Globalement, un concert sympathique, avec un excellent chanteur, une belle image, de bons musiciens accompagnateurs |
Note globale |
Une soirée hautement bancale qui n'arrivera pas à satisfaire tout le monde, loin de là |
Editeur
: EMI
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Durée
totale : 2 h 16
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- (PCM) Image PAL |
Livret de photos |
Une définition éblouissante, des couleurs chaleureuses, une réalisation fluide, magnifique donc, à part des blancs et des couleurs criardes à la limite du brûlé sur de trop nombreux plans. | ||
Trop d'écho sur la voix et la batterie sonne comme une cloche de cathédrale, normal vu la configuration de la salle. Mais ça reste très immersif, et la stéréo archi-puissante rend bien, malgré une tendance à la saturation. | ||
Ce n'est jamais rock'n'roll, ce n'est jamais déconnant, ce n'est jamais 100% réussi, ce n'est jamais plombant non plus. Un moment agréable mais un peu bizarre. Rodgers est... impérial, eh eh. | ||
Un joli livret de photos et une reprise de John Lennon. Pas de quoi se réveiller la nuit, surtout connaissant les bonus habituels de Queen. |
Il existe une catégorie de boulot qu'on appelle "la chronique cauchemar". Déjà, la pertinence de cette critique m'apparaît assez limitée, dans le sens où pas mal de gens se sont déjà jetés dessus comme des affamés, et que si vous attendez votre site préféré pour prendre une décision d'achat, c'est plutôt mauvais signe quant au culte que vous vouez à Queen. En gros, vous faites confiance à Brian May ou pas. Ca c'est normal, pas vrai ? A Roger Taylor ou pas. Normal aussi, celà dit faire confiance à quelqu'un qui a chanté une ballade avec Yoshiki, c'est déjà moins évident. A John Deacon ou p... Ah tiens, on me fait signe que John Deacon ne fait plus du tout partie de Queen, qu'il soit "+" ou pas. C'est le genre de détail qui met la puce à l'oreille : Queen n'est plus "aux 3/4" intact, il en manque carrément la moitié. | |
Et
de fait, beaucoup de gens avaient pensé que ce DVD serait l'occasion
d'avoir, tout simplement, un concert de Queen avec la technologie d'aujourd'hui.
Il n'en est rien. Non braves gens, en achetant cette galette, vous n'aurez
absolument pas "le Wembley 86 mais en 16/9 avec un meilleur son et
un chanteur qui imite Freddie à mort". Vous aurez un concert
sympathique, avec beaucoup de bonnes choses, mais également d'une
effroyable bancalité. Qu'obtenons-nous exactement, quand on mélange
la moitié de Queen restante et cet excellent et jusqu'à
présent (ca s'est inversé) sous-estimé chanteur qu'est
Paul Rodgers ? Trois concerts différents. D'une part, quelques
rares reprises des groupes auxquels a participé Rodgers. Repris
de façon très rock et dynamique, ce sont, tuons le suspens
dans l'oeuf, les meilleurs moments de ce live. Rodgers éructe,
transpire la soul et le hard rock, son pied de micro tournoie comme un
derviche, et le public, nombreux comme vous pouvez à peine l'imaginer,
est ravi. Un peu surpris c'est vrai, mais ravi quand même. Il faut
dire aussi que le concert débute par une reprise (écourtée)
et que c'est franchement la meilleure idée du concert - et la meilleure
intro possible.
