Concert vraiment réussi, plein d'enthousiasme, énormément de bonnes chansons |
Note globale |
Technique insuffisante (mais pas vraiment mauvaise), coup du clavier, manque de sous-titres qui va faire très mal |
Editeur
: Replica
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Durée
totale : 1 h 47
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- Image PAL |
Magnifique
pochette digipak (si, faut le dire) |
Une définition un peu défaillante, beaucoup trop de bleu et image globalement monochrome, cadrages un peu trop lointains. Mais strictement rien d'aberrant ou repoussant. | ||
Une stéréo "sale" et pêchue, sans instruments écrasés, avec une belle voix. On entend très bien le public japonais chanter "wanawaï" (runaway) sur FullMoon ! Le 5.1 n'ajoute qu'un caisson de basse agréable, mais pour ce qui est de la spatialisation et de l'ambiance, on repassera. | ||
Un concert parfaitement balancé entre speed et pop, entre vieux tubes et nouveautés, entre émotion et danse. | ||
Dans le doute je mets 4, mais un reportage inutile et un commentaire en finlandais non sous-titré, ça limite le public potentiel. |
Dans notre liste alphabétique, pour le moment, Sonata Arctica se situe entre Slayer et Britney Spears. A bien y réfléchir, on est en plein dedans : Sonata, comme leurs copains Edguy, c'est de la farce-metal. Des joyeux lurons à peine pubères qui ne pensent qu'à picoler, fourrer tout ce qui est majeur (et encore), et faire des doigts aux camescopes des copains. Et puis, de temps en temps, écrire des chansons qui tuent avec un sens du refrain purement finlandais et des textes ô combien plus recherchés que leurs copains StratAvarié et NightQuiche. Non pas qu'on n'aime pas ces deux derniers, mais bon, il faut se rendre à l'évidence : l'avenir du metal, c'est Arctica. Enfin, l'avenir du passé, car ils s'inscrivent dans une tradition speed-sympho-metal aussi prévisible (?) que sympathique. Histoire de continuer dans les clichés à rendre Kodak jaloux, ils ont profité de leur passage au Japon pour enregistrer leur premier DVD. Et dans premier DVD, il y a premier : ils n'ont pas tenté un tout-va avec technique affolante et prétention hors-normes, mais juste enregistré brut de fonderie un concert qu'ils ont voulu aussi distrayant que possible. Ca va être difficile de trouver des arguments contre cela, et encore plus de prétendre que la distraction n'est pas au rendez-vous. | |
Vous
pensiez que le speed metal mélodique était mort ? Que tous
les groupes de ce type se ressemblaient ? Que faire ce genre de musique
de nos jours, c'était la honte ? Ne ravalez pas votre salive tout
de suite, car ce concert, court, intense, pourrait bien vous laisser la
gorge sèche. Les Sonata sont encore (très) jeunes, et ils
officient dans un des genres les plus étriqués qui soient,
mais ils en repoussent allègrement toutes les barrières
pour s'imposer en maîtres sur le terrain. D'ailleurs, quel terrain
? Est-on sûrs que ces jeunots ne pratiquent que le speed ? De toute
évidence, pas du tout : dans ce domaine, ils ont déjà
tout dit dans leur excellent premier album (mis ici à l'honneur
avec bon nombre de tubes implacables) et s'amusent depuis à ralentir
de plus en plus le tempo, pratiquant une méga-pop ultra-mélodique
à en tomber par terre. Sincèrement, si vous ne tombez pas
à genoux devant l'enchaînement 8th Commandment / Shamandalie
/ Kingdom / Replica, vous êtes déclaré définitivement
inapte à ce(s) genre(s) de musique.
