Excellent best-of, groupe soudé, bonne ambiance, générosité, et beauté hallucinante de Katarina Lilja mais je l'ai pas dit

Note globale


Technique correcte mais pas digne d'un tel spectacle, jaquette mensongère

Editeur : Nuclear Blast
Durée totale : 2 h 06
(pour un packaging de poids, c'est chiche)

(et pas PCM, merci la jaquette)

Image     (et pas 16/9, merci la jaquette)   PAL

Très beau digibook et live en 2 CD (édition limitée)
Duel de batteries en Hollande (3 min)

En format 1.77 mais inexplicablement en 4/3 (un procédé qu'on croyait enterré avec les dinosaures), l'images est heureusement zoomable sans trop de bobos. La compression fait ce qu'elle peut avec des couleurs, flashes et fumées par ailleurs bien rendues. Et Katarina Lilja vaut 12/10 à elle seule.
Une unique stéréo alors que le public et les bandes auraient mérité un passage à l'arrière, mais surtout, pas de PCM annoncé, à la place un Dolby Digital qui laisse entrevoir ses faiblesses pendant les passages les plus pompeux (soit 80% du concert). Bon et enjoué mais pas à la hauteur de la réputation de Therion.
Oublions le fait que cette setlist se concentre presqu'uniquement sur la seconde moitié de carrière du groupe ; et il faut admettre qu'elle en est un résumé fort chatoyant. Aucun temps mort pour deux heures de musique généreuse.
Belle présentation, photos (oui, des chanteuses aussi), deux CD qui ont le gros avantage de ne pas être compressés, eux, et une toute petite bêtise. Ca fait vraiment très peu.

On les avait laissés sur un premier DVD qui ressemblait à trois tomes de la Pléiade rassemblés et fusionnés à la soudure. On les retrouve avec un disque que l'on appelle communément "bare bones" : pas de gras, pas d'assaisonnement, un concert et point barre. En 4/3 et stéréo, un tout petit bonus et rien d'autre. Oh si, vous pouvez chercher plus loin et vous trouverez le concert en CD, de magnifiques photos, un packaging digne de Therion. Mais dans les grandes lignes, ce Live Gothic est une sorte de remise à niveau de Celebrators of Becoming avec le rajout de l'excellent double album Gothic Kabbalah (rien à voir avec Madonna et Timo Tolkki qui auraient forniqué sous la porte cochère de la cathédrale d'Amiens). Un live qui contrairement à son prédécesseur n'a qu'un seul but : montrer de façon honnête ce qu'est l'entité Therion en concert, avec ses défauts, ses qualités, et sa chaleur humaine. Et enfin se concentrer sur la musique, et uniquement sur la musique... du moins quand nos yeux le peuvent.
J'en connais déjà qui se demandent à quoi ressemble Therion. Disons que c'est ce qui se passerait si on avait donné une guitare électrique à Wagner (et oui, historiquement parlant, si Wagner avait connu l'ampli électrique, nous serions tous en Germanie, à parler de je ne sais quoi, à saluer je ne sais qui). C'est une musique résolument puissante, même pendant les passages calmes, "bombastic" comme on dit à Lens, avec moults choeurs masculins et féminins. Autrement dit, si vous cherchez de l'ultra-musique, Therion malgré son statut de second couteau éternel (statut bien relatif) pourrait bien vous correspondre. La musique est métronomique, encadrée par de nombreux samples (il n'y a toujours pas de clavier sur scène, un vrai regret), chaque mélodie est portée par le chant et transportée par des guitares purement heavy metal dans leur essence. Bref, du metal symphonique le plus pur et le plus précieux. Valait-ce le coup d'en faire un second DVD après l'espèce de monolithe 2001 ?
Oui, mille fois oui. En visant la "simplicité", Therion a gagné son pari. Le show est filmé et présenté de la façon la plus honnête qui soit, et au-delà de la musique fidèlement reproduite, on est sans cesse bluffés par la simplicité et le dévouement des artistes, tentant de mettre tout leur coeur dans un projet dont on sent pourtant que le budget a été grêvé. Les 4 chanteurs se relaient d'un refrain à l'autre, tentant toutes les combinaisons possibles, pour chaque fois relancer la machine. Du haut de sa crinière corbeau, Mats Leven assure la partie la plus vaillamment heavy metal, tout en vibrato et en attitude guerrière. Dépassant tous les autres de deux têtes, un autre mercenaire du metal, Snowy Shaw, s'occupe de la partie grand-guignol. Peu importe que son chant soit souvent moins que juste, cela fait partie du personnage. Sûre d'elle, Lori Lewis fait honneur à ses prédécesseurs avec une voix chaude et totalement maîtrisée. Enfin, engoncée dans un costume improbablement sexy, Katarina Lilja représente la partie purement gothique, et rappelle tous les deux plans qu'elle est l'une des plus ravissantes créatures ayant jamais foulé le sol de cette planète.
Au milieu, bassiste et guitaristes abattent leur boulot en enchaînant les poses metal de mise, sans pratiquement aucun faux-pas, avec une métronomie robotique contrebalançant l'humanisme des voix. Enchainé par les nombreuses bandes (omniprésentes), le batteur est un vrai monstre et se permet même de montrer un joli brin de voix. Tout ce beau monde s'amuse, porté par une foule bien échaudée (certes moins qu'en Amérique du Sud), mais aussi par un lightshow superbement calé, aux couleurs vives et pas mal captées du tout, et quelques artifices de mise en scène qui, sans renier un côté cheap, montrent clairement que le groupe voulait donner plus qu'un simple concert : un spectacle à la gloire de sa propre musique.

