Immense concert, long, bon, drôle, émouvant, féérique |
Note globale |
La technique ne suit pas tout à fait |
Editeur
: Universal
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Durée
totale : 3 h 36
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- Image PAL |
Backstage
(9 min) |
Il n'y a rien de honteux ou insortable, mais pour un produit de 2005, je trouve les noirs bâclés, les couleurs fades et la définition pas exceptionnelle. On suit le concert correctement mais sans bondir sur son siège comme on était en droit de l'attendre. | ||
La stereo est propre mais manque de pêche, le 5.1 possède une jolie réverb (son unique spatialisation) mais une compression vraiment trop importante surtout dans les basses qui tremblottent. Pas mal mais William méritait mieux. | ||
On rit, on pleure, on tape du pied, on chantonne, ça dure longtemps et on ne s'ennuie pas. En plus ça mélange tous les genres sans vergogne. Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ? | ||
Un backstage pas éblouissant (comme souvent) et une interview absolument géniale, mais dont la qualité technique a été volontairement sabrée. Pas grave, c'est passionnant quand même. |
Que pourrais-je bien vous raconter sur William Sheller ? Que dire sur ce grand, cet immense petit homme ? Quelles éloges pourrais-je bien encore inventer sur ce garçon mûr désormais voûté, qui renferme pourtant une force intérieure à faire trembler Yoda ? Et surtout, comment le catégoriser ? Chanson française intimiste "à la Barbara", métal progressif, blues/rock à la Souchon, musique de chambre, rock indé type Radiohead, musique concrète, petites conneries rhythm'n'blues, sublime ballade pompeuse over-the-top en 45 tours seulement, folk celtique mais avec piano, tout ce qui est drôle et/ou intéressant aura été passé à la moulinette Sheller. Sheller d'un con d'ailleurs à essayer de vous convertir : malgré ses défauts purement techniques, ce DVD longtemps attendu, et à justes titres (30 en tout), s'en chargera bien mieux que moi. | |
Certains
artistes français ont beaucoup de mal à associer paroles
et musique, se concentrant trop souvent sur les premières en laissant
purement tomber la seconde. Ce n'est absolument pas le cas de William.
Certes, c'est un musicien extrêmement doué, mais le gars
est avant tout un narrateur hors-pair. Ses chansons ont toutes une histoire,
et pendant tout le spectacle il prendra un malin plaisir à nous
les conter. Dieu ce qu'il est bavard ! On dirait parfois qu'il parle plus
qu'il ne joue. Et c'est génial. Non seulement il est passionnant
dans la moindre de ses interventions, mais en cadeau bonux il nous fait
part de son sens de l'humour dévastateur, tout en finesse et en
non-dits. Ce n'est pas un hasard s'il a le tic avant chaque concert de
déclarer aux spectateurs qu'il va les emmener. Car il ne sait pas
toujours lui-même où, mais il n'a pas peur d'y aller avec
eux. Et quitte à faire un long périple, autant se marrer
sur la route.
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Donc, comme désormais vous n'avez plus aucune excuse pour ne pas savoir d'où viennent les chansons, ni de quoi elles parlent, vous pourrez encore mieux savourer la musique. Et là, le paquet a été mis. On s'attendait un peu à une configuration piano solo, ou quatuor à cordes, mais c'est un mini-orchestre au complet qui débarque, et avec lui une section rock qui ne paie pas de mine (aucun jeu de scène d'aucun musicien rock) mais qui déchire complètement. La guitare, unique, se suffit à elle-même avec un son gras à en mettre du Sopalin sous la télé, aidée cependant par un batteur légèrement bourrin et un bassiste qui ne cherche pas à exister mais simplement à faire lever tous les culs de la salle. Amateurs de choses plus symphoniques, vous ne serez pas en reste, avec une mini-formation vraiment adorable, pleine de punch et de finesse, et même si vous vous en cogniez comme de l'an 40, cinq secondes de duo Sheller-basson vous convaincront. Si vous ne souriez pas à ces cinq secondes (que vous reconnaîtrez forcément), faites attention, il y a de fortes probabilités pour que vous soyiez mort. | |
On
a donc entre les mains un concert absolument fabuleux, un poil en-dessous
du géniallissime "Théâtre des Champs-Elysées"
(qui reste le plus grand moment de sa carrière), à qui le
DVD ne rend pas justice. Faire tenir 3h40 dans un DVD, c'est parfois difficile,
et ici Universal n'y est pas allé par quatre chemins. L'image est
poussiéreuse, sa définition est hésitante et les
couleurs bavent. Les noirs ne sont pas très profonds, heureusement
qu'on suit le montage sans heurts. Le son, lui, ne fera pas se pâmer
les amoureux de l'album Machines Absurdes : on a le choix entre une stéréo
trop molle, ne mettant pas assez à son avantage l'orchestre, et
un 5.1 lui trop bourrin dans les basses et un peu sifflant. La perfection
ne sera donc pas pour tout de suite...
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Et il en est de même pour l'interview en bonus. C'est peut-être elle d'ailleurs la coupable de ce manque flagrant de place. En tous cas, l'éditeur a tout fait pour qu'elle se fasse discrète : la compression est ignoble (gros carrés partout) et le son est du... MPG audio ! Dans la série "retour vers le CD vidéo", c'est un joli - mais inévitable - exploit. En tous cas, ça ne vous empêchera pas de vous régaler : lucide, drôle, Sheller parle de son métier de musicien avec un coeur immense, lâchant des vérités et des anecdotes tantôt humaines, tantôt techniques, qui ne pourront que vous combler de joie. En prime, une leçon d'écriture assistée par ordinateur : simplement passionnant, que vous fassiez de la musique ou pas. C'est d'ailleurs un peu le leitmotiv du bonhomme : il est là pour raconter de belles histoires, et il se trouve qu'il le fait avec un talent harmonique rare. A vous donc de prendre ce que bon vous semble, en sachant que vous risquez d'avoir les bras chargés devant tant de générosité. PS : Le documentaire montre des extraits filmés professionnellement du concert Champs-Elysées. Bave, bave... |
14 mars 2005 - Cirque Royal (Bruxelles, Belgique) |
01.
Symphoman |
William
Sheller - Chant,
piano
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Nicolas Stevens, Laurence Ronveaux - Violon |
Valérie
Brusselle, Yan Bercu
- Violon
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Eric Gerstmans, Marc Pijpops - Alto |
Christelle
Heinen, Jean-François Assy - Violoncelle
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André Klenes - Contrebasse |
Pierre
Bernard - Flûte
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Gilles Demazières - Basson |
Geoffrey
Guérin - Cor
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Michel Paré - Trompette |
Grégory
Demailly - Clarinette
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Alain Léonard - Basse |
Giovanni
RIzzuto - Guitare
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Yves Baibay - Batterie |