Forcément des bonnes choses, beaucoup de beau monde, des sketches inoubliables

Note globale


Quelques groupes moins bons, des manques, mais surtout aucun sous-titre ce qui condamne ce DVD à une élite

Editeur : Stomp Visual
Durée totale : 7 h 02

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Rien

Beurk. C'est de la vidéo conservée dans une cave humide. Le plus inquiétant, c'est que les pliures de bandes sont plus nombreuses dans les années 90 que dans les années 70. Merci Betamax...
Il n'y a rien de fabuleux, et dès qu'on sort du format d'origine, ça sonne creux. Mais étant donné qu'on passe de Queen à Snoop Dogg en passant par Paul Simon, Metallica et Spinal Tap, ça reste très écoutable.
Niveau sketches, il n'y en a pas assez mais voir Eddie Murphy en string doré imiter James Brown, c'est le top du top. Niveau musique on passe de Nirvana à Aretha Franklin, à vous de voir.
Je ne considère pas la chanson de U2 comme un bonus vu la voix (enfin la non-voix de Bono). Et c'est le gros problème de ce coffret : 25 ans de génie comique, et pas un atome de bonus. Pas même un petit sous-titre, ce qui en France condamne ce coffret à un public extrêmement restreint.

Une anthologie chronologique est le meilleur moyen de se rendre compte de l'évolution d'un groupe, d'une musique. Plus encore, des mentalités. Mot compte triple pour ce coffret, trouvable désormais à un prix décent, concernant le Saturday Night Live. Pour ceux qui ne connaissent pas, imaginez un croisement entre Taratata et Nulle Part Ailleurs (période De Caunes) mais musicalement meilleur, comiquement plus abouti, et avec sans cesse des invités prestigieux. Entre autres, on trouve comme invités récurrents pour faire les cons David Duchovny, Kevin Spacey (qui nous a fait une hilarante parodie de Walter Matthau en Obi-Wan ainsi qu'une imitation fabuleuse de Christopher Walken), et... justement ledit Chris Walken, qui y a souvent cassé son image d'acteur froid, et dont le moment de grâce fût la parodie de Blue Oyster Cult - tous les batteurs du monde entier connaissent cette séquence. 25 ans que le show, entièrement en direct (ce qui rappelle un Les Nuls l'Emission de bon souvenir), fait rire les américains avec comme présentateurs, accrochez-vous : Martin Short, John Belushi, Chevy Chase, Dan Aykroyd, Bill Murray, Joe Piscopo, Eddie Murphy, Mike Myers, et j'en passe. On est loin de Nagui et Guillaume Durand, il faut l'avouer.
Cette émission culte fait donc l'objet d'un coffret, pas très copieux (7 heures pour 5 DVDs) mais permettant de survoler 25 ans de carrière, par tranches de 5 ans. Et cette tranche est fatale à la cohérence du coffret. On se rend compte dès la première vision de l'évolution du show, en tous cas selon ce que le coffret veut nous faire croire : plus on avance dans les années, plus on a de musique et moins de sketches, le pire étant le 5ème disque où à la rigueur on se demande ce que la présentatrice fait là. Et certaines choses reviennent à l'esprit, concernant "la mode". Par exemple, je me suis souvent demandé pourquoi Michael Romeo, le guitariste de Symphony X, trouvait que la mode à la fin de 90s était "aux chanteuses". On a droit sur la 5ème galette, tenez-vous bien, à Carey, No Doubt, Morissette, Spice Girls, Garbage, Jewel et Hanson non stop. Hein ? Les Hanson, c'est des FRERES ? Bon... Heureusement qu'on termine sur une chanteuse d'ailleurs : Paula Cole, tellement plus douée que les autres (et j'aime beaucoup Carey et les Spice) que c'en est indécent. Et puis Paula n'aurait pas été là, on finissait le coffret sur Ricky Martin. Joie.
De même, on aura beau piailler dans toute la basse-cour, le début des années 90 reste un monument de vide musical, et la galette 4 le vérifie : vous n'avez que deux directions, le "vrai rock" chiant et mal joué/chanté/composé, avec le trio horrifique Nirvana / Counting Crows / Blind Melon, et les vieilles gloires ou petits nouveaux jouant le unplugged : REM, Clapton, McCartney. CQFD (Ce Qu'il Faut Dénoncer). Du reste, ce coffret ne laisse aucun suspens : les plus grand succès, les meilleurs moments, ce sont comme par hasard les meilleurs artistes. Points forts qui font de cette mini-anthologie un joli petit moment : Billy Joel qui a été le premier invité musical (on pouvait trouver pire), Queen (avec un Freddie en feu qui surveille ses barrés de Fa de très près), Tom Petty et Neil Young, Metallica (avec un Lars Ulrich qui, dans la grande tradition, fera plus d'erreurs sur sa batterie que l'ensemble des batteurs du coffret, et je rappelle qu'il y a Blind Melon dans le coup)... Et cerise sur le poundcake, Paul Simon qui défend son album mythique "Graceland" : wow, que de génie !!! Les musiciens sont