Excellent chanteur, vrais musiciens, quelques chansons vraiment bonnes, best-of colossal avec belles couleurs et public en transe |
Note globale |
Forcément redondant, quelques titres vraiment en-dessous, politique de bonus cachés toujours aussi débile mais bon... |
Editeur
: EMI
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Durée
totale : 4 h 16
(un peu plus même, surtout si vous avez de la patience) |
- - Image PAL |
Livret
avec photos |
Certains auraient donné dix sans rechigner. Pas nous. On voit beaucoup trop le chanteur, pas toujours les bons musiciens, la compression fait chuter la définition et quelques passages font das le djeunz. Mais vous vous doutez bien que globalement, c'est magnifique. | ||
Certes la musique n'est pas spatialisée ; mais la clarté des instruments, le bouillonnement du public et les basses très agressives font de ces quatre heures un sacré marathon. | ||
Beaucoup de répétitions, mais également un bon moyen de se payer à un prix correct un best-of géant d'un artiste qui en prime est peut-être bien meilleur que vous pourriez le supposer. | ||
Les DVD ont été authorés par des fous qui ont dû passer des dizaines d'heures à faire les milliards de menus. Et ce sans qu'on s'y perde. Hélas ! Vous ne trouverez pas de vrais bonus, à part des bonus cachés, trop bien même, et réservés aux collectionneurs chevronnés.. |
"Travaille bien à l'école si tu veux y arriver". Combien de fois a-t-on entendu une telle banalité ? Pour quels résultats concrets ? Mais attendez, l'humour de l'homo erectus est plein de ressources, il en a une autre dans sa besace qui vaut le coup : "Si tu le désires vraiment, tes rêves finissent toujours par se réaliser". A se demander laquelle de ces deux phrases est la plus dangereuse pour l'adulte de glaise dont le corps et le destin se forment sous les doigts hésitants de l'adolescence. Et quand on se rend compte que le rêve de certains jeunes est d'être star du foot, avoir de la thune et des grosses bagnoles, on se demande bien à quoi sert la première phrase, et si la seconde ne comporte pas une faute de frappe : c'est "cauchemard" qu'il fallait lire. Enter Robbie Williams. Lui, son but, son rêve, c'était d'être chanteur à succès. Et comme dans ce domaine la première proposition ne sert a rien, sa mère l'a aidé à concrétiser la seconde en l'encourageant à rentrer dans un boys band. Ca prend pas de d, cauchemar ? | |
Maintenant
que nous avons planté le décor, arrive notre héros.
Car Robbie Williams est bien un héros. Revenu de toutes les frasques,
l'homme est depuis plus de dix ans la superstar qu'il rêvait d'incarner,
chaque fois numéro un des charts, chaque fois adulé par
la foule. Rien que de très banal, sauf un détail : la durée.
On ne reste pas au top dix ans par hasard. Surtout quand on vient d'un
groupe de jazz fusion aussi techniquement pointu que Take That. Il serait
tentant d'analyser les causes de cette longévité, et ça
tombe très bien : ce double DVD bien rempli en est plus que l'occasion,
l'outil idéal. Et à peine une demi-heure suffit à
comprendre l'évidence. Aucun artiste ne dure plus de dix ans sans
une solide raison, et Robbie ne fait pas exception.
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Pour rester aussi longtemps dans le cur des fans - et dix ans signifie qu'on saute une génération - il faut soit tout miser sur un physique qui n'a pas le droit de changer (d'où la barrière des dix ans), soit donner dans le communautarisme, soit savoir toucher un maximum de monde et ça passe par la case bonnes chansons et vrais musiciens. C'est probablement le premier élément intéressant : dans toutes les configurations live (il y en a une dizaine dans cette anthologie de quatre heures), Robbie Williams se fait accompagner par des requins de studio, un peu effacés, un peu lisses, mais efficaces et bien en live. Leurs prestations sont bien trop parfaites, trop cliniques, mais ils sont grassement payés pour cela et le vide qu'ils laisseraient face à une bande ou du playback ne fait aucun doute. | |
Ensuite,
nous avons les chansons. A l'instar de quelques-uns de ses modèles
(Bowie, George Michael voire Queen), Robbie change de style aussi souvent
que ses groupies de protection intime, s'essayant au rythme dance ou r'n'b,
à la section de cuivres, à la ballade semi-hard Scorpionnesque,
voire à la pop musclée façon école de Manchester.