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D'autre part, nous avons un concert de Queen donc, avec trois chanteurs. Rodgers, May, Taylor. Pas étonnant, Queen a toujours été un groupe multi-chanteurs (ce que la presse populaire oublie systématiquement). Dans ce domaine, il y a du bon et du mauvais. Au crédit de ce dernier, il faut avouer que la tracklist n'est pas aussi fôlichonne qu'espéré, surtout que sincèrement, We Will Rock You, je le répète sans arrêt, m'enfin c'est pas une chanson quoi !!! Du côté positif, il y a le "solo de batterie" où au bout d'une minute, d'ailleurs très sympathique, Roger Taylor arrête de jouer en proclamant que les solos de batterie l'ont toujours fait chier ! Excellent ! M'enfin, si Rodgers chante merveilleusement, et ce sans imiter Freddie Mercury (il est plus blues, plus rauque), on notera que May et surtout Taylor sont quand même dans une forme moins olympique qu'avant. Et puis il y a le troisième concert inclus ici, mais ce n'est pas un concert : c'est un meeting de funérarium. Si l'affiche "Queen + Paul Rodgers" vous donnait des espoirs que le groupe oublie le passé et reparte de plus belle, vous déchanterez, si on peut dire : ce DVD n'est autre que (encore !) simplement un hommage à Freddie. | |
Alors
c'est sûr, ca n'est pas toutes les deux minutes que le groupe le
rappelle. Ni même toutes les cinq minutes. Mais tous les quart-d'heure,
ça c'est certain. Quand ce n'est pas pour Freddie, c'est pour les
capotes. Certes, c'est louable, bien sûr, mais je vous rappelle
que ce site chronique des DVDs MUSICAUX. C'est bête à dire
mais on est tous réunis ici pour parler de zik, et de ce côté,
vous avez Paul Rodgers, le back-band conduit comme d'habitude par Spike
Edney (avec un bassiste qui ma foi tire aussi bien les cordes que son
épingle du jeu), et deux figurants qui sont là pour parler
des dangers du sida. J'exagère un peu, mais il est rageant que
de toutes les parties de ce concert, les plus jouissives soient également
les plus éloignées de Queen. Même Brian May semble
avoir perdu un peu de feeling à la gratte (oh un tout petit peu,
rassurez-vous). Du coup, c'est franchement la demi-teinte, surtout que
ce qui pour certains était un mauvais choix (le chanteur) devient
carrément la pièce maîtresse.
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Pour réhausser tout ce bilan, on a d'abord le public. Il est fantastique car bien sûr il réclame des tubes fânés et des trucs qui ne devraient pas exister (... oui je parle toujours de la même plaie !), mais il soutient vraiment tout le monde, et il connaît par coeur toutes les paroles, MEME les refrains des chansons de Paulo ! Ca c'est fort. Ensuite, ben techniquement il faut avouer qu'on s'en prend plein la gueule. Si le son est franchement un peu décevant (à la rigueur le Wembley 86 sonne mieux), l'image vous rappellera pourquoi vous avez acheté un téléviseur couleur. Entre le bleu pas baveux, l'ocre omniprésent et les noirs profonds à en perdre ses petits, c'est un régal - dommage que le monteur ait voulu, comme trop souvent, se la péter rock'n'roll avec des changements de caméra toutes les deux images. Par contre, là où Queen nous avait habitué à plein de bonus (à part le Freddie Tribute qui en manquait, justement), vous n'aurez ici rien, absolument rien. Pour toi, que dalle. Juste une reprise du Imagine de Lennon, sympathique et sans piano (eh oui !). Vous aurez aussi, c'est important de le dire, un prix on ne peut plus correct, sachant que la stéréo est PCM et donc exactement de la même qualité que le double CD plus cher et sans les images (et sans le minois du beau Paulo, mesdames. Oui, je sais bien vendre mes DVDs ! ^^). Globalement, c'est vrai qu'on est en droit d'être un peu déçu, mais certainement pas de la façon dont on s'y attendait, et si avec ce DVD Queen en tant qu'entité semble un peu plus mort qu'avant, son public semble toujours aussi vivant, et après tout, n'est-ce pas là le plus important ? Ne dites pas non trop vite, n'oubliez pas que c'est vous, le public. |
9 mai 2005 - Hallam FM Arena (Sheffield, Angleterre) |
01.
Reaching out |
Paul
Rodgers - Chant,
guitare
|
Brian May - Guitare, chant |
Roger
Taylor - Batterie,
chant
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Spike Edney - Claviers, choeurs |
Jamie
Moses - Guitare, choeurs
|
Danny Miranda - Basse, choeurs |