Et c'est cette volonté de toujours bien faire, d'amuser son public ou de l'assommer façon marteau de Thor, qui rendent les deux heures de ce Live Gothic si attachantes. La musique possèdant des caractéristiques bien définies, on aurait été en droit d'attendre de la redondance, mais loin de s'ennuyer, on se surprend à vivre le concert avec le groupe. La réalisation plutôt bonne y fait sûrement beaucoup, tout comme ce son un peu brut de fonderie ne laissant place à aucune triche. C'est d'ailleurs là que ce DVD si sympathique trouve ses limites : techniquement très pauvre, sans aucun bonus si ce n'est un duel de percussions qui finit en hilarant duel à l'épée (Mats Leven se prendrait vraiment pour Bruce Dickinson ?), il est plus clairement fait pour les fans que pour les néophytes à qui il sied pourtant parfaitement. On se consolera en se disant que ce petit live risque de tourner sur les platines plus souvent que prévu, et qu'un jour, dans une dimension parallèle, Therion sera capable de proposer un Blu-Ray 3D. Ce qui plaira à plus d'un lecteur par ici ; et le rédacteur je vous dis pas.


03-01-2001

14 février 2007 - Varsovie (Pologne)


01. Der Mitternachtslöwe
02. Schwarzalbenheim
03. The blood of Kingu
04. The falling stone
05. An arrow from the sun
06. Deggial
07. Wine of Aluqah
08. The perennial Sophia
09. The son of the sun
10. Son of the staves of time
11. Birth of Venus Illegitima
12. Tuna 1613
13. Drum solo
14. Muspelheim
15. Rise of Sodom and Gomorrah
16. Ginnungagap
17. Grand finale
18. Lemuria
19. The wand of Abaris
20. Nightside of Eden
21. To Mega Therion
22. Thor (The powerhead)

NDBaker : Je tiens à signaler officiellement que je hais les titres des chansons de Therion !!!


Christopher Johnsson, Kristian Niemann - Guitare   
   Johan Niemann - Basse
Petter Karlsson - Batterie, chant    
   Lori Lewis, Katarina Lilja - Chant, choeurs
Snowy Shaw, Mats Leven - Chant, choeurs