Ambiance de fin d'année garantie, quelques revisites sympas, mélange metal / classique / Broadway inédite et qui marche |
Note globale |
Format télévisuel étriqué, kitsch à en crever...et puis c'est quoi encore cette connerie de zone 1 ? Les amerloques ont inventé Noël, c'est ça ?! |
Editeur
: Lava
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Durée
totale : 0 h 49
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- (PCM) Image NTSC - ZONE 1 ONLY ! |
Discographie
succinte (mais avec extraits) |
Le transfert vidéo habituel, propre mais sans beaucoup de brillance, une définition correcte sans plus, des couleurs chatoyantes mais un côté un peu passé. | ||
La stéréo donne tout ce qu'elle peut, claire, intense, et le 5.1, bien que pas au niveau de productions vraiment pensées pour le surround, est surprenant et participe activement à faire fonctionner la magie. | ||
Un conte de Noël qui mélange tout dans un joyeux bordel. Du bon, du moins bon, de l'émouvant aux larmes et du nougat prâliné made in Jeff de Bruges. Un bon point : c'est pour tous les âges et tous les publics. | ||
Discographie mignonne, et un clip "inédit". Mouaif. Bonne nouvelle pour les timides en anglais, le tout est sous-titré. |
Chers petits amis. Je suis Jean Rochefort, et je suis très heureux de vous accueillir dans ce dernier trente-trois tours de Walt Disney. Je vais vous raconter une histoire merveilleuse, qui s'est déroulée la veille de Noël, aux Etats-Unis. Il était une fois... un groupe de heavy metal nommé Savatage... qui avait pris une direction plus progressive et théâtrale après avoir rencontré Paul O'Neill, un grand monsieur de Broadway. En 1995, ils donnèrent naissance, entre l'âne et le buf (NDBaker : il y a pas mal de bufs dans ce groupe, donc je tairais le nom de l'âne), à un de leurs plus beaux disques, Dead Winter Dead. L'histoire se passe la nuit de Noël, dans un Sarajevo bombardé, massacré, pillé par tout ce qui ressemble de près ou de loin à du militaire. Le point culminant du disque est l'apparition d'un vieux violoncelliste qui s'assied sur la place publique et s'obstine à jouer du Mozart sous les bombes. Un instrumental de 4 minutes très efficace et quasi-classique, baptisé Christmas Eve (Sarajevo 12/24), et dont le groupe a bien deviné le potentiel. A l'approche de Noël, le groupe envoie une cassette avec ce titre à toutes les radios du pays. Pas un passage. Pis, à peine quelques réponses "polies". Un an plus tard, la plupart des Savatage se réunissent pour créer un projet saisonnier, baptisé Trans-Siberian Orchestra, dont le but est d'écrire des chansons de Noël avec les mêmes sonorités metal/musical que le 'Tage mais en plus familial. Ils créent une jolie histoire, un conte de Noël mis en musique, et y incorporent en plein milieu Christmas Eve. On ne sait trop pourquoi, le nouveau groupe renvoie la cassette aux radios. Pas un remix. Pas un réenregistrement. Les mêmes cassettes, sur lesquelles ils ont collé une étiquette avec le nouveau nom du groupe. Même le titre ne change pas. Le résultat ? Les radios en sont folles, le single part comme des petits pains, les radios chrétiennes bombardent ce single dans toute l'Amérique, et le groupe devient en un mois la coqueluche des familles Américaines (et Canadiennes). Depuis, TSO est un groupe millionnaire en terme de ventes, dont les shows de Noël (une tournée chaque décembre) font autorité, proposant un spectacle son et lumière pratiquement digne de Jean-Michel Jarre, et drainent jusqu'à des dizaines de milliers de spectateurs enchantés. Et sur toutes les radios ricaines, Christmas Eve fait un carton, chaque année, avec la précision de l'horloge. Même musique, mêmes radios, même époque de l'année, un an d'intervalle. Seule différence : le groupe ne s'appelle plus Savatage mais Trans-Siberian Orchestra. C'est tout. Rien d'autre. Après cela, n'allez plus jamais me parler de radios, de leurs compétences, de leur importance dans le milieu musical et de la nécessité de les écouter "pour se tenir au courant". S'il fallait une preuve que radios et télés font plus de mal à la culture que de bien, en voici une, cette histoire étant évidemment rigoureusement authentique. |
C'est
la belle nuit de Noël Petit
Papa O'Neill |
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Si
vous avez lu le livre-cassette de Jean Rochefort ci-inclus, vous savez
désormais qui est T.S.O. : le groupe de metal progressif Savatage
associé au producteur de Broadaway Paul O'Neill pour créer
des albums reprenant des chants traditionnels de Noël (ou en écrivant
de nouveaux) à la sauce entre carillons, piano Beethovenien dans
l'âme et guitares rugissantes. Leurs spectacles live sont une pure
merveille si vous avez des gosses, un spectacle familial démesuré,
avec lasers, fumigènes, chorale, narrateurs, metalleux qui se la
pètent, un croisement hybride entre Tino Rossi et Kiss. Un jour
viendra où nous aurons cette merveille entre les mains, mais en
attendant, bienvenue à The Ghosts of Christmas Eve, une émission
de Noël créée pour une chaine câblée payante
de Ted Turner. Le traitement est donc non seulement télévisuel,
mais en prime américain, terriblement américain. Plus que
la moyenne habituelle de leurs albums : oui, vous avez le droit d'avoir
peur.
