Culte, bonne image, bonus intéressants, et puis bien évidemment TIM !

Note globale


Un film un peu trop barré et parfois trop cheap, parfois pas assez

Editeur : Fox
Durée totale : 4 h 01

Image        PAL

VO sous-titrée fr et uk (pas de VF)
Début du film alternatif
Commentaire audio de Richard O'Brien et Patricia Quinn (st fr)
Contribution des fans sur scène (18 min non st)
Audience par-tic-i-pation (audio uk non st)
Prompteur de par-tic-i-pation (st fr)
Scène coupée : Once in a while (3 min 4/3 st fr)
Galerie de 18 photos
Générique de fin alternatif (3 min 4/3 st fr)
Documentaire sur le phénomène Rocky (36 min st fr)
Bêtisiers et scènes alternatives (10 min 4/3)
Clip de Hot Patootie avec vignettes infos (5 min)
Deux bandes-annonces (3 min non st)
Erreur de copie originale (1 min 4/3)
Toucha toucha touch me et Sweet transvestite en karaoké (mal fait)
Emission de VH1 avec interviews "20 ans après" (56 min st fr)

Mise à part une compression un peu défaillante (fourmillements en pagaille sur les grandes tranches de couleur), on ne peut qu'être enchanté : les couleurs sont ultra-vives, le piqué assez satisfaisant (c'est quand même un film vieux de trente ans !).
Spatialisé plus que prévu, mais ca reste un peu décevant : il n'y a que très peu de basses (pour ne pas dire aucune), la centrale a un son trop maigrelet par rapport à ses petites cousines, et ca sature beaucoup. Par contre les musiques sont plus détaillées que jamais et ça, c'est délicieux.
Si vous comprenez le second degré et aimez un certain sens de la série Z, sinon vous vous ennuierez à mourir avant de jeter l'éponge.
Toute la partie "audience" est loupée, à mon avis. C'est ce qui empêche ce DVD d'obtenir 10 en bonus tant pour le reste il fourmille (tiens, là aussi ? ;-) de détails et de petites douceurs. Quasiment rien n'a été oublié, bravo Fox !

