Un concert de Renaud, c'est toujours une communion drôle et émouvante. Ca ne loupe pas ici. |
Note globale |
La voix déraille vraiment souvent, pas de sous-titres des paroles. |
Editeur
: Virgin
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Durée
totale : 3 h 19
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- Image PAL |
Documentaire
sur la tournée (48 min)
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Non seulement le décor est carrément beau, mais la réalisation est l'une des meilleures de cette année. Quel dommage que le réducteur de bruit ait encore frappé, solarisant une image par ailleurs très belle. | ||
Prenez le mixage 5.1. Dans tous les cas ! Tout y est très, très clair, séparé, distinct, chaud... Un vrai rêve. Sauf... sauf quand la voix s'égare un peu trop...mais il le dit lui même : ce n'est pas la Star Academy ici. Heureusement. | ||
Bon, il manque encore quelques morceaux du géniallissime dernier album, et c'est pas souvent qu'on peut dire ça, sinon comme d'habitude l'ambiance est géniale, il déconne sans cesse, l'ordre des chansons est excellent, c'est un très beau concert. | ||
Un excellent documentaire commenté par le Maître himself. Le genre de documentaire qui apprend des choses et donne un arrière-goût de revenez-y. |
Une résurrection, ca ne passe jamais inaperçu : les amateurs crient "alleluia il est vivant" et les détracteurs diront "tiens il est pas mort lui ?". Eh bien non, il n'est pas mort. Les groupes pop des années 80 sont tous bien vivants (même Duran Duran revient au complet), Yes sort un DVD tous les six mois, Jean-Luc Lahaye et Francis Lalanne ont toujours les moyens de se payer des fringues en cuir, King Crimson se reforme chaque fois qu'ils prennent un café ensemble (Bruford aime le thé) et Renaud a sorti un disque. Et attention, il nous a sorti le syndrome a-Ha, ELP, Crimson justement : come-back avec, pratiquement sans le vouloir, le meilleur album de sa magnifique discographie. Fort de deux tubes interstellaires (more along), bourré de textes touchants, Boucan d'Enfer est le comeback inespéré dont le point culminant a été sa défense en live. | |
Renaud
a toujours eu le sens de la mise en scène (remember l'arbre de
1989 ?), ici il a choisi la place de la ville, avec la Mairie, le petit
commerce, le banc... et devinez d'où sort notre héros ?
Eh ben... du bistrot bien sûr ! Auto-dérision bienvenue qui
lance un concert où au bout d'à peine trois chansons, on
est sûr de trois choses : 1-Renaud n'a vraiment plus aucune voix,
2-son groupe est aussi carré qu'Isabelle Carré est gironde
(vous suivez, là ?) et 3-on va passer un excellent moment. Et effectivement,
entre nouveaux titres très chaleureusement accueillis et vieux
tubes qui font toujours plaisir (voire donnent la larme à l'oeil,
comme ce Morts les enfants ou cet exceptionnel Manu), Renaud s'offre des
discussions avec le public entre chaque chanson, et ce sont ces moments
d'humour et de poésie urbaine qui donnent son âme à
un concert de deux heures trente qui passe très vite et qui ne
manque déjà pas de coeur.
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Sacré public, extrêmement bien mixé, qui réagit au quart de tour de manivelle (le kickstart de la mob ?), qui respecte profondément les déboires (c'est le mot) de l'artiste mais ne peut s'empêcher de se foutre tendrement de sa gueule, qui connaît bien évidemment toutes les chansons au néologisme titi près, et qui pallie l'absence d'Axelle Red (jolie mais pas toujours constante en live) en chantant à pleins poumons sa partie sur Manhattan/Kaboul. Justement, parlons-en, de celui-là : c'est un vrai tube pur jus, certifié 100% authentique, garanti 5 ans, et on peut en dire autant de son petit frère Docteur Renaud, Mister Renard, qui ouvre le bal sous un torrent d'applaudissements et de joie. Je dis bien petit frère car si vous écoutez bien (et jouez de la gratte), vous verrez que les deux riffs sont quasiment jumeaux. Deux chansons en une ? Hum.... mouais ! Mais on pardonne sans retenue quand on voit (et ressent) la réaction du Zénith de Lille. | |
Techniquement,
ce DVD est presque au top, l'image est sublime - quoique manquant de personnalité
et de grain - et le son est d'une chaleur à toute épreuve,
exemplaire de clarté. Heureusement car, on l'a survolé au
début de cette critique, les musiciens ont vraiment la classe.
Si Titi Bucolo est bien évidemment mis à l'avant, il faut
aussi souligner la perfection métronomique de la section rythmique
: basse infaillible et batterie au son rond. Comme d'habitude chez Renaud,
c'est agréable à écouter, rien ne choque, rien ne
vient faire grincer des dents, même pas l'accordéon - et
c'est un sacré challenge de me faire avaler une seule note de cet
instrument à flonflons. Et le Renard, lui, comment se porte-t-il
? Eh bien... Pas si bien que ça niveau voix. Il déraille
souvent et met une bonne demi-heure à trouver ses marques. Niveau
moral, en revanche, on sent qu'il est heureux d'être sur scène,
qu'il l'a toujours été et que ça lui manquait. Ses
yeux n'ont jamais été aussi bleus et ils pétillent
de malice, que ce soit quand il est taquin envers ses potes, méchant
envers ses ennemis, ou les deux à la fois envers lui-même.
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Ses déclarations, monologues, dialogues et bons mots entre deux chansons font toujours mouche et, comme un Cabrel ou un Schmoll, on viendrait à ses concerts presqu'uniquement pour écouter ces secondes de fantaisie et de spontanéité. Et la sincérité du personnage tant envers ses chansons que ses fans se montre également dans le documentaire bien plus intéressant que d'habitude : bien filmé, pas trop mal monté, avec toujours des moments creux (rares sont les docus sur ce site qui sont vraiment géniaux de A à Z), mais surtout commenté par Renaud lui-même, donc revenant sur son travail, sa préparation, et au final sa vie. Touchant car totalement exempt de grosse tête, ce monologue de 45 minutes est un excellent complément à un DVD très bien fait que seules les usures du temps et du pastis ont légèrement érodé. |
Avril 2003 - Zénith (Lille) |
01.
Docteur Renaud, mister Renard |
Renaud
- Chant, guitare
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Jean-Pierre Bucolo, Michael Dhayon - Guitare |
Dominique
Grimaldi - Basse
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Philippe Draï - Batterie |
Alain
Lanty, Jean-François Berger - Claviers
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Gwenaël Micault - Accordéon |