Quelques bons moments, coffret luxueux et copieux, bonus sous-titrés, quelques morceaux rares |
Note globale |
Si on enlève la pêche de Mick Jagger, soyons honnête : il ne reste pas grand chose... |
Editeur
: Warner Music Vision
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Durée
totale : 7 h 49
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- Image (sauf DVD 3 1.77 16/9) PAL |
Documentaire
sur la tournée (50 min st fr uk) |
Ca dépend, ca dépasse... Trois concerts, trois images différentes. Le stade anglais en 16/9 est quasiment parfait, celui de l'Olympia est granuleux, sombre et peu agréable (et la réalisation chaotique). | ||
Le 5.1 est vraiment agréable et aide franchement à apprécier les concerts, surtout que les trois types de salles sont bien rendus. Chaud, précis, clair, rien à redire sinon un manque de folie mais on ne parle pas de Jean-Mi Jarre ici. | ||
Une bonne note pour le nombre de titres rares ou peu joués. Mais si vous n'êtes pas fan du groupe, vous pouvez baisser jusqu'à 4, tant vous aurez une sale impression de redite tout du (très) long. | ||
C'est le gros bordel, c'est pas toujours intéressant, mais c'est sous-titré partout et on aperçoit Neil Peart et Cliff Williams. Comment voulez-vous ne pas craquer ? |
Le choc, pour les vieux fans des Stones, est de voir à quel point le groupe est encore vivant et connu alors qu'il ne sort presque plus rien depuis belle lurette. Ce groupe se suffit à lui-même. Il ne sortirait plus une seule chanson de sa carrière qu'il pourrait encore remplir des stades pendant dix ans. Logique ? Oui, absolument, le même phénomène peut être vu chez Johnny Hallyday. La raison ? Simple : l'artiste a vieilli en même temps que ses fans. Quand on a vingt ans et que son chanteur préféré en a 32, c'est notre chanteur préféré. Quand il a 20 ans aussi, c'est notre idole. Vous saisissez la nuance ? | |
Alors
était-ce une raison pour se dire : nos fans sont retraités,
ils ont les moyens de se payer un gros coffret ? Parce que pour un premier
DVD, les cailloux font fort : un gros coffret 4 DVD massif et luxueux,
du moins à l'extérieur. Ouh là, ca change de ton
soudainement ! C'est que voyez-vous, quand on paye 50 euros un coffret
très beau, on s'attend à du parfait dans tous les sens,
d'autant plus que la présence de 4 DVDs n'est pas usurpée
: il s'agit d'une tournée mélangeant stades, grands palais
du rock et petites salles intimistes. Et nos sexagénaires de faire
passer cette idée pour géniale et jamais vue. On oubliera
par charité que c'est le concept même du coffret live Springsteen
de...1986 ! Bon, alors mais où ca coince ? Ben... un petit détail,
tout bête mais ca m'a mis la puce à l'oreille : le manque
évident de cohérence entre les trois DVDs de concert ! Le
second DVD, celui à Londres (moyennement populé) est en
16/9 bien classieux. Les deux autres sont en 4/3. Quid ? Celui en stade,
à New-York (méga-populé) est très bien joué,
très bien réalisé, et un peu ennuyeux. Celui à
l'Olympia (pas franchement populé) est très mal filmé,
franchement mal joué, et moins ennuyeux (surtout pour les vrais
gros fans et les archivistes). Bref c'est un beau bordel et en plus on
trouve un nombre, petit certes mais bien présent, de doublons dans
les setlists.
