De beaux passages, la seconde partie plutôt bon enfant, un moment d'histoire pour Steve Vai, Bruce Hornsby accompagnateur de luxe |
Note globale |
Coupures (et parfois cruelles), son correct mais frustrant, affiche un tantinet batarde avec la malédiction des W |
Editeur
: ? (Ca pue le MasterPlan quand même)
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Durée
totale : 2 h 57
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Image NTSC |
Rien |
Laid... mais bootleg. Et broadcast video 1991. Espagnol en plus. Transcrit en NTSC qui plus est. Tous ces termes débiles pour finalement résumer l'essentiel : ce n'est pas beau, mais vous apercevrez un bon paquet de ce que vous étiez venus chercher, et c'est bien là l'essentiel. | ||
Là aussi, c'est du bootleg : en l'état, c'est plutôt correct, mais jamais tout à fait propre, notamment sur les guitares. La stéréo est bien présente, mais assez étroite. Les voix sont un peu grésillantes. Le tout là aussi reste du bootleg, et en tant que tel c'set pas mal. Si vous attendez de la qualité, descendez la note à 4.. | ||
Outre le fait que le tout soit coupé de partout, on navigue entre excellentes surprises et ratages en beauté. Un festival très surprenant, spécial... mais assez de grands moments pour mériter au moins une vision. Et une magnifique pub contre l'alcoolisme. | ||
Absolument rien, même pas un menu. Mais bon, on ne demandait rien non plus. |
Les grandes fêtes sont souvent gâchées. Inviter trop de monde, c'est rendre le risque de problèmes non pas multiplié, mais exponentiel. Il est commun d'entendre que les mariages sont un calvaire pour les mariés. Et les grandes réunions de familles se soldent souvent par des fiascos hors du commun. Organiser un festival de musique, c'est un peu comme ces banquets en plein air : il faut éviter d'inviter l'oncle alcoolo-pédo, l'arrière-tante bigote qui a les clés du coffre à la banque, le petit Kevin qui va jouer au foot autour de la table, ou le cousin de Sicile qui va répéter que quand même, il y en a un peu trop par chez nous. Mais malheureusement, il faut aussi veiller à ne se fâcher avec personne. C'est le casse-tête qui s'est présenté au grand Brian May lorsqu'il fût convié à organiser 5 concerts pour inaugurer l'exposition universelle de Séville en 1992. Basant les soirées sur 5 thèmes, il invita un nombre impressionnant d'artistes charnières, se réservant un peu plus pour le dernier soir, celui qui le concernait plus particulièrement : le hard. Soir qui était déjà disponible dans un CD bootleg prisé des collectionneurs. | |
Le
tout avait bien sûr été filmé et c'est avec
un certain plaisir que nous vîmes débarquer dans les bacs
ce DVD, contenant la retransmission télé (coupée)
de pas une mais deux soirées : rock et hard. Musiciens se succèdent
donc, échangeant quelques membres d'un groupe collectif pour la
soirée, s'offrant quelques duos, tentant parfois de tirer la couverture
à eux (réflexe compréhensible). Et fort heureusement,
regarder ce défilé de Mods est quand même plus attrayant
que le montage camescopé des noces de platine de Tata Suzette et
Tonton Dédé. Si la majeure partie des acheteurs vont être
attirés par la soirée hard, plus spectaculaire, il ne faut
pas passer sous silence la première soirée qui comporte
des guitaristes moins connus du grand public, mais qui apportent un vrai
plus au genre gratteux.
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Ainsi Roger McGuinn n'est-il pas vraiment connu du public français, évoluant dans un registre plus country rock que rock pur (ce qui est d'ailleurs valable pour toute cette soirée). Pourtant, bien que n'étant pas très friand du style, je dois admettre que la technique du sieur McGuinn en matière d'accords est impressionnante. De même, inviter Richard Thompson était une richarde idée, son toucher de guitare étant légendaire. La présence de Robbie Robertson est également l'occasion de s'offrir un petit revival, le grand moment de la soirée étant sans conteste ce The Weight qui une fois passé le cap de croisière devient joyeuse communion. Enfin, on ne peut passer sous silence la présence d'un grand homme, feu Les Paul en personne, venu jouer quelques phrasés jazzy sur sa fidèle Fender Stratocaster (je déconne). Une première soirée qui plaira surtout plus aux amateurs de country blues et de choses un peu entre-deux qu'aux amoureux du pur rock à la Stooges ou plus carrément blues à la Clapton. | |
J'ai une sale coupe de cheveux ! |
Le
second soir, plus attendu par les mordus de technique, possède
aussi ses moments. A commencer par Steve Vai qui à l'époque
n'était pas encore l'exubérant showman que l'on connait
(encore qu'il donne de sa personne), et surtout qui ne foulait pas régulièrement
les planches en solo. L'achat du disque vaut rien que pour lui, pour ce
Love of God ici joué pour la première fois en live (!),
ou encore pour ce Liberty joué en trio avec son "professeur"
Satriani et surtout Brian May, qui sur ce morceau fait l'impression d'un
vieux sage chinois auquel le jeune scarabée rend hommage. Joe Satriani
n'est pas en reste, avec un set court mais impeccable et une excellente
version de Big Bad Moon. La fin du concert donne l'occasion à Brian
May de briller de mille feux (moins vocalement car le pauvre sur le final
est à l'agonie), et également de travailler pour la première
fois avec Paul Rodgers, qu'il introduit de façon fort émue
(il pensait déjà à lui pour Queen + ?). Paul Rodgers
que les plus jeunes d'entre vous n'ont peut-être pas connu dans
ses jeunes années, et bien ma foi, il est parfois bon de mûrir.
