Un concert fabuleux de A à Z, une importance artistique capitale, des super-bonus |
Note globale |
...et une technique abominable qui vous fera, attention la mégajoke, "rager" |
Editeur
: G.U.N.
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Durée
totale : 1 h 26
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Image PAL |
Galerie
de 12 excellentes photos |
C'est sombre, c'est charbonneux, c'est bien réalisé mais impossible de l'apprécier : de la mauvaise vidéo mal conservée. | ||
Un mono archi-pourri où tout est complètement noyé dès que deux instruments jouent en même temps. Une immense déception. | ||
Une heure intense de pure magie, la première vraie réussite du genre "métal + classique". L'orchestre est splendide, jamais sous-utilisé, et le groupe tourne rond avec un chanteur qui a le sourire jusqu'aux oreilles. Hélas, il manque des choses, d'où un point en moins. Mais soyez bien conscients qu'artistiquement parlant ce DVD vous met des poutres en fer forgé dans le museau. | ||
Trois clips excellents (que vous avez déjà en double si vous avez acheté Cradle), mais surtout 12 faces B en audio qui à elles seules méritent l'achat. |
D'où l'importance d'avoir de l'argent. Pas pour se la péter, mais pour le péter. Vous aurez beau avoir une idée fantastique, pour peu qu'il y ait quelques frais à y mettre, vous risquez de la gâcher. Si ça comporte des dizaines de musiciens, il vaut mieux avoir du blé dans le silo. Si c'est en quelque sorte une première dans un genre particulier, il faut carrément s'endetter pour miser sur la plus-value à long terme. Mais il y a pire : si l'idée s'avère réellement bonne, et que le manque de moyens la minimise, c'est un coup à s'en vouloir toute sa vie durant. Maintenant, replaçons ces généralités dans un contexte précis : 1998. Rage, groupe de heavy germanique plus mélodique que la moyenne, mais carrément sous-estimé (il faut dire que les pochettes et titres des albums pré-Lingua Mortis font peur, pourtant ils sont... eh ben oui, sous-estimés), Rage donc a déjà frappé très fort avec un EP intitulé... eh ben oui, Lingua Mortis, mélange de metal et de symphonique trois (!) ans avant Metallica et donc, comme j'aime à dire souvent, quatre ans avant tout les autres. Un EP lui aussi, on le dit ensemble (comme chez les décérébrés esclaves des froideurs de salle de TF6 et M1) "...sous-estiméééééééeeeeeeuhhhh !". Maaaaaaiiiiis eeeeuuuuhhh... Parce que loin de capituler, Rage s'est servi des acquis de ce formidable, de cet époustouflant premier jet pour peaufiner leur prochain album, XIII, culte d'entre les cultes et utilisant l'orchestre de façon aussi osmosale (?), intelligente, fine, raffinée, et diablement efficace. Et pour défendre ce disque faisant désormais partie du panthéon du rock mélodique, le petit plus qui tue était bien sûr la présence sur scène d'un véritable orchestre philharmonique. Peu d'argent, une reconnaissance à peine naissante, une maison de disques encore balbutiante... et pourtant, que se sont dit les mecs de Rage ? Eh ben oui... "eh ben oui" !!! | |
Nous
avons donc ici un "mini" concert avec groupe de metal qui envoie
bien la sauce et orchestre philharmonique qui se donne à fond.
Et ça marche. Le public (environ 600 personnes) est très
heureux d'être là, mais surtout l'orchestre aussi : les sourires
sont larges sur les jolies violinistes dont les doigts agiles ont fort
à faire, d'autant qu'il s'agit d'une réelle première
et que pour arriver au niveau sonore des teutons, elles sont obligées
de jouer fortissimo. Tout le monde est donc content, et donne tout ce
qu'il peut, la palme revenant tout de même à Peter Wagner
(faut dire, s'appeler Wagner et faire dans le symphonique pompeux !...).