Evidemment, le résultat n'est pas à même d'enchanter
unanimement un large panel. Soyons franc, quand c'est mauvais, c'est mauvais,
à l'instar de ce Rudebox malgré sa ligne de Prophet V. Mauvais,
mais jamais nul. Williams et son comparse d'écriture Steven Duffy
trouvent toujours un petit truc, une idée farfelue ou des changements
d'accords donnant au moindre titre, même anecdotique, même
archi-commercial, une petite saveur propre. Ca ne vous rappelle rien,
dans la série Gossebô-MTV qui dépasse les clichés
? Vous ne voyez pas ? Vraiment ? ah... ah-ha...
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Maintenant, le scénario. 4 heures qui représentent un best-of des prestations live du gars. Donc décousu, bourratif avec beaucoup de doublons et une vision artistique biaisée. Curieux choix pour une première chronique d'un artiste si important ? Au contraire, ici aucune mauvaise excuse n'est acceptable puisqu'il s'agit officiellement du "meilleur" du "plus gros artiste britannique". Et il faut bien admettre que le résultat est plus que positif. D'abord, certaines chansons sont plus qu'agréables : elles méritent leur statut de tube. Surtout les ballades où Williams fait assez fort. Ensuite, nous avons là un vrai performer. Déconneur, athlétique, maniant le second degré, n'ayant pas peur des débordements émotifs, et presque toujours impeccable, la voix nickel, les notes franches. Impressionnant, surtout sur la durée. Ce qui permet de comprendre un peu mieux le phénomène. Et les rares fois qu'il rate une note, il se permet de remercier le public pour le coup de main. J'en connais une ou deux qui feraient mieux de s'en inspirer. | |
Alors
évidemment, on n'est pas chez Pépère Xavier, tout
n'est pas rose. Le second DVD, principalement réservé aux
fans et axé sur les petites salles et plateaux télé,
se montre moins intéressant que le premier, malgré une setlist
regorgeant de titres plus rares. Ce qui permet de voir que plus le public
est grand, plus Robbie est à l'aise - c'est en général
le propre des grandes stars. Le DVD étant exclusivement constitué
de chansons, aucune interview ne viendra interrompre un flot incessant
de tubes qui peut conduire à la satiété, répétitions
obligent (et puis 4 heures de pop non-stop, c'est un peu hard). L'image
est globalement splendide, au niveau colorimétrie et définition,
perturbée par le manque de place flagrant (la compression est bien
présente), et on se rend vite compte que malgré l'hétérogénéité
des tournages, ils ont tous un point commun : aucun des réalisateurs
ne s'y connaît particulièrement en musique, et on voit beaucoup
trop Robbie. Nos plus charmantes lectrices n'y seront pas insensibles,
les fans de cocotte en son clair beaucoup plus. Et on n'échappera
pas à quelques effets cheap que, franchement, on aurait pu redouter
tout du long.
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Le son se divise en une stéréo parfaite, bien que proche de la saturation, un DTS qui ne spatialise que le public mais de fort belle façon, et un Dolby Digital qui manque d'ampleur par rapport à son aîné. C'est d'ailleurs en DTS que la vision de ce très copieux disque est la plus probante : l'énergie fulgurante du public y est encore mieux mise en valeur, et ces deux fois deux heures donnent l'impression au spectateur de se faire porter, presque physiquement. Par ailleurs, le disque étant tout à la gloire du chanteur et rien d'autre, il est conseillé de laisser son cerveau au vestiaire et se laisser totalement entraîner par la bonne humeur et la voix irréprochable de l'ex-gendre idéal. Parfois, il n'y a que comme ça qu'un DVD peut s'appréhender. Rabaissage de niveau, décérébration organisée ? Point du tout. C'est juste que de temps en temps, ça fait du bien de faire une pause. Si c'est en compagnie de la plus stupéfiante révélation pop de ces dix dernières années, ça n'en est que mieux.
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1997 - 2006 - Partout. Vérifiez dans votre salle de bains s'il est pas resté coincé. |
Slane 1999 |
Marqués
mais pas qui fait quoi. Mais il y a du beau monde. Pas connu, mais du
beau monde.
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