien dit : presque) aussi cheap que ceux de Dream Theater sur Metropolis 2, ce qui n'est pas glorieux. Lesdits inserts sont intégrés comme un cheveu sur la soupe, la définition de l'image est vraiment aléatoire et les teintes de bleu bavent souvent, ce qui fait que le concert n'est pas très agréable à suivre. En revanche, côté son, le groupe a mis le paquet et le surround proposé ici est de toute beauté : profitant souvent des effets de spatialisation offerts par les nombreux samples distillés au cours des morceaux, il englobe le spectateur de façon tout à fait convaincante et en plus se permet d'envoyer la pâtée sur les morceaux les plus bourrins, avec le caisson de basse qui fera fuir votre chien, vos voisins et peut-être votre femme. Mais attention, amis homecinemaphiles ! Par pure malice, Gilden a fait exprès de supprimer l'enceinte centrale, de telle sorte qu'on a un 4.1 et non pas un 5.1. Très sincèrement, je trouve que ça sonne dix fois mieux, car j'ai globalement horreur des enceintes centrales; mais vous, vous risquez de ne pas être d'accord du tout avec ce choix technique ! Dans tous les cas, la déception que constitue l'image était tellement prévisible qu'on ne peut que se réjouir du reste, et PoS, s'il ne marque pas tous les points attendus, revient dans le girond des grands noms prometteurs du metal progressif avec une oeuvre musicale qui prend autant aux tripes qu'aux oreilles. C'est une surprise, et une bonne. |
12 septembre 2003 - Lokomotivet (Eskilstuna, Suède) |
01.
Animae partus |
Daniel
Gildenlow - Chant,
guitare, percussion
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Kristoffer Gildenlow - Basse, choeurs, percussion |
Johan
Hallgren - Guitare,
choeurs, percussion
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Fredrik Hermansson - Claviers, percussion |
Johan
Langell - Batterie
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The Orchestra of Eternity - Cordes, vents, cuivres |