Formidable ambiance, prestation très rock'n'roll de Gary Cherone, présence de chansons jamais entendues en live, public australien |
Note globale |
Technique évidemment peu satisfaisante, et surtout concert coupé en deux |
Editeur
: Room 101
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Durée
totale : 1 h 05
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Image NTSC |
Rien |
Les captures présentes ici sont plus laides que le rendu final, il n'empêche que le tout est assez abîmé, à la définition peu glorieuse. Par contre la confusion totale sur scène et les caméramen qui se marchent dessus rajoute à l'ambiance festive. Et aucun des quatre musiciens n'est boudé. | ||
C'est du Van Halen live : fatiguant. Les claviers ressortent bien mieux que le reste, il y a de l'écho, un bon public, des basses énormes sur la guitare bourrée de réverb, ce n'est pas laid, ce n'est pas sale, c'est du Van Halen, point. | ||
Oui, je sais, il manque la moitié des titres. Imaginez alors ce qu'aurait été l'intégrale ! Le meilleur (ou presque) de VHIII et une sélection convenue mais diablement bien interprétée des autres périodes. | ||
Rien. Si vous arrivez à trouver ce DVD après le grand ménage de la FNAC, c'est ça, le bonus. |
En ces temps de chasse aux pirates organisée, profitons de l'aubaine pour rappeler ce qu'est un DVD pirate. Car dans notre belle langue, il existe trois définitions possibles. La première, c'est le DVD du dernier chef-d'oeuvre immortel de Will Smith ou Jason Statham qu'on a copié depuis le PC du copain. Pas joli-joli, pas mortel non plus, le tout posant un problème d'éthique concernant le "droit à la culture générale" versant dans un débat où je n'ai aucunement envie de verser mon gros sel, plaie béante oblige. La seconde, beaucoup plus grave, c'est le DVD acheté au marché ou sur eBay, avec jaquette photocopiée et DVD reformaté. Là, c'est du vol caractérisé, et les petits malins qui veulent se la jouer Che Guevara rebellez-of-death en proclamant que les maisons de disques se foutent de nous, oublient juste au passage que, marges indécentes desdites maisons mises à part, le peu de fric qui aurait été dans la poche de l'artiste est transféré dans celle d'un escroc minable dont l'appellation commune est : délinquant. Jusque là, DVD pirate, ça donne pas envie. | |
Mais
parce que tout ce qui est anglo-saxon est forcément ennemi du peuple,
les instances régulant notre belle langue française ont
décidé que le mot bootleg ne serait pas traduit comme
tel, et l'on classe donc dans les DVD pirates tout ce qui n'est pas sorti
sous licence officielle, y compris des concerts complets. Parfois inutiles,
parfois redondants avec un DVD déjà existant, ces disques
non autorisés mais pas franchement interdits non plus peuvent se
révéler gonflants, anecdotiques, décevants, mais
aussi magiques ou/et essentiels. Dans certains cas, comment les interdire
? Comment oser pourchasser ceux qui en sont à l'origine ? Car ce
n'est pas réellement empiéter sur les maisons de disques,
qui n'ont aucun manque à gagner puisqu'elles n'ont PAS sorti
le concert. Ce n'est pas non plus un manque réel pour le groupe
: certes, des gougnaffiers utilisent leur travail pour s'en mettre plein
les poches, mais côté consommateur, ces DVD sont le plus
souvent achetés par des fans qui ont déjà acquis
tout ce qui était officiellement disponible. Reste le problème
principal, niveau artistique, qui nous intéresse plus spécifiquement
: celui du "mais pourquoi ils ne l'ont pas sorti ?".
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En l'occurence, voici un live qui possède moults défauts, mais est tellement essentiel dans la carrière de son auteur que sa sortie fait office de véritable délivrance. Un Grâal pour pas mal de gens, une curiosité inextricablement attirante pour d'autres. Nous sommes en 1998. Van Halen a engagé comme chanteur Gary Cherone, l'ancien Extreme que certains ont baptisé pendant un temps "le nouveau Freddie Mercury" (il y en a un par an : Gary, George Michael, Mika, Paul Rodgers, Jeanne Chéral...). L'album fut l'objet de très vives critiques, et rapidement la collaboration Van Halen + Cherone se brisa, laissant place à deux supergroupes beaucoup moins bandants : Van Halen + Jack Daniels et Van Halen - Michael Anthony. Entre la gloire du passé et la déchéance du présent, notre pauvre Gary semble avoir laissé un très mauvais souvenir. Mais il n'y a pas eu qu'un album : une tournée avait également eu lieu, déjà bien plus intriguante. Non seulement Cherone avait une réputation de super-frontman à défendre, mais en prime il devait se coltiner l'héritage de Sammy Hagar et David Lee Roth, deux chanteurs sacrés non seulement très différents l'un de l'autre, mais tous deux différents de lui-même. Un boudiou de challenge. | |
Le
petit DVD présenté ici permet de voir en partie comment
le nouveau quatuor s'en est tiré - en partie seulement car le principal
défaut de ce concert est d'avoir été amputé
de près de la moitié. Le plus fort là-dedans ? Même
une moitié de concert permet de parfaitement isoler les qualités
énormes de ce DVD. D'abord, le groupe est heureux. Ca bouge dans
tous les sens, les sourires sont grands, mais c'est dans les choeurs et
parties de chant solo que Eddie et surtout Michael montrent qu'ils sont
à l'aise. D'ailleurs le Anthony montre qu'il a largement autant
de coffre que le Richard du même nom : si vous ne compreniez pas
pourquoi son départ avait autant choqué les fans, voilà
un élément de réponse. Au mileu, Gary fait le show.