Indispensable, même.
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Un second soir sympathique aussi, bien que les deux concerts partagent le même problème : un peu de bordel sur une scène laide, et des musiciens pas toujours en place. Des regrets ? Moults. Les coupures, notamment Extreme qui ne joue que More than Words, très mauvais plan. Et Feel Like Makin' Love de Paul Rodgers, moment héroïque ici absent ! On regrettera aussi les sons de batterie, notamment un son de caisse claire assez affreux, empiré sur la première partie par un Manu Katché un peu trop raide. Bootleg semi-officiel oblige, on regrettera évidemment la technique : image vidéo assez triste, avec un montage correct mais un peu à l'arrache et un son étouffé, un presque-mono où la brillance n'a aucun droit de cité. Curieusement pour un tel intitulé, ce sont les guitares qui pâtissent le plus de ce manque de définition. Tous ces regrets seront effacés si vous êtes bassiste : on serait en effet enclins à rebaptiser ce concert Bass Legends in Sevilla. D'un côté vous avez Tony Levin en costard (arf) avec ses ongles en ferraille, de l'autre Satriani est secondé par rien de moins que le génial Nathan East, un mariage à priori contre nature mais qui fonctionne à plein régime. Pour faire court, ce DVD serait donc un mélange de déceptions et de moments gais, assez habituel pour un compte-rendu écourté de festival. Mais vous avez une bonus track. La bande-annonce de "The Expendables 2 : Qu'est-ce qu'il fout là, le film". Avec Sylvester Stallone, Arnold Scwkhdkohbngger... et Raymond Barre. Ou plutôt Raymond W. Barre, car ces soirs-là à Séville, tous les W n'étaient pas à leur place. Au moins autant que George W. Bush derrière un bureau ovale, c'est vous dire. |
...et moi des lunettes de merde. On échange ? |
Vous avez Roger Waters, qui clôture le premier soir. Certes, c'est "du rock", mais à côté de Richard Thompson et autres Les Paul, le Roro avec ses lunettes d'aviateur, son Amused to Death dans la tête et son "I'd get all of you shot" sur scène n'est pas du tout à sa place. Le concert est d'ailleurs moyen, le côté mégalo un peu racorni par la laideur de la scène. Plus grave, pour une ode à la guitare, le seul morceau vraiment guitaristique est Comfortably Numb... et pas vraiment une réussite, surtout pour ce solo au son rabougri, et au sustain saboté. Seul bon point : Waters se fait accompagner par l'excellent Bruce Hornsby, duo inédit et frais. Vous avez aussi Rick Wakeman, ici claviériste de Joe Satriani et Steve Vai. Oui, vous avez bien lu. Lui par contre, qu'il ait bien lu, c'est moins sûr. Pas en place, complètement effacé, le pauvre, alors tout juste sorti de son album le plus détesté ("Oignon"), ne sert virtuellement à rien, à part pour les nappes de Love of God qui auraient pu être jouées par n'importe quel pianiste niveau première année. Enfin, vous avez Joe Walsh. Complètement pinté, le pauvre Eagles joue son set en titubant, improvise vocalement, se frotte aux choristes, n'arrive pas à se décider lui-même à se relancer dans un riff, provoquant l'hilarité gênée de ses compères (il faut voir Satriani relancer le batteur dans le plus pur style roulez jeunesse), et finit sa partie affalé mort saoûl contre un ampli. Il faut le voir pour le croire. Honteux, scandaleux, à oublier ? Pas vraiment. Parce qu'avec un tel comportement, Walsh a réussi à ramener cet énorme conglomérat de génies six-cordistes à une dimension plus humaine. Et mine de rien, ce n'était pas si simple... et après autant de technique et de courbettes, ça fait presque du bien. De toutes façons, dans les réunions de famille, il y en a toujours un qui picole un peu trop. Et si vous regrettez que ç'ait été filmé, c'est sûrement parce que ce jour-là... c'était vous, pas vrai ?
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18 & 19 octobre 1991 - Hall de l'Exposition Universelle (Séville, Espagne) |
Roger
McGuinn Joe
Satriani |
Richard
Thompson, Bill Dillon, Les Paul, Snowy White, Steve Vai - Guitare
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Roger McGuinn, Robbie Robertson, - Guitare, chant |
Andy
Fairweather Low, Brian May, Joe Satriani - Guitare, chant
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Nuno Bettencourt, Joe Walsh - Guitare, chant |
Roger
Waters - Basse,
chant
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Tony Levin, Nathan East, Neil Murray - Basse |
Bruce
Hornsby, Pat Leonard,
Ivan Neville - Claviers, chant
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Peter Wood, Rick Wakeman, MIke Moran - Claviers |
Graham
Broad, Manu Katché, Steve Ferrone, Cozy Powelli - Batterie
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The Miami Horns - Cuivres |
Monk
Boudreaux, Doreen Chanter, Gary Mazaroppi, Gary Cherone, Paul Rodgers,
Maggie Ryder, Miriam Stockley, Chris Thompson - Chant, choeurs
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