Super concert plein de bonne humeur, super setlist, super commentaire audio, super résurrection de Paul Gilbert

Note globale


Qualité bootleg mais vous êtes prévenu lors de l'achat

Editeur : MP4 Productions
Durée totale : 2 h 07

Image        NTSC

Répétitions (9 min non st)
Backstage (4 min non st)

Il faut être honnête : ce DVD est très regardable. Mais il a été fait avec deux camescopes. Le montage fait ce qu'il peut, et d'ailleurs il s'en sort pas mal (kudos à Stan Ausmus), mais ça manque cruellement d'une troisième caméra et d'une définition digne de ce nom.
Une stereo pas flamboyante, très bordélique. Curieusement certaines chansons passent infiniment mieux que d'autres. L'un dans l'autre, pour un bootleg, c'est pas mal du tout, sans que l'on crie au génie.
Un concert épatant : 85% de titres que presque personne ici ne connaît, sauf une poignée de mélomanes qui vont pendre la langue. Mais le meilleur, c'est qu'une frange plus épaisse de nos lecteurs vont finir par les connaître par coeur, ces titres. Mike, très bien joué !
Les backstages et répétitions sont anecdotiques, mais le commentaire audio, non sous-titré mais parfaitement audible, est un trésor, un vrai. Un des meilleurs commentaires du genre, pas très répandu il faut l'avouer.

Même s'il ne fait pas toujours l'unanimité parmi la communauté musicale, notamment grâce à sa grande gueule, on ne peut pas retirer à Patator Portnoy d'être un bourreau de travail qui, depuis qu'il gagne bien sa vie uniquement avec sa musique, s'investit corps et âme dans tout ce qu'il fait. Disques, lives, DVD de concerts, DVDs de méthode de batterie, partitions, fanclub, projets parallèles, merchandising, et peut-être bientôt remasters en 5.1 : l'homme ne dort pas, mange à peine, et si on le voit partout, ce n'est pas par mégalomanie, mais plus simplement parce qu'il est devenu incontournable. Son groupe ayant débuté une mini-série d'hommages à des grands noms du progressif, le batteur de l'enfer en a profité pour mettre sur pied une autre série dédiée aux groupes plus "classiques", et d'une trempe certaine puisqu'il s'est attaqué aux Beatles, aux Who et à Led Zep, rien de moins ! Et il en profite pour inviter des musiciens avec qui on n'aurait jamais pensé qu'il s'acoquinerait. Sur le papier, certains se sont inquiété de la légitimité de ces hommages, même si tous les musiciens sont avant tout des fans des groupes précités. C'est donc avec une fébrilité certaine qu'on entre dans ce premier concert, et très rapidement l'évidence éclate : les musiciens présents ne sont pas des fans, mais des GRANDS fans. La différence se sent tout de suite.
Pour commencer, les personnes présentes ce soir-là, dans cette mythique salle du BB King Blues, ont dû être surpris en voyant débarquer les musiciens, voire se demander qui ils étaient. Visez l'affiche : Portnoy à la batterie, Neal Morse à la gratte et aux claviers (quelque temps après avoir abandonné son propre groupe, d'où surprise totale), Matt Bissonette (Joe Satriani) à la basse et Paul Gilbert (Mr Big) à la guitare lead ! Quel curieux mélange ! On rajoute que Gilbert s'est coupé les cheveux (on lui donne 18 ans), que Bissonnette joue sur la fameuse basse de Paulo et que Portnoy tape sur une batterie "normale" (pas de monstre avec 50 fûts) et le résultat devient totalement imprévisible. A ce stade de la chronique, il me semble cependant important, pour comprendre l'impact de ce DVD, de clarifier deux points essentiels. D'abord, il s'agit ici d'un official bootleg, un pirate autorisé donc, qui techniquement n'a rien à voir avec un "vrai" DVD. Ensuite, par avance pardon, mais l'auteur de ces lignes n'aime pas les Beatles. Du tout.
Alors si on devait écrire un traité "comment reconnaître un bon concert", ce disque ferait cas d'école, car même si les Scarabaies (!) vous donnent des boutons, vous vous trouvez happés dès le troisième titre. C'est vrai que ces chansons sont toujours gaies, simples, bon enfant, mais ne pas oublier l'ingrédient principal : les musiciens sont des vrais fans, ce qui les a amenés à jouer une setlist représentant le MEILLEUR des Beatles. Pas un BEST-OF. Nos amies les maisons de disques, et principalement leurs commerciaux estampillés StarAc, ne comprennent peut-être pas la différence, mais toi, cher et fidèle lecteur, tu dois hocher la tête : sur ce DVD, il n'y a que quatre ou cinq "tubes", sur un total d'une trentaine de chansons. Et on ne s'ennuie pas une seule seconde. Mieux : on sourit, même si on ne connaît pas les chansons. Mieux encore : on rit parfois aux éclats, car les gaillards sont de sacrés boute-en-train. Il existe une alchimie évidente entre ces 4 zicos, même si Paul Gilbert a été "débarqué" à la dernière minute à la place de l'évident (mais pas dispo) Ty Tabor. Les garçons rient avec la musique ET de la musique : les "wouh" de Walrus (avec une anecdote marrante de Neal... Morse), la batterie limite hibernation sur Ticket to Ride, Gloria Gaynor, tout ça ne peut que faire marrer même les plus réfractaires à tout genre de musique, que ce soit les Beatles, Dream Theater ou M Pokora.
Mais le déluge de bêtises, et c'est là que c'est très fort, ne rabaisse pas les moments de pur génie, ceux où les plus mélomanes d'entre vous vont avoir le gros frisson. La reprise de "Free as a bird", inédit surmédiatisé et très discuté parmi les fans (y compris Howard Portnoy, voir plus loin), permet d'ancrer cette chanson dans un certain niveau de qualité. She's So Heavy file le frisson car il rappelle le premier live de Transatlantic (vous savez, celui avec plus de fausses notes que de vraies) et l'importance des 4 de Liverpool sur ce groupe mythique. Et puis il y a While My Guitar Gently Weeps, qui est ZEU grand moment, avec un double solo où Paul Gilbert se lâche complètement (avec la bénédiction des ultra-fans des Beatles vu que même le solo original ne venait pas du groupe), et le public devient blême devant un solo parmi les plus marquants de ces cinq dernières années. D'ailleurs si Steve Lukather a autant brillé un an après sur la reprise par Toto, c'est grâce à qui à votre avis ? Oui, ce solo, cette reprise, ce concert entier, malgré son côté presque clandestin, ont marqué les esprits de deux clans : les 'vrais' fans des Beatles, et les musiciens dans leur ensemble.

