Le live bonus avec de l'humour et du punch, quelques rares chansons exhumées, les larmes du dernier quart-d'heure |
Note globale |
Concert curieusement très décevant, technique pas du tout digne du groupe, manque flagrant de bonus concernés et d'implication |
Editeur
: Inside Out
|
Durée
totale : 3 h 06
|
- Image NTSC |
2CD
du live (version limitée) |
A la limite du mauvais. C'est un capharnaüm avec les cameramen qui se marchent sur les pieds, des couleurs pas du tout télégéniques, un format 4/3 qu'on croyait disparu, et un musicien sur cinq qui passe à la trappe. Sinon ce n'est pas affreux ni repoussant, mais pour un concert d'adieu d'un si grand groupe en 2007, ça craint. | ||
Mouaif... Oubliez immédiatement le 5.1. Il donne plus de clarté au chanteur qui en avait bien besoin, et pour le reste vos enceintes arrières resteront muettes comme des carpes. La stéréo noie souvent le chanteur (pas toujours), les instruments et le public sont assez mal équilibrés, c'est sûrement le plus mauvais travail du surdoué Jim Crichton. Et ça reste écoutable, c'est dire ! | ||
C'aurait pu être pire, il y a quelques surprises (pas trop quand même) et les classiques. Un point en moins cependant pour l'ambiance tout du long, qui sur 2 h 15 de concert ne "fait" gig d'adieu que sur 15 minutes, le reste étant du pilotage automatique. | ||
Et ici, la note est à la hausse avec un quart de concert en bonus qui fait plaisir à voir. Le reste est vraiment très moyen, et à aucun moment le DVD en lui-même ne justifie son prix. |
La nouvelle est tombée sournoisement sur nos petites pages web chéries, et nous sommes tous restés ébahis, incrédules, orphelins. Fin 2007, irrévocablement, Michael Sadler quittait Saga. Impossible. Sadler, la voix du groupe ? Sadler, le beau gosse athlétique qui rameutait les foules féminines d'un simple haussement de sourcils ? Et surtout, Sadler, l'homme qui a porté le groupe à bout de bras, même pendant les années noires, qui a toujours cru en son groupe, qui n'a jamais baissé les bras ? Celui qui semblait encore si heureux voilà deux ans, pendant le Worlds Apart Revisited Tour ? Ce n'était malheureusement pas une blague, et ce Contact est donc le concert d'adieu de Michael à son groupe et son public. Son public vraiment, puisque le groupe canadien a toujours été beaucoup plus populaire en Allemagne qu'ailleurs. Le quai de gare fatal se situera donc à Munich, dans la salle populaire du Muffathalle, plus réputée pour sa programmation que pour sa capacité. | |
Ainsi
tout était réuni pour faire un grand DVD, Saga nous en ayant
déjà délivré deux excellents mais perfectibles.
Le résultat est d'autant plus décevant. Le premier... contact
n'a rien de réjouissant : non seulement Saga, en 2007, ne connaît
toujours pas le 16/9, mais l'image apparaît très vite largement
inférieure aux attentes. La technique pourrait-elle pourfendre
l'excellence scénique du groupe ? Il en faudrait bien plus, et
du reste, en entamant le gig par un extrait d'Always There, la
chanson des fans, le quintet place déjà haut les barres
parallèles d'excitation et d'espoirs. Le concert débute
réellement avec The Interview. Bon choix, surtout pour juger de
la chaleur du public sur le refrain et de la tenue de voix de Sadler.
Las, il sera difficile d'entendre l'un comme l'autre, noyés dans
le mix : dès que Michael s'éloignera un minimum de son micro,
il sera impossible de le distinguer. Les ennuis ne font que commencer.