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Pour être franc, la qualité de l'écriture y est pour beaucoup : pas une seule chanson qui soit composée d'un couplet vide et d'un refrain entre Toto et Hammerfall histoire de faire gueuler le buveur de bière, non, ici ça respire le beau texte (la qualité des textes de Sonata enfonce celle de TOUS ses collègues speed à deux milliards de pieds sous terre. En ce moment, ils sont à Pékin) et la mini-ambiance, celle qui ne fait pas une grande chanson épique progressive pleine de fougue et de prétention, mais une parfaite pop-song juste un peu plus musclée que d'habitude. Mais la qualité des musiciens est également à mettre en avant. Déjà, il faut rendre justice au chanteur, qui souffre d'une mauvaise réputation live. C'est vrai que parfois, il fait de beaux ratages, bien francs et bien survirés, en pleine mordure de bordure (bordos de mordos), voire dans les pneus. Mais il est juste, et bien plus que ça, 95% du temps. Et croyez-moi, il arrive à tenir des notes qu'un bébé piaf affamé n'oserait même pas tenter. Et dans les ballades, il est tuant de feeling, sans vibrato de chèvre torturée au bambou sous les sabots. | |
Comble
de bonheur, tous les musiciens sont bons. Même le batteur n'est
pas mauvais du tout, et c'est un exploit dans ce domaine où généralement
ils ont le charisme d'une carotte et la subtilité d'un putois lâché
dans une maison de courtoisie. Quant au claviériste, il se la pète
à mort. Au sens propre, puisqu'il sera responsable de la seule
faute de goût du DVD : une destruction à la Nirvana / Who
/ Hendrix (que des intellos) de son clavier-guitare. Même au second
degré, c'est inadmissible, et en admettant que ce soit un faux
(ce que je n'ai pas pu prouver), ce n'est pas classe. Combien de fois
faudra-t-il le répéter : ce n'est pas en bousillant gratuitement
un instrument de musique à 10.000 balles qu'on sublimera la rock'n'roll
attitude. Mais bon, en parlant d'attitude, il faut avouer que le plus
piètre exemple vient du reportage. Enfin reportage, pas sûr.
Disons que ces vingt minutes non sous-titrées (mais qui en a besoin
?) sont à la lutte anti-alcoolisme ce que les featurettes de Stratovarius
sont à Evian. Quand ils ne sont pas bourrés (façon
Chameaux Mutants de Mars), ils dorment. Et parfois ils dorment bourrés,
ronflent et font des bulles. Absolument inutile comme d'habitude, ce bonus
a au moins l'avantage de prouver que picoler dans un pays comme le Japon
permet de vivre des expériences si peu glorieuses qu'on est sûr
de ne pas recommencer.
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Finissons le tour d'horizon de ce DVD bien plus réussi que prévu par justement ce qui est moins digne d'éloges : notre chère amie la technique. Sonata a beau bien vendre, ça reste un groupe "débutant" (façon de parler), et ils ne peuvent s'offrir un Growing Up ou un Pulse. Donc l'image fait ce qu'elle peut, mais sa définition aurait bien besoin d'un solide alibi si Columbo vient à la questionner ; les tubes rouge et vert de votre téléviseur peuvent dormir tranquille, ce n'est pas le travail sur la lumière (bleue, bleue et encore bleue) qui va les réveiller. Côté son, si la stéréo est très sympathique sans être trop clinique (impression confirmée par l'écoute du CD audio donné en bonus), on peut dire que la piste 5.1 n'avait pas de vraie raison d'exister, la pauvre petite chérie... Il existe aussi une troisième piste sonore, qui n'est autre qu'un commentaire audio des zigotos, en Finlandais. Un commentaire assez intéressant, autant porté sur le matériel que sur les anecdotes, par exemple les problèmes de micro à bobine du guitariste qui s'explique longuement sur son matér... Hein ? Quoi, moi, mytho ? Non, ben c'est vrai mon Finlandais est un peu rouillé, mais... Bon j'avoue, seuls les finnophones aguerris seront capables de comprendre un traître mot de ce qui a l'air un commentaire bien arrosé, marrant et foutoirdélique comme on aime. Ceux qui se plaignaient des sous-titres Néerlandais uniquement sur le premier Within Temptation auront de quoi gueuler. Mais vous, devant votre téléviseur, également : ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un tel déluge de refrains enthousiasmants à hululer sous la lune. Y'en a qui mettent du Sun partout, moi je fous l'Moon. Allez vous moquer de moi ailleurs s'il vous plaît, dans le rayon "DVD Metal" de votre disquaire par exemple. Si vous n'êtes pas regardants côté technique, vous ne le regretterez pas, parole de Baker. En Finlandais si possible, comme ça vous comprendrez rien.
PS : Avez-vous deviné pourquoi ce titre ? Rajoutez un accent aïgu à "sake"... Et à la vôtre ! |
5 février 2005 - Shibuya-Ax (Tokyo) |
01.
Prelude for Reckoning ...Et aucune reprise de X Japan. Caramba, encore raté ! |
Tony
Kakko - Chant
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Jani Liimatainen - Guitare, choeurs |
Henrik
Klingenberg -
Claviers, choeurs
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Marko Paasikoski - Basse, choeurs |
Tommy
Portimo - Batterie
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