Pour achever le tableau, outre d'anecdotiques mais rigolos bonus de backstage et répétitions, Mike Portnoy a voulu légitimer ce concert en faisant appel à nul autre que son propre père, Mr Howard Portnoy, énorme fan du groupe anglais de leur vivant, le temps d'un commentaire audio ressemblant plus à une discussion familiale au coin du feu entre un père qui aimait la musique rock et son fils qui en a fait son métier. Emouvant, certes, mais surtout passionnant car les deux hommes se complètement à merveille, ne sont même pas toujours d'accord, et donnent un cours de Beatologie avancée ne pouvant que ravir les amateurs. Cent fois hélas, le commentaire n'est pas sous-titré, et donc seul nos amis anglophones pourront en profiter (tout comme eux seuls apprécieront l'humour potache des musiciens entre les morceaux). Problème donc, mais ce DVD étant un "official bootleg", il était presqu'évident qu'aucun sous-titre n'allait passer la frontière Atlantique. Il n'empêche, si vous causez british un minimum, cette heure cinquante au pays des sixties et des coupes au bol est un régal. Comme ce concert entier dont la préparation a réclamé une paire de cojones aussi conséquentes que touffues, et qui au final donne un résultat largement supérieur à ce qu'on pouvait en attendre. Vous n'aimez pas les Beatles ? Pas grave. Vous n'aimez pas Neal Morse ? Tant pis. Vous n'aimez pas Portnoy ? OK. Vous n'aimez pas les concerts drôles et enjoués avec de l'émotion et de la déconne entre deux mélodies imparables ? Là, ce DVD n'est pas pour vous. Mais entre nous, ce site non plus et la musique encore moins.

18 mai 2002 - B.B. King Blues (New-York, USA)


01. Magical mystery tour
02. Dear Prudence
03. Dig a pony
04. She said she said
05. I call your name
06. You can't do that
07. When I get home
08. Nowhere man
09. Rain
10. Free as a bird
11. Come together
12. I am the walrus
13. While my guitar gently weeps
14. Drum solo / Carry that weight jam
15. Baby's in black
16. I'll be back
17. No reply
18. The night before
19. You're gonna lost that girl
20. Ticket to ride
21. Everybody's got something to hide except me and my monkey
22. Oh darling
23. Think for yourself
24. Wait
25. Revolution
26. I want you (She's so heavy)
27. You know my name (...look up the number)
28. Lovely Rita
29. Good morning good morning
30. Sgt Pepper (reprise)
31. A day in the life


Neal Morse - Chant, claviers, guitare, fuzz bass   
   Mike Portnoy - Batterie, chant
Paul Gilbert - Guitare, chant    
   Matt Bissonette - Basse, chant
Bert Baldwin - Samples et claviers (hors-scène)