Les grosses bêtises des 4 musiciens, les overdubs de Neal et comment il prépare les chansons

Note globale


Pas de sous-titres, documentaire sans trame, mais surtout live à oublier de toute urgence

Editeur : Metal Blade

Durée totale : 3 h 48

Image        NTSC

Trois séquences de making-of supplémentaires (7 min non st)

Du camescope lors du reportage : c'est le truc habituel, ici filmé entre mieux que d'habitude et totalement mauvais (Portnoy se prend pour Gaspar Noe...). En revanche, le concert, lui, possède une définition PIRE que le reportage, et est bien trop sombre. Image totalement fonctionnelle.
Le reportage vous fera jouer de la télécommande à intervalles très réguliers. Le concert est beaucoup plus équilibré, mais le son live est un peu étouffé, et les rajouts de Roine s'entendent comme c'est pas permis.
La partie documentaire est trop longue et trop éparpillée mais vous montrera comment on peut enregistrer les bases d'un chef-d'oeuvre en une semaine. Elle sera en tous cas bien plus intéressante que le concert qui est totalement anémique et n'est sauvé que par l'enthousiasme de Neal Morse.
Juste trois petites featurettes dont un choeur d'anges. Et aucun sous-titre comme d'habitude.

Deux albums, et déjà deux fois plus de produits dérivés. Vous avez dit super-groupe ? C'est l'avantage : les über-fans qui n'ont pas peur d'être pris pour des vaches à lait peuvent dépenser moults euros pour avoir tout, tout, tout concernant ce groupe qui pourtant totalise 140 minutes de musique originale à tout casser. Deux lives, dont un en DVD, le mix original du premier album, le CD de démos, ne manquait plus que la ressortie de ces deux VHS à l'époque disponibles uniquement sur Internet, et à un prix défiant toute concurrence (c.a.d. que personne n'osait vendre plus cher que ça... sauf Racket) en NTSC only svp. Autrement dit : si toi pas Américain, toi crever. Fort heureusement, on sait que depuis plusieurs années Mike Portnoy et Neal Morse passent autant de temps en studio que devant Scenarist 3.11, et pondent des galettes Versatiles à tare-larigot. Donc ils n'ont pas hésité à ressortir ces deux VHS. Peut-être auraient-ils dû, mais ils l'ont fait quand même.
Deux albums, deux cassettes, et deux époques différentes sont au programme. Si le premier album était un peu décousu, le second fût préparé un peu plus en amont. Le programme principal est donc un making-of de ce second album, qui comme d'habitude a été filmé un peu n'importe comment au camescope par Morse et PorteNoix. Il s'agit donc de bêtises, répétitions et échanges d'idées pris sur le vif, qui permettent un peu de comprendre comment l'album a vu le jour (il s'agissait au départ d'une seule grande chanson), comment les paroles, les thèmes, les instruments se sont balancés... Et presque la moitié du disque est consacrée aux overdubs, nombreux, de Morse effectués chez lui. Il y a d'ailleurs de quoi rire et prendre des leçons. Des leçons car c'est idéal pour comprendre comment on construit un titre studio, comment ajouter un instrument et - ce qui est plus difficile - où et comment l'arrêter pour laisser place aux autres. Et rire sur certains moments mémorables, telle cette partie d'orgue où Neal plante com-plè-te-ment le dernier accord (mais alors bien, hein, du lourd de chez lourd) et conclut par : "ça sonnait pas si mal" !!
Les fans de Portnoy auront aussi un aperçu de ce qu'il propose désormais pour chaque album, à savoir un DVD pédagogique où on le voit jouer tous les titres en intégralité. Où l'on se rend compte définitivement de deux choses : d'abord, le monsieur est un bon musicien qui a le sens de la mélodie et des arrangements. Ensuite, il a beau être tous les ans sacré meilleur batteur du monde dans sa catégorie, il a (comme 95% des batteurs) un réel problème à tenir un tempo lent. Un documentaire qui intéressera donc principalement les musiciens, apprentis comme pros, et qui pourra se laisser revoir en particulier pour les nombreux gags Portnoyesques. Mais pour ceux qui ne sont pas versés dans le côté technique de la chose, est inclus un second programme, le fameux Live in America, pendant vidéo du CD live. Et c'est très bien qu'il soit inclus, car ça permet de rappeler que justement, sans technique, la musique n'est rien. Pirelli ? Non, c'est Klüg.
Ce live complet (1 h 45) fût le troisième donné par le groupe. Il ne s'agit donc pas du live déjà disponible sur le CD "Live in America", et non plus, pour les connaisseurs, du concert de Cambridge où les synthés de Neal Morse sont allés faire un petit tour par terre dans un grand "boum" à vous réveiller un mort. Non, c'est encore un autre gig... quand on sait que cette tournée se composait de six dates, ça fait tout drôle... Bon, maintenant, passons aux choses sérieuses : que ceux qui trouvaient que "Live in America" était un mauvais album lèvent la main...et sortent vite, car ce concert-là est largement plus mauvais. La mise en place est très limite, la voix de Neal Morse rend l'âme au bout de quinze minutes, Portnoy joue à l'économie. Les guitares ayant été très mal mixées sur la VHS, Roine a refait la plupart de ses parties... et non seulement ça s'entend (surtout sur My New World), mais ça se voit aussi. Un mal pour un bien ? Peut-être. Mais ce n'est pas tout. Pete.
Ah, Pete. Déjà que le concert entier n'est pas fantastique (bancal, mal chanté, devant un public trop petit, et même... ennuyeux ! TransAtlantic, ennuyeux !!!), mais le pauvre Pete sur le medley final achève tout ! Quand arrive son tour de chanter "The great escape", qui est quand même une des plus belles des nombreuses belles chansons de Marillion, SON groupe, il donne la plus pitoyable performance que j'aie vu depuis le début de l'année. Et pourtant j'adore ce type, mais là... Il plante la ligne de basse, il loupe des passages et raccourcit le morceau, il chante abominablement mal, d'une voix nasillarde à faire passer Bob Dylan pour Chimène Badi, et en prime, il se vautre dans les paroles à en pisser de rire ! Il sucre des paroles, en intervertit d'autres, et comble du ridicule... chante en pur yaourt quand il oublie le texte ! Et bien évidemment, le "holding on" (que l'on finit par prier pour ne pas entendre) est une catastrophe. Le pire c'est qu'il joue et chante mieux Finally Free (titre ô combien lourd de sens puisque c'est la fin de Great Escape... et la fin du concert !). Bref, on pensait que ces 4 gars-là étaient surhumains, eh bien NON ! Ils sont comme tous les autres : 1 h 45 de musique toute fraîche à jouer avec seulement 2 jours de répet et 2 autres concerts dans les pattes, ça ne peut pas donner un Live in Europe.