La définition du culte se trouve sans conteste possible dans ce seul film. Par culte, j'entends fanatisme absolu. Demandez au Studio Galande, petite salle parisienne qui aurait pu, comme bien de ses consoeurs, et comme Eddy Mitchell l'avait si bien chanté, être racheté et transformé en complexe Gaumont ou Franprix. Eh bien non. En passant Rocky Horror Picture Show, RHPS de son petit nom (on dirait un sous-marin), cette salle s'est assise sur un bien joli magot. A chaque diffusion, les fans se réunissent. Et c'est le délire le plus total (la pauvre femme de ménage !). Et ca dure depuis un nombre d'années très considérable. Et vous savez quoi ? Personne n'en a honte ! :) Pourtant au départ il y aurait de quoi : l'histoire est une peau de chagrin, les personnages incroyables (dans tous les sens du terme), les décors parfois en carton-pâte, et le tout est un hommage aux serials Z de mauvais (ou vintage) goût de RKO & Co. Si on rajoute à celà une bonne dose de transexualité affichée et flamboyante, on ne comprend pas rationnellement l'engouement pour ce spectacle, puisqu'au départ il s'agit d'une comédie musicale.
Et pourtant, ça marche. Certainement parce que le spectateur même lambda, s'il ne veut y voir que du dépaysement, sera servi. Peut-être aussi parce que les chansons sont bonnes, excellentes même, et qu'elles se bonifient avec les écoutes, d'autant que les paroles sont par moments merveilleusement croustillantes ou bourrées de références touchantes à une époque cinématographique révolue. Et puis surtout, parce que Tim Curry est irrésistible. Dans le rôle ô combien difficile d'un savant fou en porte-jarretelles queutard comme pas deux et radié de sa planète pour "expériences douteuses", il en fait des méga-tonnes, chacune de ses interventions ferait basculer les grues des chantiers de Lorient. Il donne vie à l'improbable avec une malice folle et, surtout, avec une facilité déconcertante surtout quand on sait que c'était son tout premier rôle à l'écran. Après ça, on se demandera comment il n'a pas entamé une carrière d'acteur plus... moins... enfin bref, gâcher un tel talent ça ne se fait pas !
Une fois n'est pas coutume, je vais bien plus m'attarder sur les bonus. En effet, inutile d'essayer de présenter en détail ce film, ou de convertir les sceptiques qui s'en défaussent : RHPS, on connaît ou on boude, et on aime ou on déteste. Que présente donc cette édition double DVD signée Fox ? Eh bien, beaucoup de choses. Et beaucoup de choses intéressantes, voire jouissives pour les fans (qui seront, à 90%, les acheteurs potentiels). Mais pas la perfection (on pinaille). On commence par le premier DVD : l'image d'abord. Elle est un peu moins bien conservée que pas mal de films de cette époque qui ont subi une restauration intense, mais elle s'en tire plutôt bien, notamment grâce à des couleurs très chatoyantes - fini le rouge délavé de votre VHS, place au carmen satiné non baveux. On notera quelques points et griffures ça et là, mais rien de traumatisant. Ensuite, le son. La spatialisation et le punch manquent, mais encore une fois le matériau d'origine date de 1975. On pourra donc laisser de côté les défauts pour apprécier la musicalité et la relative homogénéité de l'ensemble.
Le film est également disponible dans tout un tas de versions. D'abord, avec le début alternatif. Rien de transcendant, c'est juste que l'image est en noir et blanc pendant une dizaine de minutes. Ensuite, avec des extraits d'interventions des fameux fans. Là, c'est moins exceptionnel que prévu. En effet, outre le manque cruel de sous-titres, le passage inopiné en 4/3 et l'image franchement affreuse (quelle compression merdique !), ces interventions tombent un peu comme un cheveu sur la soupe; il aurait mieux valu proposer l'intégralité d'une représentation filmée (mais là c'est une utopie). Le spectateur moyen pourra de cette façon découvrir l'ambiance des représentations, mais je ne suis pas sûr que ce soit la façon la plus enthousiasmante, ni la représentation non plus pour être franc. Ensuite, en sous-titrage, le guide des gestes à appliquer lors des représentations. Sincèrement, un texte bien écrit aurait été plus pertinent. Ensuite, encore et oui, un commentaire audio de Richard O'Brien et de l'actrice fofolle interprétant Magenta, sous-titré, très sympathique et intéressant. Enfin (ouf !) en piste audio séparée, l'"audience par-tic-i-pation", donc l'ambiance dans les représentations. Las ! ce qui était une excellente idée tombe complètement à plat pour deux raisons : d'une part, aucun sous-titre, alors qu'iceux étaient à la rigueur encore plus importants que pour le film lui-même; d'autre part, il ne s'agit pas du CD original du même titre, mais un réenregistrement, franchement beaucoup moins réussi, vivant et caustique. Premier DVD mitigé donc, on ne peut pas se plaindre du manque de bonus, mais d'un léger manque de perfectionnisme.

Le second DVD est lui consacré aux "vrais" bonus et parmi ceux-ci un excellent documentaire sur la genèse et la réussite du spectacle. Sous-titré, rapide, plein d'interventions dont, c'est relativement surprenant, peu de Tim et pas follement enthousiaste, c'est un régal, un excellent plat de résistance pour se délecter d'autres douceurs : une émission "20 ans après" passionnante et follement "familiale", un connardier, un karaoké (complètement raté par contre), et même un clip d'époque (pour l'une des chansons les moins populaires pourtant !) avec vignettes d'infos très enrichissantes. Oui, ca fait beaucoup de bonus et beaucoup d'infos. C'est qu'il en fallait du courage pour réunir tous les petits détails qui ont fait de Rocky l'incontournable pierre angulaire du cinéma bis. Pour une fois (non, on est méchant), Fox a fait du beau boulot et si quelques détails et partis pris sont énervants (ah ce menu long comme la cuisse de Nicole Wood !), les fans seront aux anges et dévoreront les cinq heures de programme proposés (plus le commentaire audio, plus... bref vous z'êtes pas couché). Les autres, tristounets avec leur cravate, leur fond de teint et leur Pocket PC leur sifflant Happy Birthday, risquent d'être encore plus écoeurés de cette débauche de bêtise gay bigarrée sans queue (hem) ni tête.