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Programme familial oblige, l'émission mélange faux live et "clips" mais au sein d'une trame narrative. Celle-ci est d'un culcul la praline haut de gamme, l'histoire éculée mais toujours efficace d'une adolescente qui a fugué et qui, prise de remords, a besoin d'argent pour rejoindre ses parents. Déjà, les producteurs nous offrent une éblouissante erreur de casting, la "child" dont il est question étant une pure top model de 15 ans bien trop sexy et classe, et qui rend l'identification familiale totalement impossible à tout mâle de 13 à 75 ans, qu'il soit père de famille ou non. Ceci étant, elle est recueillie dans un vieux cinéma par un ange gardien (excellent Ossie Davis à la voix de velours) et à partir de là, les saynettes se succèdent. Et dès la première, vous serez envahis par les larmes. | |
Larmes
de joie, car derrière tous les apparats, l'esprit premier de Noël
est présent derrière chaque note, et quiconque trouve cette
date réellement spéciale se laissera transporter par l'émotion
sans opposer aucune résistance. Larmes de rires également,
car le tout est quand même bien kitschissime ! Si les chanteurs
noirs délivrent des performances pleines de soul et de peps, les
blancs eux donnent dans le végétatif - on dirait un match
James Brown contre Tino Rossi (alawaneugain), encore une défaite
pour la Corse. Quant aux musiciens de metal, ils se la pètent avec
une vigueur dans le playback à en dérider un sénateur
communiste en commission rogatoire pour abus de biens sociaux. C'est le
Tour de France qui va se mettre au metal : grace à Dope, les cheveux
des guitaristes sont beaux, resplendissants. Ils sont beaux de toutes
leurs f.... (bâm !).
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Ces 45 très courtes minutes passent ainsi, entre rires et larmes, entre magie de Noël et bons sentiments ricains à deux balles, entre metal et music-hall, entre arrangements efficaces et kitsch de la production (typique de Savatage, donc froide et qui fait trop MIDI, principalement le son de piano qui reste depuis 15 ans le plus pourri du monde du prog metal). Vous révèlera-t-on la fin ? Oui : la jeune fille fait le point sur sa vie, décide que la fête de Noël c'est pour les faibles en manque d'espoir, et part s'engager dans une boîte de strip-tease à Las Vegas. | |
Non
mais qu'est-ce que vous croyiez ? Elle va retrouver son pôpa et
sa môman, bien sûr, avec l'aide de son ange qui commet d'ailleurs
une faute de goût gerbante en lui donnant le billet retour en train
tant attendu ET de l'argent, une poignée de dollars sur lequel
le réalisateur nous livre un gros plan condescendant moralement
très douteux. Bref, chanson de fin, tout le monde est heureux.
Vous conseillerai-je la vision de ce conte de Nowel avec votre progéniture
? Mille fois oui, bien qu'évidemment tout soit en anglais (sous-titré
anglais). C'est sans retenue aucune un bon petit moment à passer
en famille, très loin du live attendu mais qui conserve toutes
les caractéristiques de ce projet musical. A un détail près
: payer un orchestre pour faire semblant (et bien en plus) de jouer par-dessus
des synthétiseurs, aurait-ce coûté vraiment plus cher
de refaire les arrangements et éviter de faire rôder le spectre
du Roland D-50 ?
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Techniquement, trois détails sont à rajouter, en plus de l'image correcte sans plus (c'est une émission de télé, pas un film de Kim Ki-Duk). Le son est présenté dans un glorieux PCM aux basses vrombissantes et aux carillons de Noël cristallins, mais aussi en 5.1, et si ce dernier est plus factice que vraiment spatialisé, il n'en est pas moins extrêmement agréable et enveloppant, et aide vraiment à se plonger dans l'ambiance (le Dolby Digital par contre morfle salement, bonjour les cymbales chuintantes !). Ensuite, malgré la popularité du groupe (les ventes se chiffrent en millions) et la courte durée du programme, pas un bonus. Enfin si, le clip de Sarajevo dans une version "Timeless". Quelle est la différence avec l'originale ? Je n'en ai pas la moindre idée, et aucune info sur Internet : on va donc dire qu'il n'y en a pas, chers amis. Voilà voilà voilà... Pardon, un troisième détail ? Oui eh bien détail est peut-être un mot mal choisi (faudrait demander à Francois Fillon. Comme je sais que très peu de gens savent qui il est, voici un lien pour le connaître mieux). | |
Car ce condensé d'esprit de Nowel sera américain jusqu'au bout des ongles : déjà qu'aucun album de TSO n'est disponible sur le sol Français autrement qu'en import, ce pauvre petit DVD destiné à promouvoir l'amour de son prochain au-delà des frontières n'est disponible QU'EN ZONE 1 ! Il est donc, au niveau légal, réservé UNIQUEMENT aux citoyens américains et canadiens. Et évidemment il n'existe pas en zone 0 ou 2, et encore moins disponible en France. Une pure honte, une connerie de la dernière dégénération, une basse mécréance qu'un programme aussi universel fasse partie des 1% de DVD musicaux zonés ! Pour profiter pleinement de ce disque, il vous faudra donc : une famille avec enfants, entièrement anglophile, un home cinema solide, un lecteur dézoné, un compte client chez Amazon et un désintérêt absolu envers toute femelle ressemblant de près ou de loin à Heidi Klum. Ca fait cher la soirée de Noël, non ? En attendant le live d'enfer tant promis, vous feriez mieux d'assister à un discours de Fillon (comme je sais que très peu de gens etc etc, paf ! lien) : il y a autant de promesses de cadeaux que chez le père Noël, le marchand de sable passe très vite, et ça sent le sapin comme à la maison.
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2001 - U.S.A. |
01.
O'Come all ye faithfull / O holy night |