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Le coffret est donc quasiment réservé aux fans, aux ultras, aux gros admirateurs des Stones qui n'ont rien à se mettre sous la dent depuis le dernier album studio, datant d'il y a quand même HUIT ans, à part encore et toujours des live. Le gros point fort, cependant, est bien sûr la présence de l'image. Car si le groupe se fait vieux, on y reviendra tout de suite, il faut avouer que le père Jagger est toujours épatant, même plus en forme et plus convaincant qu'il y a des (dizaines d') années. Toujours en voix, sautillant mais pas comme un chimpanzé (il n'a pas les jambes de Bruce Dickinson non plus), communiant avec le public même quand il ne dit rien, ce n'est pas "la bête de scène absolue" qu'on veut nous faire avaler pour un rien (Philippe Manoeuvré, Raque'n'Fuck, Les Inrockunecible), mais il s'en sort admirablement tout du long. Ce qui n'est pas vraiment le cas de ses acolytes. Charlie Watts frappe lascivement un rythme chiant et robotique (ce n'est pas son côté basique qu'on lui reproche, c'est son côté MOU, à côté Ian Mosley c'est Gene Hoglan !), Ron Wood fait toujours une fausse note sur trois (mais il s'applique quand même, surtout sur le premier concert), le pauvre (façon de parler) bassiste Darryl Jones est aussi bien traité que McDonald chez Bon Jovi, sauf qu'en plus Jones est obligé de terriblement baisser son légendaire niveau jazz... | |
...et
tout celà ne serait rien sans Keith Richards. Ah ! Monsieur Raffarin
! Que ne regardez-vous pas ce DVD ! Vous verriez à quel point la
retraite à 60 ans est vitale. Celà dit, Richards, même
pendant la canicule, on sait qu'il mourra jamais de soif ;-) Délabré,
décharné, faussement athlétique (il passe son temps
à faire de faux mouvements "rock'n'roll" dont l'amplitude
dépasse à peine l'hypophyse de Christine Bravo), il se permet
beaucoup plus de pains que Ron Wood, et est une grande partie du sentiment
de répétition lassante que l'on a sur les trois concerts.
Quand je pense qu'en solo, ses deux albums atomisent tout ce que tous
les autres Stones ont fait, de près ou de loin... C'est bien triste.
Du coup, lui qui était l'emblême du groupe, on veut quasiment
l'oublier et croire que c'est un guitariste de session. Le pire, c'est
dans les bonus, quand l'homme est confronté aux frères Young,
qui sont quand même les VRAIES légendes de la guitare rythmique
depuis trente ans.
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Car bonus il y a, et pas qu'un peu. Outre cette réunion avec AC/DC, très intéressante car elle va peut-être permettre aux "vieux fans" des Stones de s'intéresser à cette musique de dépravés sataniques, on trouve un témoignage de Sheryl "Mon mari en a plein les couilles" Crow (qu'est-ce qu'elle fout là ? à quand "comment Robert Fripp a influencé mon jeu de guitare" par Guy Béart ?), un gros reportage sur la tournée mondiale, où ca n'est que du rock-star attitude mais où l'on se rend compte que de toutes les façons, les Stones n'ont PAS d'autre choix de vie, et surtout on a des mini-interviews sur la genèse des grandes chansons. Et là, autant Jagger & Cie sont sinon passionnants, du moins lucides, le pauvre Keith Richards est lui totalement aux fraises. Balbutiant, incapable d'aligner cinq phrases, il fait encore plus mal au coeur que sur scène. Alors ce coffret, cadeau ou testament ? Entre les deux. Un peu maladroit, il ravira les fans avalant tout bouche bée mais laissera un goût de pas assez à ceux qui aimeraient découvrir les Stones autrement qu'à 65 balais dont un dans le derche. Pas du tout mauvais en soi, d'un prix relativement correct mais pas assez cohérent, d'une durée un peu en-dessous de ce qu'on attendait, c'est un beau cadeau de Noel en soi mais si j'étais de la famille Richards, je refuserai d'ouvrir cette boite aussi noire qu'un cercueil. Let the sleeping gods die... |
2002/2003 - Madison Square Garden (New-York, USA), Twickenham Stadium (Londres, Royaume-Uni) & Olympia (Paris) |
01.
Street fighting man 18.
Brown sugar 34.
Start me up 53.
Beast of Burden - Bonus |
Mick
Jagger - Chant,
guitare
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Keith Richards - Guitare, chant |
Charlie
Watts - Batterie
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Ronnie Wood - Guitare |
Darryl
Jones - Basse
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Chuck Leavell - Claviers |
Bobby
Keys - Saxophone
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Bernard Fowler, Lisa Fischer, Blondie Chaplin - Choeurs |
Tim
Ries - Saxophone, claviers
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Kent Smith - Trompette |
Michael
Davis - Trombone
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