Une mise en scène impressionnante, de grands, grands moments, d'excellents bonus |
Note globale |
Quelques passages moindres, pas de sous-titres sur le commentaire (première édition seulement) |
Editeur
: Sony Music Video
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Durée
totale : 2 h 53
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- (PCM) Image PAL |
Film
sous-titré en anglais et français (paroles incluses) |
Il y a des poussières, quelques tremblements, la compression est parfois visible, mais il y a l'essentiel : un beau piqué, le format respecté, la colorimétrie flamboyante. | ||
La stereo est superbe, le 5.1 pourra surprendre car il s'agit d'un vrai mix cinéma et pas de l'album en surround, d'où effets bizarres. Les graves sont assez présents et le son est agréable à écouter - uniquement quand le réalisateur le souhaite. | ||
Une histoire à la fois simpliste et délicate, un personnage cramé jusqu'à l'os, des trous, et de très grands passages de folie pure - et que dire du génie de Scarfe ? Un film génial et visionnaire dans lequel il faut néanmoins s'investir totalement pour bien l'apprécier. | ||
C'est gros, c'est sous-titré (prenez la seconde édition), c'est passionnant, pas trop autocongratulateur, c'est exactement ce qu'on aime, même si on aurait aimé en prime le remix 5.1 de l'album seul ;-) |
Amis schizos, bonjour. Réjouissez-vous, votre film culte est enfin sorti sur support optique. Oeuvre mégalomaniaque d'un génie frustré, The Wall est un monument du rock qui aurait pu entraîner dans sa chute les quatre membres du groupe, mais comme, on vient de le voir, c'est un garçon un poil mégalo qui l'a concocté, la puissance tellurique de cette oeuvre charnière a été dès sa gestation canalisée par la mise en chantier d'une tournée révolutionnaire et d'un film. Certes, ce n'est pas le premier opera rock ainsi adapté; et certes, ce n'est pas le seul qui ait pris en compte le facteur "long-métrage" pendant sa conception (Brave, Deadwing) ; en revanche c'est le premier et quasiment le seul qui, coupé de sa bande sonore, resterait encore un film compréhensible et émouvant. | |
Qu'on
soit d'accord : The wall n'est pas une oeuvre parfaite, loin de là.
Et le film ne l'est pas non plus. De plus, une des magnifiques pièces
musicales de l'album, le désespéré Hey You, n'y figure
pas (dans la version ciné s'entend). A la place, si l'on peut dire,
Waters à travers son scénario original rajoute des dialogues,
quelques petites scènes, étend des bouts de morceaux parmi
les moins intéressants du lot, mais surtout transcende chaque émotion.
Alan Parker, sortant alors d'un Midnight Express de réputation
sulfureuse mais d'excellente mémoire collective, invente le vidéo
clip "grandeur nature", avec un maximum d'effets. Le résultat
est à la (dé)mesure du sujet : l'enfermement cathartique
d'une star du rock. Et via des scènes de plus en plus osées
(et cultes), on descend aux enfers avec un plaisir hypnotique pur.
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Le film oscille entre des scènes de comédie et des scènes animées. Débutons par ces dernières : signées Gerald Scarfe, ce sont de pures merveilles, des oeuvres d'art, de vraies peintures animées si celà pouvait exister (celà ne peut pas, la beauté de la peinture vient de son immobilisme; cependant ici il faut avouer que Scarfe a frappé très fort). Les imageries fortes pleuvent et vous prennent à la gorge, et leur folie est en plus légitimée par l'état psychotique du "héros". Facile certes mais jusqu'à présent presque jamais égalé. On se souviendra bien après la projection des marteaux, des fleurs, de l'aigle et autres fabuleuses inventions. Le film "live" est lui moins flamboyant sur la durée, mais réserve quelques grands moments grâce à l'interprétation hantée de Bob Geldof, à jamais marqué depuis. Perfectionniste de l'image, Parker a trouvé en Geldof un exutoire qu'il a usé jusqu'à le cramer - quelques mois plus tard, Geldof abandonnait pratiquement la chanson et se lançait à corps perdu dans le caritatif. On retrouve aussi deux acteurs britanniques plus ou moins connus : Bob Hoskins, dans une petite apparition en tant que manager à poigne, et la vénéneuse Jenny Wright, magnifique en super-salope et qu'on retrouvera des années plus tard, bien plus fragile mais pas beaucoup plus innocente, dans le vénéneux Near Dark. | |
Le
DVD permet avant toute autre chose de suivre le film dans des conditions
telles qu'on ne les avait jamais vues depuis 1982 : avec des sous-titres
pour comprendre l'histoire, en stereo ou 5.1 (le remix étant d'ailleurs
par moments douteux mais c'est une expérience filmique ici dont
on parle, pas musicale), et surtout, surtout, l'image est éblouissante,
présentée dans un magnifique cinémascope qui rend
enfin hommage au film et à son histoire. Disons le carrément,
si vous avez déjà vu le film en cassette vidéo, recadré,
vous ne l'avez tout simplement jamais vu. Le pan and scan d'origine était
une insulte totale; ici vous pourrez enfin comprendre ce qui se passe
et le vivre pleinement. Surtout que, même si vous ne connaissez
pas ou n'aimez pas trop l'album original, la mise en scène d'Alan
Parker regorge de tant d'idées de génie que vous ne pourrez
que rester hypnotisé. Et si l'album peut paraître trop froid
et cynique pour faire naître une véritable émotion,
la scène "du mur", très longue, très très
longue, vous arrachera des frissons puisqu'à force d'inventivité
et de scènes choc, c'est le spectateur qui craque en même
temps que Pink.
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Le DVD existe sous deux formes, nous n'avons hélas pu chroniquer que la première, les deux semblant identiques sauf le packaging (magnifique boitier carton noir) et la présence de sous-titres partout y compris sur le commentaire et le documentaire (pour la seconde édition en noir donc, dont l'achat est, vous l'aurez déjà compris, indispensable). Car si déjà la présence d'un vrai son et d'une image d'une grande beauté était à elle seul un bonus pour les fans, Sony a bien fait les choses : nous avons un commentaire audio intéressant et détaché de Scarfe et Waters, ce dernier étant de moins en moins cynique avec les années, et deux documentaires, dont un récent, et franchement tout y est délicieusement intelligent et intéressant. On regrettait donc un packaging pourri et le manque de sous-titres sur le commentaire, la seconde edition doit corriger ça. Rajoutons à celà des menus superbes et intelligents, et nous avons enfin un film musical parfaitement traité qui ne méritait pas moins. |