|
|
Oh certes, Contact n'est pas un mauvais live. A se demander si Saga en a déjà fait un, d'ailleurs. Il y a de bonnes choses. L'émotion de Michael d'abord, heureusement gardée intacte au montage, le bonhomme se décomposant deux fois au cours du set (dont un rappel-adieu qui le hantera sûrement jusqu'à la fin de ses jours). La setlist ensuite, qui comme souvent fait l'impasse sur plein d'albums (pas très glorieux pour un concert d'adieu) mais se démarque quand même un peu des autres, avec son Mind Over Matter botoxé, son Security a capella (idéal pour chialer), ses nouveaux titres du très bancal dernier album 10.000 Days, et le grâcieux Perfectionist, tiré d'un premier album référence. Un bon mélange derniers albums / classiques, en oubliant copieusement les habituels Behaviour, Shapes, Generation, Steel, Pleasure... Et en sauvant un We've Been Here Before des eaux boueuses de la FM. Mais alors qu'on aurait pu s'attendre à un feu d'artifice, il faut avouer que quelque chose ne colle pas. Et ce ne sont pas que ces couacs avec le public, comme la froideur qui s'empare du chanteur lorsque l'annonce des nouveaux titres est moyennement accueillie, ou que ledit public se trompe de titre lors d'une intro sournoisement carbone. Non, quelque chose d'intangible ne colle pas. Au sens propre du terme : le groupe n'est pas soudé. | |
On
est en effet frappés par le son moins direct, moins colossal que
d'habitude, et par la disparité du groupe - on pourrait tout coller
sur le dos du pauvre nouveau batteur, Chris Sutherland, qui voulant en
faire trop rate quelques transitions que pépé Negus passait
avec l'aisance d'un Daley Thompson qui enquille les haies. Mais il n'est
pas le seul responsable. La basse est curieusement sous-mixée,
et notre pauvre Jim Crichton, non content de devenir ainsi inaudible (il
est pourtant responsable de son propre mixage), est tout autant invisible
puisqu'aucune caméra ne prendra la peine de s'intéresser
à lui ! Les claviers sonnent datés... certes, cela a toujours
été : Saga = synthés kitsch, par packs de 10, mais
ici ils sonnent aussi décalés. Le tout manque un peu de
tonus, et ce n'est pas le mixage qui va améliorer le tout - sans
compter un 5.1 particulièrement décevant. Les petites erreurs
sont légion, mais curieusement, au lieu de trahir une émotion
bien compréhensible, elles ne font que diminuer la cohésion
du groupe. Enfin, si les choeurs sont moins bons qu'avant, on sera achevés
par la chanson 10.000 Days : déjà supra-cucul en studio,
elle devient haut la main l'une des plus mauvaises (...ok, moins bonnes)
chansons du groupe grâce à ses choeurs samplées totalement
ridicules (et ce malgré un chanteur et deux choristes... qui à
trois font autant de bruit qu'un député UMP qui vote Hadopi).
On se demande vraiment pourquoi Always There n'a pas été
jouée en entier à la place.
|
|
Ce ne sont pas les bonus qui vont se montrer dignes d'un DVD d'adieu, ou du moins pas tous, et pas comme on l'aurait souhaité. Le gros morceau (35 minutes) est ce que les bons chasseurs appellent une balle dans le pied (les mauvais chasseurs, eux, préfèrent le terme de balle dans le pied) : un extrait de concert, un des derniers de Michael également, pour la télé allemande (what else) : en... 16/9 (TNT européenne oblige !), mieux filmée que le vrai live (et meilleure définition... mais tout aussi chaotique), un son pas à la hauteur, mono et pour le coup avec trop de basse, mais un élément indispensable, qu'il y a trop peu dans Contact et qui n'a jamais quitté le groupe en trente ans : la déconne. Les cinq Torontais y sont bourrés d'énergie, Sadler fait des facéties tout du long, on retrouve le Saga qu'on aime et adule. Il y a même une version ultime de You're Not Alone, avec le public séparé en deux (argh, mais pourquoi en mono ???), et un moment d'anthologie à pleurer de rire lorsque le pauvre Jim Gilmour manque LA seule et unique note qu'il ne faut surtout pas rater de tout le répertoire de Saga (d'ailleurs il boude le reste de la chanson, vexé comme un cul de singe). Un mini-concert empli de bonheur, de peps, de perfection (The Perfectionist justement devient diaphane), en un mot comme en cent : featurable (ben oui, en français ça tenait pas en un mot ^^). | |
Et ? Et c'est bien tout ma pauvre dame. Deux galeries photos sympas, un peu courtes (très belles photos de Munich). Et une featurette aux confins du ridicule où se mélangent interview de Ian Crichton et visite de Toronto par Jim Gilmour, non sous-titrés, avec un son horrible, et surtout, passant en même temps, un unplugged du groupe ! Totalement débile : on aimerait avoir l'intégrale de l'unplugged mais on n'en entend que des bribes, on aimerait comprendre et mieux voir les reportages mais ils sont couverts par la musique, et c'est à croire que le monteur ne voulait pas qu'on s'intéresse ni à l'un ni à l'autre... C'est indescriptiblement mauvais. Surtout quand les deux reportages s'arrêtent, mais que le concert continue : euh... un petit zoom au lieu de laisser l'image en carré de 4 cm², ce serait trop demander ? Et sinon, mon pauvre Maurice, c'est tout, tout et tout. Rien de Michael Sadler. Aucune interview drôlatique qui est pourtant la spécialité maison. A croire que tout était fait pour tourner rapidement la page Sadler : concert monotone, technique tout juste correcte, bonus moyens... "Access" avait été étrillé en son temps, mais malgré ses défauts, il présentait un Saga autrement plus doué et charismatique que ce maigre Contact, un public plus réveillé, plus de surprises. Avec le recul, on peut se dire que le vrai concert d'adieu, c'est à la rigueur ce Worlds Apart Revisited que nous avions tant aimé voilà deux ans. Consolons-nous en nous disant que la déception est un peu à la hauteur des attentes, et que ces dernières étaient, comme tout ce que Saga a entrepris jusqu'ici, immenses.
|
5 décembre 2007 - Muffathalle (Munich, Allemagne) |
01.
The interview 23.
You're not alone - Bonus |
Michael
Sadler - Chant,
claviers, basse, larmes
|
Jim Gilmour - Claviers, chant, choeurs |
Jim
Crichton - Basse,
claviers, choeurs
|
Ian Crichton - Guitare, choeurs |
Chris
Sutherland - Batterie, chant (eh si !)
|