On peut tout à fait comprendre que les membres du TA, Portnoy en tête, aient voulu faire plaisir aux fans en ressortant ces VHS, on peut également comprendre que tout amateur du groupe désire ardemment les acquérir, mais de même on peut comprendre que certaines sorties sont plus importantes que d'autres. Concernant ce double programme, il faut avouer que le reportage, bien que sympathique, n'a pas la densité ni l'importance humaine, historique de Snow, et que le concert est un beau ratage. Comme Mike Portnoy le disait si bien dans le livret du premier CD : imaginez-vous que VOTRE groupe de rock sorte en CD le SIXIEME concert de toute sa carrière... il y aurait de quoi avoir les boules, non ? En l'occurence, le gig présenté ici n'est même pas le sixième, mais le troisième : double ration d'empreintes de Pirelli dans l'Eminence. Bref, comme disait le poète (non pas c'ui là, l'aut'), il n'y a pas de talent, il n'y a que des preuves de talent. Et ici, moins que d'habitude. Amis musiciens, vous devriez être soulagés : même les demi-dieux peuvent délivrer des demi-performances.


08-08-2006

Juin 2000 - Philadelphie (U.S.A.)


01. All of the above
02. Mystery train / Magical mystery tour / Strawberry fields forever
03. We all need some light
04. Honky tonk woman
05. Watcher of the skies / Fifth of Firth
06. My new world
07. There is more to this world / Go the way you go / The great escape / Finally free / She's so heavy


Neal Morse - Chant, claviers, guitare   
   Mike Portnoy - Batterie, chant, choeurs
Roine Stolt - Guitare, chant, choeurs   
   Pete Trewavas - Basse, yaourt et choeurs