Un groupe soudé (sauf le chanteur), quelques parties efficaces |
Note globale
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Des fausses notes hideuses, bien longues et bien franches, qui plombent tout |
Editeur
: Six Pack
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Durée
totale : 1 h 03
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- Image NTSC |
Galerie
photo (4 min) |
La réalisation est amateur et le 16/9 mal employé, mais pour une petite production ce n'est pas si mal. Les couleurs bavent affreusement, mais essayez de le regarder en noir et blanc, ca passe pas trop mal ! | ||
Pareil, pour une autoproduction on a connu pire. C'est plat et avec beaucoup d'écho mais c'est plus écoutable qu'ailleurs. | ||
Presque l'intégralité de leurs chansons, donc un florilège (4 ans d'écriture en tout) et si vous arrivez à dépasser la voix, un petit concert bien énergique et un batteur qui connaît bien son métier. | ||
Une biographie à l'humour moyen, un livret qu'on aurait mieux fait de faire sans... et surtout pas de discographie !!! Pour un petit groupe qui veut se promouvoir, c'est la loose. |
King's X. Lavilliers. Stratovarius. Sheller. Et j'en passe et des meilleurs. Voyez, pas que des petits noms tout de même ! Eh bien quel est le point commun entre tous ces artistes ? A ce jour (janvier 2005), ils n'ont pas encore pu offrir, ou s'offrir, un DVD live (la daube home video de Stratovariole ne compte pas). Sur ce, un groupe débutant comme Sanity, quintet de Hollandais pratiquant un prog metal "hérité de Dream Theater et Queensrÿche" selon eux, peut s'offrir le combo DVD + CD audio. En 16/9 et 5.1. Tant mieux pour eux, tant pis pour les autres, pourra-t-on dire; sauf qu'ici nous n'avons pas affaire à un DVD. Nous avons affaire à un cas médical relativement bénin qu'il faut amener en chirurgie. Car les petits jeunes viennent de se tirer une balle dans le pied. | |
Soyons
franco direct : dans ce genre de carte de visite, car ce DVD en est bien
une, la technique importe peu. L'image a clairement été
filmée par camescopes MiniDV (voire Hi-8) interposés, au
poing ou sur trépieds branlants, la couleur est baveuse comme pas
permis, les angles de caméra sont souvent amateurs, parfois peu
inspirés, et le 16/9 semble un peu factice; mais tout celà,
on s'en doute un peu. Beaucoup de groupes de cet âge en auraient
fait autant. Peut-être mieux, selon la qualité du matos et
la dévotion des potes qui filment, mais c'est rare de trouver des
Devotional ou des Pulse dans ce genre de cas. Le son, lui, est censé
être remixé en 5.1, "sans overdub" (on verra plus
loin que c'est sûrement vrai), et "mixé pour donner
l'impression de présence dans la salle". C'est raté
concernant le public, très léger et qu'on entend très
peu, c'est réussi concernant la musique puisqu'il n'y a aucune
spatialisation mais juste du gros mono dans toutes les enceintes (à
noter que le caisson de basse, même léger, est tout de même
utilisé !). Techniquement donc, ce n'est vraiment pas top, mais
là n'est pas le problème.
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Le problème, c'est la musique. C'est l'indigence de certaines intros, décidément gangrène de bien des groupes, et surtout le manque par moments de fil conducteur, d'âme (trop d'influences ? mais c'est ce qui fait aussi leur efficacité alors...). C'est aussi le manque cruel d'un second guitariste, l'unique gratteux, trop jeune, pas assez mûr, ayant un style de jeu et un son qui ne suffisent pas à combler un certain vide en rythmique - n'est pas John Petrucci qui veut, et la technique pure n'a rien à voir là-dedans, l'écriture et les arrangements live font partie des ingrédients. C'est aussi le fait que la section rythmique, plutôt bonne, semble diriger le reste du groupe qui lui-même prétend pourtant avoir une écriture très mélodique (il y a un bon point : on tape du pied tout du long). Et c'est, plus généralement, le sentiment de déjà-entendu qui plane un peu partout. Mais c'est surtout, avant tout, le chanteur. | |
Que s'est-il passé ? Et d'ailleurs, s'est-il passé quelque chose ? A-t-il été gêné par diverses substances ou une insidieuse maladie, ou est-ce simplement sa façon d'être sur scène ? Toujours est-il que si Sanity n'éveillait pas toujours l'intérêt musicalement, malgré de bons moments, leur chanteur les enfonce complètement. Titubant sur scène, tentant de prendre une voix gothique grandiloquante, il abuse d'un style hyper-ampoulé, balance des vibratos n'importe comment, et surtout chante parfois épouvantablement faux, sur des parties de chant elle-mêmes affreuses ou complètement hors-sujet. Pas assez prog, pas assez gothique, le chant s'éternise entre ces deux rivages, au gré d'interminables oratorios qui feraient tiquer même Peter Nicholls période 1985. A défaut d'en rire, car la prestation est par moments vraiment risible, on préfèrera en pleurer, car Sanity porte en lui quelques germes intéressants (notamment la mise en place, très carrée) et c'est dommage qu'un jeune groupe possède un élément si perturbateur. Dommage également que les deux meilleurs titres soient les deux derniers du live, autrement dit les premiers titres écrits chronologiquement : y a-t-il eu déjà régression ? En tous cas, prestation malencontreusement ratée ou malheureusement habituelle, ce DVD qui se devait d'être une grande démo de luxe ne convainc pas, sauf si le style de chant néo-réaliste est votre tasse de thé (mais dans ce cas... écoutez-vous du metal prog ? Benabar ou Juliette ne seraient-ils pas plus votre tasse de thé ?). Pour la découverte, vous avez donc les bons et les mauvais côtés, à vous de décider. Mais je préviens certains : la voix ne passera pas.
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20 novembre 2004 - Twentietoe (Tiel, Pays-Bas) |
01.
No one sleeps tonight |
Kees
Van Keulen - 'Chant'
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Jeroen Hoegee - Guitare |
Nathan
Cairo - Claviers,
choeurs
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Roger Van Acquoy - Basse |
Fred
Den Hartog - Batterie
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