Très souriant, très à l'aise, il joue magnifiquement,
et chante parfois des notes parfaitement fausses, mais toujours avec bonheur
et passion, ce qui fait largement passer la pilule. La setlist oscille
entre Lingua Mortis (ce sublime Alive but Dead !), les meilleurs passages
de XIII (dont un Paint it, black à faire pâlir Mick Jagger
de jalousie) et une petite poignée de vieilleries réorchestrées.
On a droit à une intro au didjeridoo belle et pas chiante (!),
à des refrains hurlés par le public, à quelques reprises
de l'orchestre parfaitement mises en place, et donc à un concert
certes court mais absolument fa-bu-leux. Un véritable bonheur,
dont le caractère inédit (peu connu, en tous cas) renforce
le plaisir de la découverte. Juste un bémol, non, deux :
le concert a été coupé, et... le groupe n'a pas autorisé
sa sortie. Imaginons que nous vivions au pays enchanté de Sar,
Co. et ne voyons que le côté polarité + de la chose.
Bref, un DVD qui sur le papier est un magnifique moment de musique.
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Malheureusement, pour profiter de cette heure dix de pur talent, il vous faudra passer la barrière, particulièrement haute, de la technique. On l'a vu au départ de cet article troublant de sensualité diaphane : sans argent, on ne peut pas faire grand chose. Le budget de ce concert a donc dû être coupé en tranches par un comptable moins à l'aise au Ministère de la Culture que derrière un étalage des Boucheries Bernard, et tant l'image que le son sont atroces. On sait que le concert était un grand moment de bonheur dans la salle, uniquement à travers les clameurs de la foule hypnotisée. De votre côté, derrière votre écran, la partie n'est pas gagnée d'avance. Le son est ridicule. Tout est noyé dans un épouvantable écho, que ce soit l'orchestre (qui sonne massif mais très lointain dès qu'ils jouent fort), le groupe (pauvre batteur totalement inaudible !) ou la basse qui noie tout (problème constaté un an après chez... Metallica). La vidéo n'est pas mieux : elle souffre d'un manque flagrant d'éclairage, d'un voile charbonneux ignoble qui passe toutes les couleurs, et si la réalisation s'amuse à montrer quelques gros plans très intéressants, les plans larges qui se voulaient somptueux ne rendent rien du tout. | |
Il faut donc le dire sans embages : oui, ce live existe, oui, il est éblouissant, et OUI, vous devez vous préparer au PIRE si vous voulez vous payer ce DVD (surtout qu'il est rare et franchement pas donné, pour rester poli). Comme s'ils étaient conscients que la qualité technique du concert était largement en-dessous des attentes, G.U.N. nous offre quelques bonus très sympathiques : déjà, trois clips qui sont bien au-dessus du lot des clips de metal habituels, et un CD audio (enfin c'est un DualDisc, attention fragile) avec douze faces B de Rage période ... GUN évidemment ! Toutes les faces B ? Non, il manque quelques raretés réservées au marché japonais, par exemple le treizième titre de Ghosts. Mais écouter ces 45 minutes à la suite, c'est assommant : tant de mélodies, tant de super-moments... et ce ne sont que des faces B ! C'est là tout le génie d'un groupe à nul autre pareil (de nos jours, qui sonne comme Rage ?), très généreux, qui mérite mieux que l'espèce de dédain que lui voue la presse... mais surtout, qui sur ce coup-là méritait très largement mieux que l'espèce de film de bal de fin de promo en super-8 qui présente ce concert symphonique. Et malgré les petits cadeaux (enfin façon de parler vu le prix du disque), on ne peut que déplorer le plus immense des gâchis. Pourvu qu'ils nous ressortent un jour un concert pareil mais avec des moyens dignes de leur immense talent...
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1998 - Allemagne |
01.
Overture |
Non
crédités ! Donc je ne les marque pas même si c'est
le line-up habituel de 98 + lingua mortis
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