comme sur le disque : gras comme une croquette qui sort de la friteuse. La chorégraphie est sympa, la chanson... bon ben faut acheter l'album quoi, et le triomphe du public est entièrement mérité. Tout comme Live et Dave Matthews Band, les deux seuls groupes ricains des 90s qui sont ici appréciés plus que leurs congénères carbonés. Quant aux sacrosaintes années 80, elles m'ont permis de tomber amoureux fou des chanteuses des Bangles et des Go-Go's (quels jolis minois !), et m'exploser la rate devant "Rick James", la tata funk à faire passer "Beef" pour Bruce Springsteen, Frankie Goes to Hollywood pour Motorhead et Hervé Vilard pour Bernard Lavilliers. Ah si ah si, grand moment de pur kitsch, garanti 100% satisfait ou remboursé. Et en plus la chanson est bonne !
Qui dit Live (le direct, pas le groupe) dit aussi problèmes. Et ce DVD a le mérite de ne pas avoir éludé quelques-uns des scandales les plus marquants de cette émission phare : d'abord, on nous annonce que la jolie Carly Simon fût la première... et l'"une des seules" artistes en playback. C'est drôle mais on ne s'en rend pas compte du tout, et vous savez désormais à quel point je suis intransigeant sur ce genre de problème. Par contre, plus on avance vers les années 2000, et plus un certain playback, non admis lui, se fait entendre (surtout les fameuses chanteuses dont on parlait plus tôt et qui ont la particularité de reproduire en live leurs... choeurs. Sont fortes ces nanas.). Autre fait plus marquant : Elvis Costello que son producteur a forcé à chanter un single et qui profite du direct pour en chanter un autre. On aime Costello ou pas (moi pas, mais Toto si ^^), mais c'est sympa. Enfin, last but not least (oh you speak english so well my friend), ils ont osé garder l'intégrale (chanson + fin + réactions... enfin manque de réactions) du célebrissime passage où Sinead O'Connor, qui décidément (/mode roger waters on) ne manque aucune occasion de se faire remarquer (/mod noriega of prog off), a déchiré en direct la photo du Pape. Bonjour, j'ai détruit ma carrière en une seconde, rejoignez mes cours du soir pour vous aussi, en 12 leçons payables sur 36 mois, ne plus jamais réapparaître sur un plateau de télé. Cursus sponsorisé par Patrick Sabatier et Janet Jackson.
Restons dans la musique quelques secondes, avant de nous intéresser à l'humour. Ce SNL, on a tendance à l'oublier, a également été l'instigateur de quelques uns des plus grands moments de la musique rock américaine : Blues Brothers, Spinal Tap, Wayne's World. Mais également le vivier de sketches vifs et parfois même dérangeants. Dans ce domaine, le plus incroyable était Eddie Murphy. Le volume 2 (sans aucun doute possible le meilleur des cinq) nous le montre en pleine forme, ne reculant devant rien. Merry Christmas Dammit, Stevie Wonder's Nikon, A Hot Tub with James Brown, la fine fleur du comique gras et qui fait mouche est là. Martin Short fait un duo hallucinant avec Tina Turner (qui nous chante sa plus mauvaise chanson dans une configuration nullissime, hélas), Joe Cocker se demande s'il doit casser la gueule à John Belushi qui se permet de le caricaturer en direct et à côté de lui, le même Belushi fait de Beethoven un... rhâ non je peux pas spoiler ça. Côté invités prestigieux négatifs, puisque les positifs ont déjà été évoqués, on retiendra deux super-stars sous un mauvais jour : Mick Jagger, ultra-mauvais acteur (et qui se ridiculise complètement à côté de Peter Tosh), et Van Halen, mauvais acteur aussi certes, mais - et c'est ce qui fait mal au coeur - semble déjà dans un état second permanent. L'occasion de voir sa jolie femme qui, elle, est actrice. Ca fait tâche. De vin, ah ah. Non, pas drôle. Triste, très triste.
Reste le gros souci de ce coffret, à part son déséquilibre à partir, comme par hasard, de 1990 : vous avez dans ces 5 DVDs quelques séquences qui vous feront mourir de rire, même en tant que bon français sans culture ricaine particulière. Sting qui parodie Billy Idol, Sinead O'Connor qui se fait appeler "Oncle Fétide", Frank Sinatra parodié en long et en large, et le Céline Dion show carrément méchant - oui, elle énerve aussi nos voisins. Mais pour profiter de tout celà, il vous faudra un solide bagage linguistique. En effet, malgré le status culte de cette émission, vous n'aurez pas un atome de sous-titres. Pas un. Même pas en anglais, rien, nada. Le DVD est close captioned, un procédé valable uniquement... sur les téléviseurs américains, bien vu l'aveugle. Et il faudra donc vous accrocher aux rideaux pour comprendre qued'chi, surtout quand les comiques afro-américains partent en jive ou que Joe Piscopo fait mouliner la bouche de Sinatra trente fois entre chaque syllabe.

