Concert complet, grand choix d'excellentes chansons |
Note globale |
Technique évidemment pas assez poussée donnant un petit côté frustrant |
Editeur
: Woodstock Tapes (sic)
|
Durée
totale : 1 h 49
|
Image NTSC |
Rien, pas même un menu ! |
Il faut saluer l'excellence de la réalisation qui plonge véritablement le spectateur au coeur de la scène. Et aucun musicien n'est réellement oublié. A part ça, la définition est moyenne, les couleurs très ternes et le logo WT franchement insupportable. | ||
Une stéréo bien balancée mais qui semble avoir souffert à mesure de ses différents transferts (table, puis bande, puis Dolby). Evidemment on est loin des grands DVD du genre. Mais ça reste écoutable et, surtout, authentique. | ||
Un choix de pépites oncutueux, agrémenté de reprises bien fichues, pas toujours évidentes. Assez difficile de faire mieux pour le bonhomme ! | ||
Rien du tout si ce n'est des sous-titres japonais sur les dialogues ! |
Les accidents sont de heureux hasards. Ou pas. Prenez le jour où le jeune Mick Jagger a rencontré le jeune aussi (car c'est arrivé) Keith Richards dans un bus à impériale. Ca a donné les Rolling Stones, qui est un tout petit peu un des plus grands groupes de rock de tous les temps, rien que ça. Un groupe que tout le monde aime. Ou pas. Comme votre serviteur. Et curieusement, c'est là que les accidents finissent toujours par être heureux, ce même serviteur adore les carrières solo de Mick Jagger et de Keith Richards. Oui, ça peut paraître bizarre, mais la très courte carrière de Keith Richards en roue libre (2 petits albums) peut plaire même aux anti-Stones. C'est là aussi du rock très basique, principalement basé sur des riffs en accords ouverts d'une simplicité désarmante, mais il règne une espèce de perfection dans l'écriture, un léger parfum d'américanisation, un côté organique et chaleureux qui rendent chacune des 21 chansons de son répertoire onctueuses. Que les sceptiques écoutent en priorité Hate It When You Leave, ballade mid-tempo d'une sensibilité que très peu, voire aucune chanson des Stones n'a pu égaler. | |
Evidemment
avec le line-up que le père de Jack Sparrow a réuni en studio,
des concerts étaient attendus la bave aux lèvres ; or ce
ne sont pas un mais deux DVD que vous trouverez en vente dans vos petits
rayons fétiches. L'un est tout ce qu'il y a de plus officiel, mais
ne dure que 60 minutes et surtout fait l'impasse sur le second album.
C'est donc sur un autre DVD, bien plus complet mais bien moins officiel,
que le Baker intrigué a jeté son dévolu. De comparaison
il ne sera donc pas question, mais pour ce qui est de rassurer l'acheteur
potentiel, la setlist suffit : 999, Eileen, le reggae
Words of Wonder très sud-africain dans son approche chorale,
tous les grands titres de Main Offender sont là. Seuls manquent
vraiment à l'appel le dernier titre de chaque opus, comme si Richards
n'osait pas livrer ces deux fragiles joyaux en pâture à un
public de rock. Pour les autres titres, nous restons pile dans l'axe de
ce qui fait le charme des albums. A savoir un groupe à l'improbable
équilibre, qui joue autant sur les riffs complémentaires
que les silences (rarement entendu des chansons où ce qui n'est
pas joué soit aussi important).
|
|
Et entre deux reprises (les Stones en font évidemment partie), Keith chante plus ou moins bien, et plus ou moins fort, de sa voix rocailleuse non dénuée de charme, et fait la paire avec Waddy Wachtel, requin de studio qui se fond complètement dans le style, tant et si bien que le mixage stéréo donnant la parole à chacun des deux larrons à droite ou à gauche est un régal, pour qui désire apprendre les mécanismes d'un bon riff rock. Côté batterie, le simple mais efficace Steve Jordan et le discret Charley Drayton enquillent les morceaux avec un métronomisme impressionnant, sans perdre de chaleur, et claviers, choeurs et parfois saxophone (très en retrait) complètent le tout avec soin et, surtout, sans aucune once de prétention. Tout est au service non pas du Patron, mais des chansons. C'est peut-être là la plus grande différence avec les Rolling Stones, qui ont plus tendance à glorifier leur propre culte. Non, Richards donne dans la simplicité jusqu'au bout du mediator. | |
Seul
hic dans tout cela : à force d'épuration, le concert peut
finir par lasser si vous ne connaissez pas les deux albums. Car on ne
peut pas dire que le style soit très varié, ni le chant
d'ailleurs. En revanche les initiés se régaleront à
entendre chaque titre passer l'épreuve du feu, parfois rallongé,
souvent très fidèle au studio. Et la boucle est bouclée
lorsque le Hate It... sus-cité donne son moment de grâce
au concert, le public très enthousiaste devenant en prime recueilli.
Oui, on peut se recueillir en meuglant. Pas facile, mais c'est faisable.
Ce qui semble encore plus difficile visiblement, c'est d'obtenir une qualité
suffisante pour les masters. Bootleg ou pas, cache-logo télé
ou pas, l'horrible "WT" qui vous bouffe un dixième de
l'image pendant tout le concert a de quoi faire enrager. Ca et les coupures
très soudaines, et laides, entre chaque chanson - plus embêtant
encore étant donné que le concert est complet.
|
|
Quant au son, ce n'est rien de dire qu'il perd beaucoup en chaleur une fois sur DVD. Le Dolby Digital le ratiboise sur tous les côtés, sans cependant le rendre sale ou inintéressant - il manque juste de punch et de clarté. Là aussi, pour un bootleg télé c'est très bon ; mais ne pas oublier que le DVD est payant, et pas qu'un peu. Dans cette optique, ce disque se montrera un peu décevant mais aussi terriblement attachant, pour ce qu'il est (une collection de chansons chatoyantes) autant que pour ce qu'il représente (une échappée belle et une bouffée d'air frais pour le plus emblématique des guitaristes). On aurait préféré un plus beau mélange - pour tout dire la setlist de ce DVD avec la technique du précédent - mais en l'état, les défauts n'empêcheront pas les amateurs de savourer un bon petit moment qu'à mon humble avis on n'est pas près de revoir. Pour ne pas dire plus jamais.
|
13 février 1993 - Orpheum Theater (Boston, U.S.A.) |
01.
Something else |
Keith
Richards - Chant, guitare
|
Waddy Wachtel - Guitare, choeurs |
Steve
Jordan - Batterie
|
Charley Drayton - Basse, choeurs |
Ivan
Neville - Claviers, choeurs, guitare
|
Bobby Keys - Saxophone, choeurs |
Sarah
Dash - Chant, choeurs
|