En costume noir super-classe, les cheveux courts, on pourrait se demander
comment "ça" a pu passer derrière le Gigolo et
le Red Bull : trois notes, deux déhanchements, un cassage de gueule
dans l'escalier (quel cinglé) et c'est clair, le voilà,
le nouveau chanteur de Van Halen, c'est lui, pas de doute possible. Et
puis, coupée ou pas, il y a la setlist. Et rien qu'elle mérite
largement l'achat de ce qui pourtant ne devrait pas être en vente.
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La part belle est faite à l'album III. Donc vous aurez en live des chansons qui ont souvent été sous-estimées, dans un contexte live qui leur va très bien, et surtout, si c'est la première fois qu'elles apparaissent en concert, il est plus que probable que ce sera aussi la dernière. Ultime sommation pour enfin admettre que des Without You ou des A Year to the Day (où Gary lutte) étaient de bonnes chansons. D'ailleurs le public ne s'y trompe pas : excellent public australien (NDKaworu : Gaffe, y'a une répétition dans ta phrase). Admettons cependant que vous n'aimiez pas Van Halen III, ce DVD reste quand même recommandable ; beaucoup de groupes auraient profité d'un tel changement de chanteur pour se faire reluire et cracher sur les anciens membres, pas Cherone. Lui chante les titres période Roth et période Hagar avec la même conviction, le même enthousiasme, la même qualité de travail que "ses" chansons, le rendant beaucoup plus respectueux du public que ses deux aînés, et par ricochet beaucoup plus sympathique. | |
Evidemment,
l'enthousiasme est un peu refroidi par la technique, car bon ou pas, ça
reste un bootleg. L'image est moyenne, avec une réalisation à
l'arrache mais très vivante, un montage qui s'en tire pas trop
mal, et des sous-titres incrustés dans le master... des sous-titres
français ! Où ont-ils chopé ça, grand
mystère... Ca donne à ce live un cachet "concert évènement"
alors que la moitié de nos lecteurs ont sûrement appris son
existence en cliquant sur cette page, curieux... Le son est comme l'image
: satisfaisante pour un boot, mais perfectible. Si les claviers hors-scène
sont très (trop) bien mixés, le reste ressort assez mal,
le gros son "à la Van Halen" ayant tendance à
fatiguer l'oreille rapidement. Curieusement, c'était déjà
le cas avec Live Right Here Right Now. Vous ne trouverez bien sûr
pas de bonus, et il est évident que louper la moitié des
chansons est particulièrement frustrant.
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Curieux cas de conscience, donc. D'un côté, vous n'avez pas le droit d'acheter ce DVD, que notre rédaction a d'ailleurs trouvé à... la FNAC, pile au moment où éclatait l'affaire des DVD pirates (souvenez-vous, c'était lorsque le PDG de... euh... ben de la FNAC avait été nommé Mr Propre de l'Internet, ce qui ne manque pas de croustillant). De l'autre côté, fans d'Extreme, fans de Van Halen, fans de bon gros show seront aux anges avec d'excellentes chansons dont certaines ne seront jamais trouvables ailleurs. Oui mais.... pourquoi ne pas donner plutot son argent à Live Right Here, qui lui au moins est officiel ? ...Parce qu'en tout état de cause, ce III Live in Australia est meilleur. Plus varié, plus honnête et tout aussi percutant. En aucun cas Gary n'a trahi le legs des frangins Van Halen, et en attendant un DVD de la tournée de réunion avec Lee Roth (cf plus haut pour la setlist hélas), ce document de 1998 est un testament rare mais étonamment vivifiant d'un groupe alors le cul entre deux chaises... et cette inconfortable position sera l'occasion de voir les talents d'équilibristes de Cherone, physiquement comme vocalement. Chapeau l'artiste !
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20 avril 1998 - Sydney Entertainment Centre (Sydney, Australie) |
01.
Unchained |
No, I'm not that fucking "Julien Clerc" guy ! |
Gary
Cherone - Chant
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Edward Van Halen - Guitare, choeurs |
Michael
Anthony - Basse,
chant, choeurs
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Alex Van Halen - Batterie |