Excellent live, Renaud à son "zénith" populaire

Note globale


DVD au final un peu moins intéressant que le CD

Editeur : Virgin / EMI
Durée totale : 1 h 16

Image        PAL

Rien

On ne peut pas dire que ce soit beau. Ca, non. La vidéo a passé, il n'y a aucune couleur correcte. Mais c'est fonctionnel, avec une définition qui dans les détails se montre hautement supérieure à ce qu'on pouvait en attendre, tout en proposant une image globale fade.
Stéréo à peu près semblable au CD : propre, pas éclatante mais sympathique, et on entend plutôt bien le public.
Bien que (trop) coupé, le concert représente la quintessence de l'artiste : chansons belles, drôles, les deux, autres, ne rayer aucune mention et surtout pas inutile.
Woualou.

Le point de non-retour. Du moins le pensait-on. Faisant suite à l'album "Putain de camion" (très gros succès public, album désormais un peu répudié par son auteur), le double live "Visage pâle rencontrer public" fût bien des choses à la fois : un des meilleurs live (et même un des meilleurs disques) de Renaud, une tournée sold-out, mais aussi la fin d'un certain son "américain" qui l'avait supporté pendant les années 80 et qu'il abandonnera quelque peu pour l'album Marchands de Cailloux. Et surtout, ce fût la dernière fois (avant la "résurrection") que Renaud cédait à la publicité, décidant qu'il n'avait ni envie, ni besoin de l'aide des médias qui lui crachaient dans le dos depuis si longtemps qu'il pouvait faire du bobsleigh rien qu'en s'allongeant. Le double live, on le connaît donc déjà par coeur. Que dire sur lui sinon que c'est véritablement un grand moment de live, drôle, bien emmené, et avec deux pics émotionnels fantastiques (Morts les Enfants et Triviale Poursuite).
Le DVD présenté ici dans la mini-collection des "grands lives de Renaud remastérisés en DVD" sera donc sûrement celui sur lequel on se précipitera le plus vite. Et curieusement, c'est au final celui qui risque d'être le moins indispensable. Non pas qu'il soit mauvais, mais simplement nos oreilles se sont tant habituées à la grande galette de cire qui craque, que voir ce concert mythique sur scène n'est finalement pas une expérience éblouissante, un peu comme le Voulzy Tour dont la bande-son se suffisait à elle-même. En prime, ce n'est pas exactement le même concert, et il manque des chansons. Restons dans le négatif : les coupures effectuées dans le concert ne prennent pas de gants. Mais au fait... ce concert, pour les rares personnes qui ne le connaissent pas, qu'en est-il exactement ?
Eh bien c'est Renaud au sommet de sa gloire. C'est un chanteur qui a gardé sa grande gueule, ses convictions et une grande partie de son style, tout en jouant pour une jeunesse qui le déifie et s'étale à perte de vue dans ce grand Zénith, plus petite salle qu'il pouvait remplir en 1988. C'est un mélange de grands tubes des années 80 (très majoritaires) et de chansons moins connues, moins jouées sur scène, ou qui font office de défouloir comme ce rigolo Socialiste. C'est aussi une belle brochette de musiciens pour la plupart moins connus que d'habitude - exit Titi à la guitare, qui laisse la "vedette" au claviériste/accordéoniste Jean-Louis Roques, technique impeccable et petite larme à l'oeil sur Morts les Enfants... C'est enfin une mise en scène qui est devenue culte depuis : un jardin, avec un banc (cinq minutes avec nous), une balançoire, des tulipes, et un immense arbre où sont perchés les trois choristes, sidekicks rafraîchissants. Un décor assez mégalo pour l'époque, mais au final simple comme une chanson de printemps, une scène où Renaud se sentait bien. Il devra attendre bien des années avant de retrouver cet état de grâce sur une scène de spectacle, et nul doute que ce DVD serait sorti voici cinq ans, il aurait fait figure de testament.

Quant à savoir lequel, du CD ou du DVD, emporte la palme de l'achat préférable, nul doute que c'est le premier qui ressort vainqueur. Même musicalement, le DVD est un petit cran en-dessous, sans compter les coupures. Oh il n'y a pas grand-chose, des détails, comme le final de Morts les Enfants qui n'a plus son terrible roulement de timbales le rendant poignant. La seule chose que l'on gagne, ce sont certaines interventions comiques des choristes (pas toutes). Sinon, l'image est relativement correcte pour l'époque mais pas éblouissante (définition précise mais halo autour de tout le monde, couleurs passées), le son est un poil plus étouffé que sur vinyl, et bien sûr vous n'aurez aucun bonus. Les fans n'auront pas attendu cette chronique pour rajouter le live à leur collection, mais en tant que Polaroïd d'une tournée en or, il est clair que bouder son plaisir serait une petite erreur. Et c'est donc la conclusion d'un texte qui n'avait franchement pas beaucoup d'inspiration, mais il faut admettre aussi que question triturage de langue Françoise, l'artiste ci-présenté est d'un tout autre calibre. Bordel, où c'est que j'ai mis mon flingue ?


10-10-2006

1988 - Zénith (Paris)


01. Cent ans
02. Fatigué
03. Petite
04. Tu vas au bal
05. Près des auto-tamponneuses
06. Morts les enfants
07. La pêche à la ligne
08. Socialiste
09. Rouge-gorge
10. Triviale poursuite
11. La mère à Titi
12. Mistral gagnant
13. Putain de camion
14. Jonathan
15. Me jette pas
16. Morgane de toi


Renaud - Chant, guitare   
   Jean-Pierre Alarcen - Guitare
Amaury Blanchard - Batterie   
   Michel Galliot - Basse
François Ovide - Claviers, guitare   
   Jean-Louis Roque - Accordéon, claviers
Luc Bertin, Jean-Pierre Pouret, Alain Labacci - Choeurs   
   Loïc Taillebrest, Bruno Le Rouzic - Cornemuse