Passée cette pilule difficile à avaler, reste qu'une anthologie sur 25 ans est forcément bancale techniquement. Pas de miracle : la définition des années 70 est nullissime, les bandes vidéo ont été plutôt mal conservées, et même les dernières émissions ont des pliures de bandes grosses comme des camions. Le son, lui, est disponible en mono ou stéréo, et préférez le mono. Oui, le stéréo est factice et pas terrible, sur les premiers DVDs en tous cas. Alors le 5.1 qui en a été tiré, je vous dis pas : à peine quelques applaudissements à l'arrière sur la dernière galette, pour le reste rien non plus. Tout celà ne retire rien au plaisir de la vision mais j'avoue que quitte à investir du pognon, ils auraient largement dû préférer les sous-titres à un 5.1 de bazar dont aucun d'entre vous ne profitera jamais. Et puis bon, ne pas avoir inclus le sketch de "Bruce Dickinson", c'est une monumentale erreur. Drogués de la télé, voici quand même une occasion de rattraper 25 ans de culture incontournable. Et de se dire qu'en France, on n'est pas près d'avoir l'équivalent, peu importe ce qu'on dit.

1975 - 2000 - U.S.A.


   Billy Joel
01. Only the good die young
   Ray Charles
02. What'd I say
   Carly Simon
03. You're so vain
   Simon & Garfunkel
04. The boxer
   Joe Cocker & John Belushi
05. Feelin' alright
   Elvis Costello
06. Radio Radio
   The Blues Brothers
07. Soul man
   Patti Smith
08. Gloria
   Peter Tosh & Mick Jagger
09. Don't look back
   The Band
10. The night they drove old dixie down
   Tina Turner
11. Better be good to me
   James Brown
12. I got you (I feel you)
   Queen
13. Crazy little thing called love
   Randy Newman
14. I love L.A.
   The Go-Go's
15. We got the beat
   Rick James
16. Super freak
   Talking Heads
17. Take me to the river
   Spinal Tap
18. Big bottom
   John Mellencamp
19. Pink houses
   Duran Duran
20. Hungry like the wolf
   The Bangles
21. Hazy shade of winter
   Tom Petty & The Heartbreakers
22. Free fallin'
   Paul Simon
23. Diamonds on the sole of her shoes
   Neil Young
24. Rockin' in the free world
   Roy Orbison
25. Pretty woman
   The Pretenders
26. Don't get me wrong
   Five Young Cannibals
27. She drives me crazy
   Sting
28. We'll be together
   Elvis Costello
29. Veronica
   R.E.M.
30. Losing my religion
   Sinead O'Connor
31. War
   Madonna
32. Fever
   Aretha Franklin
33. Chain of fools
   Eric Clapton
34. Wonderful tonight
   Nirvana
35. Rape me
   Paul MacCartney
36. Hey Jude
   En Vogue
37. Free your mind
   Counting Crows
38. Round here
   Bruce Springsteen
39. Living proof
   Live
40. I alone
   Blind Melon
41. No rain
   Mariah Carey
42. Butterfly
   No Doubt
43. Don't speak
   Alanis Morissette
44. Hand in my pocket
   Spice Girls
45. Wannabe
   Garbage
46. Special
   Jewel
47. Who will save your soul
   Hanson
48. Mmm bop
   Beck
49. Where it's at
   Snoop Doggy Dogg
50. Snoop's upside your head
   Metallica
51. Fuel
   Garth Brooks
52. Two pina coladas
   Dave Matthews Band
53. What would you say
   Backstreet Boys
54. All I have to give
   Ricky Martin
55. Livin' la vida loca
   Paula Cole
56. I don't want to wait
   U2
57. Elevation - Bonus