Jon Anderson au top, des extraits de Mind Drive et deux vieilleries, bonne humeur |
Note globale |
Setlist devenant trop facile, groupe pas en grande forme, Steve Howe décevant, peu de bonus |
Editeur
: Warner
|
Durée
totale : 3 h 00
|
- - Image PAL |
Interventions
sous-titrées fr uk |
Très, très belle image pleine de classe. La définition est à tomber et les couleurs sont rares mais magnifiques. | ||
La stereo n'a aucunement la classe et la fougue des Keys. Le 5.1 est très agressif et reste la meilleure configuration, le DTS se montrant timide et surtout mixé largement trop bas. Niveau spatialisation, c'est parfois bordélique sans être assez démonstratif. | ||
Des surprises pas toujours heureuses, un set acoustique drôle mais déjà entendu, et sinon un concert sympa mais loin d'être transcendant. | ||
Une interview de sept minutes de Roger Dean. Bon ben merci d'être venu, quoi. |
À mesure que le temps passe, il se pourrait bien que le DVD ci-présent soit le dernier de Yes. Oh, pas le dernier à sortir, vu qu'ils nous en inondent tous les deux mois et qu'ils ont encore certainement plein les cartons, mais le dernier à être enregistré. On peut l'avouer, Yes s'étiole, ses musiciens sont largement plus préoccupés par leurs carrières solos, et avec YesSymphonic, YesYears, YesAcoustic, voici donc le QUATRIEME DVD live sans UNE nouvelle chanson écrite depuis 5 ans. Ca s'appelle une mort cérébrale. Mais bon, sautons ensemble de joie, youkaïdi youkaïda, Yes fête ses 35 ans d'existence, celà fait donc 35 balais qu'ils déversent des torrents de notes bizarres, soit depuis plus longtemps que la plupart d'entre vous ne respirez. Du reste, qui de nos jours va encore voir Yes en concert, surtout à 70 euros la place ? Le DVD est donc le moyen moins cher et plus confortable (on peut appuyer sur "pause") pour découvrir le groupe en concert. Enfin, re-re-redécouvrir. | |
Qu'apporte
ce disque par rapport à ses nombreux confrères ? C'est là
le hic : des choses, certes, mais peu. Le concert, débutant sur
une scène magnifique conçue par Roger Dean, et qui changera
un peu (trop peu d'ailleurs) au cours du show, est divisé en trois
parties, avec au milieu un intermède acoustique tout droit dérivé
du YesAcoustic. A part cette nouveauté, quelques titres attirent
inévitablement l'oeil. Sweet Dreams et Every Little Thing, soit
deux vieilleries des années 60 ! Qui d'ailleurs passent plutôt
bien au milieu des proggeries 70s. Ritual en entier ! Ne vous forcez pas
à rire hein, il fallait bien les décors mouvants de Dean
pour vous faire supporter cet interminable gargouillis de vingt minutes
dont Wakeman joue les parties claviers avec une qualité curieusement
haute lorsqu'on sait ce qu'il a déclaré pendant trente ans
sur ce disque...
|
|
Autre titre qui vous fera bondir : Mind Drive ! Oui, LE Mind Drive ! Là aussi, calmez-vous : il est divisé en trois parties... et du coup perd toute sa force, surtout que ses dix-huit minutes Dream Theateresques sont ramenées à 12 ou 13. Pour le reste, 80% est un copier/coller de la setlist des Keys to Ascension - du reste, même line-up, même son global... mais en meilleur ? Non, en moins bon. La faute à Steve Howe. Il était déjà pour beaucoup de gens la raison de la répulsion que Yes leur inspirait, ici même si on aime le gars il faut avouer qu'il n'est pas du tout en forme. Son plus petit que jamais, fausses notes en pagaille, rythmes lourds ou ratés, il est peut-être malade (même la voix cancanne) et de toutes façons n'arrive jamais à convaincre, même en solo. Alan White, lui, semble de moins en moins impliqué et ne brille pas particulièrement. | |
En
revanche, deux personnes se hissent au-dessus du panel. D'abord Rick Wakeman.
A croire qu'il veut finir sa carrière le mieux possible, il joue
très bien, délivre entre autres un magnifique South Side
of the Sky, et laisse de côté beaucoup de fautes de goût
Moogiennes tout en conservant quand même du gros analogique qui
tâche. Mais le meilleur, et de très loin, c'est encore Jon
Anderson. Fringant, toujours drôle, chantant merveilleusement, fendant
la foule lors d'un Rhythm of Love inattendu, jouant de tout et très
bien, il est étincelant de grâce. Il brille tout particulièrement
lors du passage acoustique, où il peut pleinement s'exprimer, et
en même temps s'entraîner avant sa future tournée acoustique
en solo. Grâce à lui, le concert passe donc bien, malgré
les longueurs et le niveau qui sans conteste possible n'est plus exactement
le même qu'il y a dix ans.
|
|
Pour un "dernier concert" du groupe, Warner s'est d'abord occupé du prix : pourquoi vendre ce disque 16 euros quand on peut le vendre 27 ? Ensuite seulement vient le contenu du DVD. Et là, c'est mitigé : techniquement, l'image d'abord. Elle est au niveau de l'excellent Symphonic, avec notamment des couleurs chaudes comme des braises, mettant parfaitement en valeur la scène minimaliste mais très facilement identifiable conçue par Roger Dean. Pour le son, c'est moins brillant : tout comme Tsongas... est un concert un cran en-dessous de Keys, le son 5.1 ou stéréo suit le même chemin. Non pas que ce soit mauvais, mais on ne retrouve ni le punch rock qui faisait les beaux jours de 1996, ni la spatialisation et la précision du DTS de Magnification. Et ensuite ? Ensuite c'est tout. Pas de paroles sous-titrées (juste les interventions), pas d'interviews, pas de chansons bonus. Juste une petite featurette sur Roger Dean qui permet de découvrir le bonhomme (qui n'est pas particulièrement expansif). Ca fait peu. Bien peu. Et l'acheteur de se dire que si l'on passe encore un bon moment, et que Yes reste et restera toujours un groupe majeur du rock anglais (sans eux, point de Queen), ce 35ème anniversaire doit être décidément pris comme une fête en famille, et pas une procession divine. Même les Dieux meurent un jour. |
Mai 2004 - ? |
01.
Going for the one
|
Jon
Anderson - Chant, claviers, guitare, percussion
|
Steve Howe - Guitare, choeurs |
Rick
Wakeman - Claviers
|
Alan White - Batterie, choeurs |
Chris
Squire - Basse, choeurs
|