Quelques bons moments, coffret luxueux et copieux, bonus sous-titrés, quelques morceaux rares

Note globale


Si on enlève la pêche de Mick Jagger, soyons honnête : il ne reste pas grand chose...

Editeur : Warner Music Vision
Durée totale : 7 h 49

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Image     (sauf DVD 3 1.77 16/9)    PAL

Documentaire sur la tournée (50 min st fr uk)
Documentaire "Licks around the world" (22 min st fr uk AVEC UNE APPARITION DE NEIL PEART !!!)
Featurette sur Toronto (5 min st fr uk)
Multi-angles sur Monkey Man, Honkey Tonk Women et Angie
Featurettes sur Sheryl Crow et AC/DC (7 min, st fr uk)
"Making the HBO special" (5 min st fr uk)
Commentaires sur quelques titres (13 min st fr uk)
Backdrop du Jumbotron (4 min)
Everybody needs somebody to love improvisé (3 min)
Clip sur l'Olympia (2 min st fr uk)
"Backstage pass"

Ca dépend, ca dépasse... Trois concerts, trois images différentes. Le stade anglais en 16/9 est quasiment parfait, celui de l'Olympia est granuleux, sombre et peu agréable (et la réalisation chaotique).
Le 5.1 est vraiment agréable et aide franchement à apprécier les concerts, surtout que les trois types de salles sont bien rendus. Chaud, précis, clair, rien à redire sinon un manque de folie mais on ne parle pas de Jean-Mi Jarre ici.
Une bonne note pour le nombre de titres rares ou peu joués. Mais si vous n'êtes pas fan du groupe, vous pouvez baisser jusqu'à 4, tant vous aurez une sale impression de redite tout du (très) long.
C'est le gros bordel, c'est pas toujours intéressant, mais c'est sous-titré partout et on aperçoit Neil Peart et Cliff Williams. Comment voulez-vous ne pas craquer ?

Le choc, pour les vieux fans des Stones, est de voir à quel point le groupe est encore vivant et connu alors qu'il ne sort presque plus rien depuis belle lurette. Ce groupe se suffit à lui-même. Il ne sortirait plus une seule chanson de sa carrière qu'il pourrait encore remplir des stades pendant dix ans. Logique ? Oui, absolument, le même phénomène peut être vu chez Johnny Hallyday. La raison ? Simple : l'artiste a vieilli en même temps que ses fans. Quand on a vingt ans et que son chanteur préféré en a 32, c'est notre chanteur préféré. Quand il a 20 ans aussi, c'est notre idole. Vous saisissez la nuance ?
Alors était-ce une raison pour se dire : nos fans sont retraités, ils ont les moyens de se payer un gros coffret ? Parce que pour un premier DVD, les cailloux font fort : un gros coffret 4 DVD massif et luxueux, du moins à l'extérieur. Ouh là, ca change de ton soudainement ! C'est que voyez-vous, quand on paye 50 euros un coffret très beau, on s'attend à du parfait dans tous les sens, d'autant plus que la présence de 4 DVDs n'est pas usurpée : il s'agit d'une tournée mélangeant stades, grands palais du rock et petites salles intimistes. Et nos sexagénaires de faire passer cette idée pour géniale et jamais vue. On oubliera par charité que c'est le concept même du coffret live Springsteen de...1986 ! Bon, alors mais où ca coince ? Ben... un petit détail, tout bête mais ca m'a mis la puce à l'oreille : le manque évident de cohérence entre les trois DVDs de concert ! Le second DVD, celui à Londres (moyennement populé) est en 16/9 bien classieux. Les deux autres sont en 4/3. Quid ? Celui en stade, à New-York (méga-populé) est très bien joué, très bien réalisé, et un peu ennuyeux. Celui à l'Olympia (pas franchement populé) est très mal filmé, franchement mal joué, et moins ennuyeux (surtout pour les vrais gros fans et les archivistes). Bref c'est un beau bordel et en plus on trouve un nombre, petit certes mais bien présent, de doublons dans les setlists.
Le coffret est donc quasiment réservé aux fans, aux ultras, aux gros admirateurs des Stones qui n'ont rien à se mettre sous la dent depuis le dernier album studio, datant d'il y a quand même HUIT ans, à part encore et toujours des live. Le gros point fort, cependant, est bien sûr la présence de l'image. Car si le groupe se fait vieux, on y reviendra tout de suite, il faut avouer que le père Jagger est toujours épatant, même plus en forme et plus convaincant qu'il y a des (dizaines d') années. Toujours en voix, sautillant mais pas comme un chimpanzé (il n'a pas les jambes de Bruce Dickinson non plus), communiant avec le public même quand il ne dit rien, ce n'est pas "la bête de scène absolue" qu'on veut nous faire avaler pour un rien (Philippe Manoeuvré, Raque'n'Fuck, Les Inrockunecible), mais il s'en sort admirablement tout du long. Ce qui n'est pas vraiment le cas de ses acolytes. Charlie Watts frappe lascivement un rythme chiant et robotique (ce n'est pas son côté basique qu'on lui reproche, c'est son côté MOU, à côté Ian Mosley c'est Gene Hoglan !), Ron Wood fait toujours une fausse note sur trois (mais il s'applique quand même, surtout sur le premier concert), le pauvre (façon de parler) bassiste Darryl Jones est aussi bien traité que McDonald chez Bon Jovi, sauf qu'en plus Jones est obligé de terriblement baisser son légendaire niveau jazz...
...et tout celà ne serait rien sans Keith Richards. Ah ! Monsieur Raffarin ! Que ne regardez-vous pas ce DVD ! Vous verriez à quel point la retraite à 60 ans est vitale. Celà dit, Richards, même pendant la canicule, on sait qu'il mourra jamais de soif ;-) Délabré, décharné, faussement athlétique (il passe son temps à faire de faux mouvements "rock'n'roll" dont l'amplitude dépasse à peine l'hypophyse de Christine Bravo), il se permet beaucoup plus de pains que Ron Wood, et est une grande partie du sentiment de répétition lassante que l'on a sur les trois concerts. Quand je pense qu'en solo, ses deux albums atomisent tout ce que tous les autres Stones ont fait, de près ou de loin... C'est bien triste. Du coup, lui qui était l'emblême du groupe, on veut quasiment l'oublier et croire que c'est un guitariste de session. Le pire, c'est dans les bonus, quand l'homme est confronté aux frères Young, qui sont quand même les VRAIES légendes de la guitare rythmique depuis trente ans.

Car bonus il y a, et pas qu'un peu. Outre cette réunion avec AC/DC, très intéressante car elle va peut-être permettre aux "vieux fans" des Stones de s'intéresser à cette musique de dépravés sataniques, on trouve un témoignage de Sheryl "Mon mari en a plein les couilles" Crow (qu'est-ce qu'elle fout là ? à quand "comment Robert Fripp a influencé mon jeu de guitare" par Guy Béart ?), un gros reportage sur la tournée mondiale, où ca n'est que du rock-star attitude mais où l'on se rend compte que de toutes les façons, les Stones n'ont PAS d'autre choix de vie, et surtout on a des mini-interviews sur la genèse des grandes chansons. Et là, autant Jagger & Cie sont sinon passionnants, du moins lucides, le pauvre Keith Richards est lui totalement aux fraises. Balbutiant, incapable d'aligner cinq phrases, il fait encore plus mal au coeur que sur scène. Alors ce coffret, cadeau ou testament ? Entre les deux. Un peu maladroit, il ravira les fans avalant tout bouche bée mais laissera un goût de pas assez à ceux qui aimeraient découvrir les Stones autrement qu'à 65 balais dont un dans le derche. Pas du tout mauvais en soi, d'un prix relativement correct mais pas assez cohérent, d'une durée un peu en-dessous de ce qu'on attendait, c'est un beau cadeau de Noel en soi mais si j'étais de la famille Richards, je refuserai d'ouvrir cette boite aussi noire qu'un cercueil. Let the sleeping gods die...

2002/2003 - Madison Square Garden (New-York, USA), Twickenham Stadium (Londres, Royaume-Uni) & Olympia (Paris)


01. Street fighting man
02. If you can't rock me
03. Don't stop
04. Monkey man
05. Angie
06. Let it bleed
07. Midnight rambler
08. Thru and thru
09. Happy
10. You got me rocking
11. Can't you hear me knocking
12. Honky Tonk women
13. (I can't get no) Satisfaction
14. It's only rock'n'roll
15. When the whip comes down
16. Brown sugar
17. Jumpin' Jack Flash

18. Brown sugar
19. You got me rocking
20. Rocks off
21. Wild horses
22. You can't always get what you want
23. Paint it, Black
24. Tumbling dice
25. Slipping away
26. Sympathy for the devil
27. Star star
28. I just want to make love to you
29. Street fighting man
30. Gimme shelter
31. Honky tonk women
32. (I can't get no) Satisfaction
33. Jumpin' Jack Flash

34. Start me up
35. Live with me
36. Neighbours
37. Hand of fate
38. No expectations
39. Worried about you
40. Doo doo doo doo doo (Heartbreaker)
41. Stray cat blues
42. Dance (part 1)
43. Everybody needs somebody to love
44. That's how strong my love is
45. Going to a go-go
46. The nearness of you
47. Before they make me run
48. Love train
49. Respectable
50. Honky tonk women
51. Brown sugar
52. Jumpin' Jack Flash

53. Beast of Burden - Bonus
54. You don't have to mean it - Bonus
55. Rock me baby - Bonus
56. Bitch - Bonus
57. I can't turn you loose - Bonus
58. Extreme western grip - Bonus
59. Well well - Bonus


Mick Jagger - Chant, guitare   
   Keith Richards - Guitare, chant
Charlie Watts - Batterie   
   Ronnie Wood - Guitare
Darryl Jones - Basse   
   Chuck Leavell - Claviers
Bobby Keys - Saxophone   
   Bernard Fowler, Lisa Fischer, Blondie Chaplin - Choeurs
Tim Ries - Saxophone, claviers   
   Kent Smith - Trompette
Michael Davis - Trombone